Plusieurs acteurs de l’économie insulaire – Daniel Benedittini, Francè Ferri et Jean-Louis Devèze – nous ont fait part de leurs réactions suite au plan estival et aux préconisations de l'Agence Régionale de Santé de Corse. Nous leurs avons poser 3 questions :
1. Hier l’ARS présentait son plan estival contre le COVID-19 (lire ici) qui mise sur la prévention, la détection mais surtout sur un comportement responsable. Pensez-vous que ce soit suffisant ?
2. Avez-vous constaté un relâchement du public, qu’il soit insulaire ou touristique ? Avec ce sentiment que le virus ne touche pas vraiment la Corse ?
3. Craignez-vous une seconde vague ? Et pensez-vous que nous y serons mieux préparé ?
1. Hier l’ARS présentait son plan estival contre le COVID-19 (lire ici) qui mise sur la prévention, la détection mais surtout sur un comportement responsable. Pensez-vous que ce soit suffisant ?
2. Avez-vous constaté un relâchement du public, qu’il soit insulaire ou touristique ? Avec ce sentiment que le virus ne touche pas vraiment la Corse ?
3. Craignez-vous une seconde vague ? Et pensez-vous que nous y serons mieux préparé ?
Francè Ferri, gérant du bar Le Victor à la Citadelle
1. Prévention, détection gestes barrière…ces mots bercent notre quotidien depuis des mois. Et pourtant, aujourd’hui nous avons l’impression que rien ne s’est passé, la COVID-19 a l’air bien loin alors que le virus est bien présent. Je pense que la démarche de L’ARS prônant un comportement responsable, bien entendu suivi par tous, est la suite logique des choses. Même si ça me parait utopique de penser que nous contiendrons quoi que ce soit avec des démarches qui ne collent pas à notre système de vie. En tous cas, nous ne pouvons plus nous permette de confiner ou de cesser toute activité. Cela risque d’engendrer une crise financière bien plus importante que celle que nous traversons…
2. Le confinement a eu l’effet d’une cocotte-minute, les insulaires ont eu trois mois de restrictions. Arrivé au 2 juin – réouverture des bars et restaurants – il n’était pas anodin de voir les rues se remplirent ainsi que les lieux pouvant recevoir du publics. Même si ça a donné lieu à certains « débordements », je ne pense pas que ça partait d’une mauvais intention. Sur ce que nous avons pu entendre ou voir ailleurs, en suivant l’actualité, la Haute-Corse a été moins touchée que certaines régions. Les voyageurs n’ont d’ailleurs pas hésité à venir passer leur vacances sur nos plages. Nous avons l’impression que rien de tout ça n'a réellement eu lieu, beaucoup ne font plus attention à l’épidémie. Aussi bien les Corses, qui vivent comme d’habitude, que les touristes qui eux aussi se laissent aller.
3. Oui, je pense que tout ceci n’est pas fini. Que nous allons devoir apprendre à vivre avec pendant un certain temps, mais surtout mieux nous préparer et mieux réagir. Sur la saison je pense que le Green-Pass aurait vraiment été une bonne solution. Sommes-nous prêt à vivre un deuxième épisode de cette pandémie ? Je ne pense pas…
2. Le confinement a eu l’effet d’une cocotte-minute, les insulaires ont eu trois mois de restrictions. Arrivé au 2 juin – réouverture des bars et restaurants – il n’était pas anodin de voir les rues se remplirent ainsi que les lieux pouvant recevoir du publics. Même si ça a donné lieu à certains « débordements », je ne pense pas que ça partait d’une mauvais intention. Sur ce que nous avons pu entendre ou voir ailleurs, en suivant l’actualité, la Haute-Corse a été moins touchée que certaines régions. Les voyageurs n’ont d’ailleurs pas hésité à venir passer leur vacances sur nos plages. Nous avons l’impression que rien de tout ça n'a réellement eu lieu, beaucoup ne font plus attention à l’épidémie. Aussi bien les Corses, qui vivent comme d’habitude, que les touristes qui eux aussi se laissent aller.
3. Oui, je pense que tout ceci n’est pas fini. Que nous allons devoir apprendre à vivre avec pendant un certain temps, mais surtout mieux nous préparer et mieux réagir. Sur la saison je pense que le Green-Pass aurait vraiment été une bonne solution. Sommes-nous prêt à vivre un deuxième épisode de cette pandémie ? Je ne pense pas…
Daniel Benedittini, gérant du cinéma le Régent à Bastia et Président de l’Union des commerçants bastiais
1. Suffisant ou pas ? J’avoue que je suis partagé. Je pense à mon commerce et j’ai beaucoup de proches qui vivent du tourisme. Faciliter l’arrivée des passagers ou du moins ne pas l’entraver, c’est une bonne chose. D’un autre côté, il y a cette épée de Damoclès au-dessus de la tête. On s’inquiète pour notre santé, celle de nos proches et l’on trouve alors ces mesures trop légères. Difficile, vraiment, de se positionner…
2. Actuellement, au Régent, je ne ressens pas un gros relâchement. Les gens jouent le jeu, ils portent le masque, respectent les sièges vides. Mais de toutes façons, il y a tellement peu de monde que c’est facile de garder ses distances. En ville et dans certaines boutiques de Bastia, j’ai senti et constaté un relâchement. Mais depuis quelques jours, il y a aussi un retour de précautions, dont le masque obligatoire, de la part des commerçants. C’est une bonne chose, le virus est toujours là !
