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L'établissement public du commerce et de l’industrie de Corse succède à la chambre de commerce


Christophe Giudicelli le Lundi 22 Décembre 2025 à 19:18

Ce lundi 22 décembre, la nouvelle version de la Chambre de commerce et d’industrie de Corse a été installée. Désormais placée sous la tutelle de la Collectivité de Corse, elle entrera officiellement en fonction le 1er janvier. Présidée par Gilles Simeoni, elle est composée d’élus de l’Assemblée de Corse et d’élus consulaires. Objectif : une meilleure synergie entre les acteurs économiques et le maintien d’une gestion publique des ports et des aéroports.



La nouvelle Chambre de commerce et d’industrie de Corse a été installée
La nouvelle Chambre de commerce et d’industrie de Corse a été installée
La Chambre de commerce et d’industrie de Corse version deux. Ce lundi 22 décembre, sous la présidence de Gilles Simeoni, président du Conseil exécutif de Corse, les élus de l’Assemblée de Corse et les élus consulaires ont installé la nouvelle mouture de la CCI de Corse. Cet établissement public du commerce et de l’industrie de Corse, dans les cartons depuis la loi PACTE votée en 2019, a enfin vu le jour.
Ce lundi, son président Gilles Simeoni et son vice-président Jean Dominici ont mis en place le conseil d’administration ainsi que les différentes commissions : finances, appels d’offres, prévention des conflits d’intérêts et concessions. Une installation par anticipation, afin que la nouvelle CCI de Corse soit prête au 1er janvier.


Pour Gilles Simeoni « cela a été un très long chemin, avec des embûches, des difficultés et des contretemps ». Mais le président de du nouvel établissement public fait : « le pari que nous réussirons à nous servir de cet outil ».
Un nouvel outil qui répond à trois enjeux majeurs pour le président de l’Exécutif : échapper au sort funeste de la réforme nationale des CCI, qui vide les institutions de leur substance et fragilise le volet social ; assurer la maîtrise publique des ports et des aéroports, essentielle pour un territoire insulaire, afin de ne pas mettre le destin de la Corse entre les mains d’un tiers et définir un cadre stratégique commun entre l’Assemblée de Corse et les élus consulaires. À la question de savoir « qui du politique ou de l’économie va déteindre sur l’autre », Gilles Simeoni estime que le pari de la réussite passe par le fait « de déteindre les uns sur les autres ».

Une meilleure synergie entre le monde économique et politique ?
Une Chambre de commerce et d’industrie et une Assemblée de Corse réunies sous le même toit, avec 60 % d’élus de l’Assemblée de Corse et 40 % d’élus consulaires, au sein d’un nouvel établissement public : c’est aussi l’ambition d’élaborer une stratégie économique avec l’ensemble des acteurs du territoire.

Jean Dominici, président jusqu’alors de la CCI de Corse et désormais vice-président, voit dans ce nouvel outil « un projet ambitieux et la préservation du social, à l’heure où les réseaux consulaires vivent leur crépuscule au niveau national ». Mais c’est surtout une réforme « qui a la vertu de réunir deux univers : "celui des élus choisis par les citoyens et celui des élus choisis par les professionnels de l’île », afin de « travailler en étroite collaboration ».
Tout en précisant dans son discours que « ce ne sera pas un long fleuve tranquille », il y voit néanmoins « une institution pour nous unir et ne pas rejouer les matchs » de l’Assemblée de Corse, avant de conclure : « L’économie de la Corse a besoin de cet outil. Prenons le pari de ne pas décevoir, dans le sens de l’intérêt général de la Corse et des Corses ».

Un nouvel outil pour préserver la souveraineté de la Corse
Le passage de la Chambre de commerce et d’industrie de Corse sous la tutelle de la Collectivité de Corse, et non plus de l’État, répond à l’objectif de conserver dans le giron régional la gestion des ports et des aéroports. Un point expliqué par Marie-Antoinette Maupertuis, présidente de l’Assemblée de Corse : « Un travail technique très précis pour permettre cette intégration. La portée stratégique, à travers un nouvel établissement public au sein du périmètre de la Collectivité de Corse, renforce notre souveraineté économique ».
Au total, quatre ports et six aéroports sont concernés, pour près de six millions de passagers par an.

Acter les concessions des ports et des aéroports de l’île
Cette session anticipée, avant même la naissance officielle de la nouvelle CCI au 1er janvier, avait également pour objectif d’acter les nouveaux contrats de concession des ports et des aéroports entre la Collectivité de Corse et la Chambre de commerce et d’industrie de Corse. Si la Collectivité de Corse est propriétaire des infrastructures, celles-ci sont exploitées par la CCI de Corse. Une délégation qui arrivait à terme le 31 décembre 2025.
« Un contrat de quasi-régie », a précisé Gilles Simeoni, pour une durée de 15 ans, avec toujours l’objectif que ces équipements restent dans le giron public. Le président de l’Exécutif a toutefois tenu à rassurer les élus sur un point juridique, malgré une inquiétude existante : celle de la légalité de concessions actées avant la création officielle de la nouvelle CCI au 1er janvier et de l’anticipation d’une séance non inscrite dans le décret de création. Pour Gilles Simeoni : « L’établissement a été créé par la loi et validé par l’Assemblée de Corse ».