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La divagation animale et ses solutions dans le viseur des pouvoirs publics et des professionnels


Pierre-Manuel Pescetti le Lundi 2 Août 2021 à 20:57

Ce lundi 2 août, l'ODARC, l'Etat, la Collectivité de Corse, les chambres d'agriculture insulaires et certains éleveurs étaient réunis à la station d'élevage d'Altiani pour une session de travail autour de la divagation animale. Objectif : créer le consensus autour des causes et des solutions au problème pour établir une feuille de route adaptée et efficace.



Image d'illustration. Crédits Photo : Pixabay
Image d'illustration. Crédits Photo : Pixabay
La divagation animale en Corse, le problème qu’elle représente et les solutions à y apporter : c’était l’objet d’une réunion entre la Collectivité de Corse, l’ODARC, l’Etat, les chambres d’agriculture insulaires et les éleveurs organisée ce lundi 2 août à la station d’élevage de l’ODARC à Altiani.

Une réunion pour tracer une feuille de route et prendre le problème de la divagation à bras le corps mais aussi et surtout, créer une réelle dynamique entre les institutions et les professionnels. Un mois après les élections territoriales et la nouvelle présidence de Dominique Livrelli à la tête de l’ODARC, il est temps « de réactualiser la démarche de l’approche pragmatique du problème de la divagation » pour Joseph Colombani, président de la chambre d’agriculture de Haute-Corse et éleveur bovin.

Outre le problème en lui-même, il s’agissait également de s’attarder sur les causes et les conséquences collatérales de la divagation avec, en lien avec l’actualité, les menaces subies par la maire d’Olmi-Cappella au début du mois de juillet, après avoir appliqué à la lettre la règlementation pour lutter contre la divagation sur sa commune.

Un consensus sur la méthode

C’est un sujet qui divise. Comment diminuer la divagation animale sur l’île ? Pour Joseph Colombani, « c’est un problème complexe auquel il faut apporter des solutions qui le sont tout autant ». Première étape, obtenir un consensus et établir une feuille de route commune à toutes les parties prenantes. Durant la réunion, qui aura duré plusieurs heures, tous se sont « mis d’accord sur les prérequis » relate Joseph Colombani. À savoir, le fait que la divagation animale ne serait pas due aux primes agricoles. Un argument de poids, éloigné des croyances populaires, quand on s’attarde sur la place prise par les aides découplées à la production, l’inverse des fameuses primes à la vache, dans l’ancienne et la nouvelle PAC (Politique Agricole Commune) européenne.   

Deuxième prérequis, différencier le traitement des animaux bouclés, dont les propriétaires sont identifiables, et ceux qui ne le sont pas, étant soit des animaux sauvages, soit des animaux à qui les boucles ont été retirées pour diverses raisons, valables ou non. Pour les premiers, la prévention et l’intervention auprès des éleveurs. Pour les seconds, l’abattage en dernière nécessité, le prélèvement en solution alternative et d’autres moyens sont à l’étude.

Troisième prérequis, prioriser le traitement de la divagation là où elle est la plus dangereuse pour la population.

Des commissions déclinées au niveau local pour des solutions adaptées

Et enfin, la création d’une commission régionale comprenant toutes les parties prenantes. « L’idée est de la décliner au niveau des communautés de communes. Ces dernières seraient saisies et délègueraient leurs pouvoirs aux commissions locales, pour avoir une gestion au cas par cas » explique Joseph Colombani. La première commission pourrait être crée en septembre.

La précision des solutions est mise en avant pour répondre à un problème aux multiples causes. Plusieurs types de divagations existent. Animal qui s’échappe, clôture faible, divagation autorisée ou animal sauvage, chaque problème « a ses solutions » pour l’homme qui est aussi éleveur même s’il en est conscient, « nous ne pourrons pas régler le problème à 100 % ». La volonté est de différencier les causes et les solutions et éviter d’incriminer tous les professionnels.

Car c’est bien là le problème selon le président de la chambre d’agriculture de Haute-Corse, la généralisation du mauvais comportement d’une minorité. « Il faut arrêter de faire de la politique politicienne sur le dos des éleveurs et en faire des partenaires plutôt que des ennemis » pour Joseph Colombani.

L’abattage en dernier recours

La méthode est souvent décriée et porte à débat. Pour Joseph Colombani « l’abattage est une solution mais seulement quand la situation l’impose. Lorsque la dangerosité est avérée, que le règlement l’autorise et que la situation est des plus urgentes. Mais des solutions alternatives existent et nous devons y réfléchir ! ».

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Parmi elles, le prélèvement des animaux pour les réinsérer dans le circuit après des examens sanitaires et vétérinaires. Si certains avis divergent sur les solutions, tous partagent la même volonté : « avancer et être opérationnel ».