3. Je ne suis malheureusement pas devin ! J’espère qu’après ce que nous avons vécu en mars-avril que le gouvernement et les services concernés vont, cette fois, prendre des dispositions. Mais tout dépend de l’ampleur d’une 2e vague…s’il y en a une ! J’ai peur par contre qu’il faille s’habituer à vivre avec le masque. Tout le temps. Il faudrait d’ailleurs en prévoir pour les enfants, ils ne sont pas vraiment adaptés.
2. Actuellement, au Régent, je ne ressens pas un gros relâchement. Les gens jouent le jeu, ils portent le masque, respectent les sièges vides. Mais de toutes façons, il y a tellement peu de monde que c’est facile de garder ses distances. En ville et dans certaines boutiques de Bastia, j’ai senti et constaté un relâchement. Mais depuis quelques jours, il y a aussi un retour de précautions, dont le masque obligatoire, de la part des commerçants. C’est une bonne chose, le virus est toujours là !
3. Je ne suis malheureusement pas devin ! J’espère qu’après ce que nous avons vécu en mars-avril que le gouvernement et les services concernés vont, cette fois, prendre des dispositions. Mais tout dépend de l’ampleur d’une 2e vague…s’il y en a une ! J’ai peur par contre qu’il faille s’habituer à vivre avec le masque. Tout le temps. Il faudrait d’ailleurs en prévoir pour les enfants, ils ne sont pas vraiment adaptés.
Jean-Louis Devèze, président du Festival du film de Lama
1. Le plan révélé hier par l’ARS repose essentiellement sur la détection d’anomalies thermiques chez les passagers débarquant dans les aéroports corses, a priori sans mesure analogue dans les ports qui serait de toute évidence difficile à mettre en œuvre, et sur la prévention par responsabilisation du public. Ne serait-il pas logique que l’on donne au voyageur de « niveau 3 » un bon pour réaliser un test PCR ? Les documents téléchargeables sur le site de l’ARS méritent d’être largement diffusés. Comment seront-ils mis à disposition du public, pourraient-t-ils par exemple être joints au billet envoyé en général par mail ? Ce document incite, à juste raison, à télécharger l’application StopCovid. Il faut insister sur son importance, c’est un outil qui se révélerait capital en cas d’une résurgence plus vigoureuse du virus, en permettant de tester rapidement les cas contacts. Si la pratique d’un test PCR récent n’est pas obligatoire pour les ressortissants français (hors Mayotte et Guyane), va-t-on mettre en œuvre aussi en Corse la pratique systématique de tests PCR chez les étrangers venant directement de zones à risque à partir du 18 juillet ?
2. Il faut d’abord comprendre que les contraintes de la longue période de confinement que nous avons subie puissent inciter la population à prendre une « respiration ». Toutefois des comportements comme ceux constatés pendant la fête de la musique, des rave-parties, même en plein air, sont totalement irresponsables. Au niveau des bars et des restaurants, on note un relâchement net des gestes barrières. La circulation du virus existe en Corse, même si elle semble moins forte qu’ailleurs, et il faut se convaincre de l’absence de saisonnalité et de l’absence de protection du soleil et de la chaleur. Pensons au personnel soignant : il ne suffit pas de les avoir applaudis tous les soirs à 20 heures…
3. Il ne faut pas considérer que cette seconde vague sera inéluctable et nous devons tout faire pour la prévenir, car elle serait catastrophique sur le plan sanitaire, bien que les hôpitaux y soient désormais mieux préparés, et sur l’économie qui ne résisterait pas à un nouveau confinement. La circulation du virus est réelle, donc restons fermes sur les gestes barrières : lavage des mains, gel hydro alcoolique, distanciation et port des masques surtout en milieu fermé, qui devrait être obligatoire. Enfin, il faut tester au moindre doute.
2. Il faut d’abord comprendre que les contraintes de la longue période de confinement que nous avons subie puissent inciter la population à prendre une « respiration ». Toutefois des comportements comme ceux constatés pendant la fête de la musique, des rave-parties, même en plein air, sont totalement irresponsables. Au niveau des bars et des restaurants, on note un relâchement net des gestes barrières. La circulation du virus existe en Corse, même si elle semble moins forte qu’ailleurs, et il faut se convaincre de l’absence de saisonnalité et de l’absence de protection du soleil et de la chaleur. Pensons au personnel soignant : il ne suffit pas de les avoir applaudis tous les soirs à 20 heures…
3. Il ne faut pas considérer que cette seconde vague sera inéluctable et nous devons tout faire pour la prévenir, car elle serait catastrophique sur le plan sanitaire, bien que les hôpitaux y soient désormais mieux préparés, et sur l’économie qui ne résisterait pas à un nouveau confinement. La circulation du virus est réelle, donc restons fermes sur les gestes barrières : lavage des mains, gel hydro alcoolique, distanciation et port des masques surtout en milieu fermé, qui devrait être obligatoire. Enfin, il faut tester au moindre doute.