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Ajaccio - Le procureur de la République détaille les circonstances de la mort de l’homme armé d’un couteau


La rédaction le Dimanche 21 Décembre 2025 à 17:15

Le 20 décembre 2025, un homme armé d’un couteau a été mortellement blessé par un tir policier en plein centre-ville d’Ajaccio, après avoir agressé des clients et des employés d’un commerce puis menacé les forces de l’ordre cours Napoléon. Le procureur de la République d’Ajaccio, Nicolas Septe, est revenu en détail, ce dimanche sur le déroulement des faits, précisant que les policiers avaient multiplié les sommations et tenté plusieurs modes de neutralisation avant de faire usage de leur arme.



Le procureur de la République d’Ajaccio, Nicolas Septe
Le procureur de la République d’Ajaccio, Nicolas Septe
Selon le procureur de la République d’Ajaccio, Nicolas Septe, « l'individu s’était montré agressif verbalement et physiquement à l’intérieur d'un commerce et avait tenté de porter des coups avec un couteau aux personnes présentes » dans ce bureau de tabac situé boulevard Dominique Paoli.
Le gérant a précisé aux forces de l’ordre être parvenu à mettre l’homme en fuite sans qu’aucun blessé ne soit à déplorer, indiquant également qu’« une première altercation avec ce même individu avait déjà eu lieu le matin, aux alentours de 9 heures », indique le procureur.


Un coup au visage de l'employée
Une employée du commerce, entendue par les enquêteurs, a rappelé que l’individu s’était présenté pour récupérer un colis. « L’homme, mesurant environ 1,85 mètre et vêtu d’un pull vert foncé, s’était montré de plus en plus virulent, réclamant de l’argent qu’il affirmait avoir gagné sur une borne de retrait ». Malgré les explications fournies par la vendeuse sur la procédure à suivre, l’individu avait persisté dans son comportement agressif. « Il s’était frappé la poitrine à plusieurs reprises avant de porter un coup au visage de l’employée et de lui arracher son téléphone »,  précise le procureur.
Alors que des clients avaient tenté de le retenir, l’homme avait sorti un couteau. « Il avait alors balayé dans tous les sens avec l’arme, allant au contact des personnes présentes », a indiqué Nicolas Septe. L’individu avait ensuite quitté les lieux.

 
Trottinette projetée en direction d’un policier
Peu après, il avait été localisé cours Napoléon, correspondant au signalement diffusé. « Deux équipages de police, composés de six fonctionnaires, sont intervenus ». L’homme s’était saisi d’une trottinette qu’il avait projetée en direction d’un policier, la trottinette étant venue percuter le pare-brise d’un véhicule. Les policiers avaient alors constaté qu’il était toujours porteur d’un couteau.
L’individu a poursuivi sa progression en remontant le cours Napoléon, jetant divers objets et cagettes pris sur le trottoir en direction des forces de l’ordre. Les policiers avaient alors tenté de le neutraliser à l’aide d’un pistolet à impulsion électrique, sans succès, malgré deux tirs.
À hauteur du portail de l’école Saint-Paul, à proximité du bar Le Valinco, des policiers avaient tenté de le contenir à l’aide de mobilier, en le bloquant contre la grille. « Mais l'homme était parvenu à repousser les policiers et s’était dirigé précipitamment vers deux d’entre eux », a encore indiqué le procureur.

Il avançait vers les policiers le bras levé, tenant son couteau en leur direction
Selon les déclarations concordantes des policiers et de plusieurs témoins, « l’homme avançait vers eux, le bras levé, tenant son couteau en leur direction », précise Nicolas Septe. Après de nouvelles sommations restées sans effet, « l’un des policiers avait fait usage de son arme de service, alors que l’individu se trouvait à une distance comprise entre un mètre et un mètre cinquante ».
Les premiers témoins entendus ont souligné que « les policiers avaient tout mis en œuvre pour obtenir que l’individu lâche son couteau et avaient repoussé autant que possible l’usage de l’arme à feu », a indiqué le procureur, ajoutant qu’« ils n’avaient plus d’autre alternative pour préserver leur intégrité physique et celle d’autrui ».


Fausse identité belge
L’homme a été identifié, on le sait, comme Mouhamed Gueye né en 1999 au Sénégal, porteur d’une carte d’identité sénégalaise et d’une fausse carte d’identité belge. « Il était entré en France en 2020 avec un visa étudiant »,  précise ce dimanche Nicolas Septe.
Des investigations complémentaires ont été aussitôt engagées afin de déterminer « son état psychologique au moment des faits ainsi qu’une éventuelle consommation d’alcool ou de stupéfiants ». Une autopsie devrait être pratiquée en début de semaine .
L’enquête qui s'est poursuivie notamment par l’exploitation des images de vidéosurveillance et l’audition de nombreux témoins, les faits s’étant déroulés « dans une artère particulièrement fréquentée de la ville d’Ajaccio, à l’occasion d’un week-end précédant les fêtes ».


La DIPN de Corse-du-Sud (2A) a été saisie de la procédure.