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Sauvetage en mer en Corse : 287 opérations menées par la SNSM depuis le début de l’année


Léana Serve le Jeudi 25 Septembre 2025 à 18:10

Les sauveteurs bénévoles de la SNSM ont connu une saison « correcte » sur le littoral corse. Si aucune opération d’envergure n’a été nécessaire cet été, les risques en mer et sur les plages restent bien présents.



Crédit : SNSM Propriano
Crédit : SNSM Propriano

Sur les côtes corses, la saison estivale rime toujours avec vigilance en mer, et les bénévoles de la SNSM ont encore une fois été mobilisés sur l’ensemble du littoral pour assurer la sécurité des plaisanciers. Avec 287 interventions recensées depuis le début de l’année, les sauveteurs ont connu une saison estivale « correcte » en Corse. « On a eu un mois de juillet quelquefois très calme, et un mois d’août beaucoup plus agité », résume Nicolas Renaud, inspecteur responsable de la zone Méditerranée à la SNSM. Une répartition de l’activité jugée « assez classique », même si certaines années ont parfois connu des tendances inverses, avec des mois de juillet parfois plus actifs que les mois d’août.
 

Sur l’île, 322 bénévoles sont mobilisés au sein des différentes stations de sauvetage. Sans surprise, l’activité est restée plus dense sur la façade ouest que sur la côte orientale, en raison de « l’activité maritime qui est moins importante sur l'est ». Malgré des journées d’orage ponctuelles, l’été n’a pas connu d’épisode météorologique extrême, à l’inverse du 18 août 2022, où un phénomène brutal avait nécessité de nombreuses interventions. « On est toujours un peu craintifs face à ce type d’événements soudains, d’une violence rare, et qu’on ne peut pas vraiment prédire très à l’avance. Il y a eu un ou deux jours avec des orages un peu durs mais ça n'a pas déclenché la même réponse opérationnelle qu’il y a trois ans », reconnaît-il.
 

Parmi les motifs d’intervention les plus fréquents, deux causes principales ressortent : les pannes moteur et les échouements. « C’est générique sur l’ensemble de la façade méditerranéenne », précise Nicolas Renaud. Sur le plan géographique, Propriano reste la station la plus sollicitée, notamment en raison de son rôle spécifique. « Elle assure la coordination des patrouilleurs SNSM, ces semi-rigides mis à disposition des communes pour la surveillance nautique des plages. Ce sont des postes de plage très mobiles qui sont en mer toute la journée, prêts à intervenir rapidement. »
 

Derrière Propriano, c’est Porto-Vecchio qui a été très sollicitée cette année, « probablement en deuxième position ». Viennent ensuite les stations de Calvi, Saint-Florent, Ajaccio et Bonifacio, « toutes à peu près au même niveau en raison de l’activité dans la région ». À l’inverse, les secteurs de Bastia, Solenzara, Taverna et Macinaggio ont été moins actifs, « ce qui correspond aussi à une fréquentation un peu moindre ». Enfin, cette saison n’a pas nécessité d’interventions au large. « Nous sommes peu sortis très loin de la côte, alors que c’était arrivé les autres étés. »
 

Une fin de saison sous surveillance
 

Au-delà du nombre d’interventions, la SNSM garde toujours un œil attentif sur les conditions de fin de saison, souvent plus sensibles. « La fin de l'été  est toujours un peu plus délicate, notamment avec tous les navires qui veulent rentrer sur le continent. Si la météo se dégrade au moment des départs, cela peut provoquer des situations à risque », rappelle l’inspecteur. Cet été, aucune traversée n’a posé de difficulté majeure.
 

Du côté des comportements, les sauveteurs observent des profils de plaisanciers de plus en plus variés. « Avant, ceux qui partaient en mer connaissaient vraiment la mer. Aujourd’hui, tout le monde y a accès, et c’est une bonne chose. Mais on sent que les gens connaissent un peu moins leur zone de navigation », note Nicolas Renaud. Une évolution rendue possible par la technologie embarquée, qui facilite la navigation.
 

Si les incidents liés à des comportements inadaptés restent isolés, certains facteurs de risque peuvent encore persister. « L’alcool à bord peut poser problème, tout comme la vitesse. Et puis il y a aussi le positionnement des passagers sur le bateau : on a eu des accidents graves, avec des personnes tombées à l’eau et happées par l’hélice, pas forcément en Corse, mais ailleurs, comme récemment à Bandol, où un jeune de 17 ans est décédé à cause de l’hélice du bateau duquel il est tombé. »

Selon Nicolas Renaud, les ghros pépins en mer sont souvent le résultat « d’une série de petites choses ». « On voit bien que tous les accidents importants ou graves proviennent de petits oublis, accumulés les uns au-dessus des autres, qui provoquent un drame. » Un constat qui vaut également pour les plages, où certaines zones de baignade restent dangereuses. « À Propriano notamment, on a beaucoup de problèmes qui surviennent lors de baignades, comme des arrêts cardiaques, liés à une mauvaise connaissance de la plage, avec de la houle qui peut être très méchante. Il y a encore du travail à faire de sensibilisation. »