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Bovins abattus à Bastia : la battue administrative qui crée la polémique


Pierre-Manuel Pescetti le Mercredi 3 Mars 2021 à 14:51

Une douzaine de bovins a été abattue à Bastia par la louveterie lors d'une battue administrative dans la nuit de jeudi 26 à vendredi 27 février. Si l'opération est fréquente, celle-ci a choqué les riverains par sa proximité avec les habitations et le fait que les louvetiers opèrent cagoulés.



Les photos qui circulent sur les réseaux sociaux seraient issues de battues sauvages non autorisées et non de la battue administrative organisée à Bastia dans la nuit de jeudi 26 à vendredi 27 février.
Les photos qui circulent sur les réseaux sociaux seraient issues de battues sauvages non autorisées et non de la battue administrative organisée à Bastia dans la nuit de jeudi 26 à vendredi 27 février.
L’indignation et le dégoût se font sentir sur les réseaux sociaux après une battue administrative organisée à Bastia dans la nuit de jeudi 26 à vendredi 27 février. Une douzaine de bovins a été abattue par des louvetiers mandatés par la préfecture de Haute-Corse et encadrés par les forces de police. Cette battue administrative demandée par la mairie de Bastia venait répondre à des signalements de comportements agressifs des bovins. Certaines personnes ont été victimes de charges.

Si la procédure est habituelle elle a interpellé les riverains.
Effectuée en milieu urbain, le bruit et la vue de louvetiers cagoulés a semé la confusion. L’opération s’est déroulée dans les quartiers de Saint-Antoine, Terra Rossa, Ondina ainsi qu’à Teghime, de minuit à six heures du matin.

Des animaux dangereux et atteints de tuberculose

Selon une source à la mairie de Bastia « il ne pouvait malheureusement en être autrement. Ces animaux sont sauvages et dangereux. Plusieurs signalements nous sont parvenus. De plus certains étaient atteints de tuberculose d’où l’impossibilité de les placer dans des troupeaux ou sur un terrain appartenant à la municipalité. Le risque de contamination à d’autres animaux et espèces est trop fort. Ça peut paraître assez contradictoire mais cela protège aussi la faune environnante et c’est inscrit dans le code de l’environnement. Impossible aussi de les réintroduire dans le circuit car leur viande est impropre à la consommation ».

Quant au manque de communication relevé par certains, l’opération doit rester confidentielle jusqu’au dernier moment même si un arrêté municipal avait été pris comme le veut la procédure. Un arrêté qui est d’ailleurs public et visible de tous.

Un caractère confidentiel à respecter

 « Le caractère confidentiel doit être respecté pour ne pas risquer que les bovins soient récupérés mais aussi pour protéger les louvetiers » explique la préfecture de Haute-Corse. Si les louvetiers sont cagoulés c’est surtout pour garder leur anonymat et ne pas être mis en danger par d’éventuelles représailles.

Pour le préfet de Haute-Corse François Ravier, tout s’est déroulé en bonne et due forme : « la mairie de Bastia a pris un arrêté municipal puis nous a sollicité.  Comme d’habitude l’opération a été encadrée par la louveterie, les forces de police, un vétérinaire de la Direction Départementale de la Cohésion sociale et de la Protection des Populations (DDCSPP) et un équarrisseur ».

Des photos fakes sur les réseaux sociaux ?

Ainsi certaines photos qui circulent sur les réseaux sociaux seraient sorties de leur contexte.
Publiée par Contre l’abattage des vaches corses sur Samedi 27 février 2021

« Ces images ne proviennent pas d’une battue administrative puisque les carcasses sont prélevées automatiquement par l’équarisseur sur place » explique le préfet. Si l’opération « n’est pas menée de bon cœur » elle permet de mettre en sécurité les populations tout en évitant que les animaux souffrent grâce à un protocole bien précis : « un premier tir est effectué par la louveterie puis il y a vérification que l’animal est bien mort. Dans le cas contraire d’autres moyens sont utilisés pour qu’il ne souffre pas inutilement avant d’être ramassé par l’équarrisseur » ajoute le préfet.

La mairie et la préfecture parlent d’un « ultime recours » après avoir tenté de retrouver les propriétaires même si dans certains cas ces animaux sont sauvages et n’appartiennent à personne. Il s’agirait plus ici d’un problème d’animaux sauvages dangereux que de bovins en divagation abandonnés par leurs propriétaires.