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Bonifacio célèbre l’automne en musique avec « Festi Arte », premier du nom


le Jeudi 25 Septembre 2025 à 17:23

Festi Arte, c’est le quatrième mouvement inédit d’une programmation festive que n’aurait pas reniée un certain Antonio Vivaldi : quatre saisons, quatre occasions de faire la fête à Bonifacio, et Festi Arte ne déroge pas à la règle, dans la foulée des Festi Lumi, Festi Bocca et Festi di Natali. A la faveur de l’automne, c’est la musique qui sera célébrée le samedi 27 septembre, sous chapiteau, au parking Montlaur.



De gauche à droite : Stéphanie Suby-Lesy, Florence Minighetti, Nathalie Buresi (Office du tourisme), le maire Jean-Charles Orsucci, la violoncelliste Laetitia Himo et l'adjoint à la culture Alain Di Meglio.
De gauche à droite : Stéphanie Suby-Lesy, Florence Minighetti, Nathalie Buresi (Office du tourisme), le maire Jean-Charles Orsucci, la violoncelliste Laetitia Himo et l'adjoint à la culture Alain Di Meglio.
Qui se souvient de Canticello ? Il y a une quinzaine d’années, ce festival itinérant avait fait escale à Bonifacio, conviant tout à la fois chants corses et musiques du monde. À la baguette, Laetitia Himo. La violoncelliste bastiaise retrouve en 2025 la direction artistique d’un événement culturel, puisque c’est elle qui a concocté les deux heures de programmation musicale qui lanceront, samedi 27 septembre au soir à Bonifacio, la première édition de Festi Arte, à la demande de la municipalité.


Si l’été s’achève, Bonifacio se souvient qu’il avait débuté dans la lumière de Festi Lumi. En avril, les gourmets en avaient pris plein les papilles avec Festi Bocca, et encore plus tôt, ce sont les yeux des enfants qui avaient scintillé d’étoiles, sous le ciel d’hiver de Festi di Natali. « Pour l’automne, on avait envie de rendre un hommage à la culture et au patrimoine, pose le maire, Jean-Charles Orsucci. Cette année, c’est la musique, mais demain, ce pourrait être le théâtre, la danse, la peinture… »

Le choix du chapiteau

La musique, donc. Mais pas la Fête de la musique, et ses ambiances multiples à chaque coin de rue. Le concept de cette première édition de Festi Arte, c’est une scène unique, sous chapiteau, où seront jouées deux heures de concert, les artistes se succédant, mais jouant ensemble aussi : « Ca a toujours été dans mon état d’esprit de mélanger les genres artistiques et musicaux, confie Laetitia Himo. Mon père était un musicien traditionnel corse et un musicien professionnel de jazz. Dans la musique, il n’y a pas d’obstacles », explique la virtuose, formée au Conservatoire Tchaïkovsky de Moscou, puis à la Juilliard School de New York, et qui se produit aujourd’hui partout dans le monde.

Le chapiteau ? Pas des plus esthétiques, mais il a le grand avantage de protéger des intempéries de l’automne, ou du vent qui à Bonifacio ne connaît pas de saison. « C’est sûr qu’on aurait pu faire le concert sur la place Saint-Dominique, mais l’élément majeur cette fois, ce n’est pas Bonifacio, ce sont les musiciens. On a privilégié les artistes et la qualité artistique », clarifie Jean-Charles Orsucci.

En plus de Laetitia Himo et son violoncelle, la première édition de Festi Arte accueillera deux chanteurs corses : l’emblématique Jean-Charles Papi, et la jeune Sartenaise Elisa Tramoni. En accompagnement, notons les participations du pianiste Francis Rezoagli et du multi-instrumentiste Ghjaseppu Mambrini. Ambassadrice d’un fado contemporain, la chanteuse portugaise apportera une touche de saudade, tandis que flottera un parfum méditerranéen : teinté d’accents jazz avec l’Italienne Sara Rotunno ; entremêlant musiques classique, contemporaine et traditionnelle grâce aux chanteuses israéliennes Hadar Atsmoni-Meiry et Hila Ben David. Pour compléter la programmation, une formation cosmopolite ukrainienne, le Dimitri Naiditch Trio, fait la promesse de fusionner la rigueur du classique et l’improvisation du jazz.

 

L'affiche de cette première édition.
L'affiche de cette première édition.
"Mon engagement, c'est la paix"

« 
Faire venir des artistes ukrainiens, c’est un message, reconnaît Jean-Charles Orsucci. Et dans ce contexte, je revendique aussi la venue des musiciennes israéliennes, car mon engagement, il ne connaît qu’un pays, c’est la paix. » Festi Arte première du nom, sous-titrée « Musicà u mondu », « c’est à la fois mettre en musique et en harmonie, décrypte Alain Di Meglio, l’adjoint à la culture de Bonifacio. Mais sans idée de militantisme : ce carrefour de la Méditerranée qu’est Bonifacio peut renvoyer une image apaisée par la musique. »

S’il ne sait pas s’il sera toujours maire de Bonifacio à l’automne prochain, élections municipales obligent, Jean-Charles Orsucci se dit néanmoins « fier d’avoir pu, sauvé par le gong, concrétiser avant la fin du mandat nos quatre "Festi" ». Une performance pour une ville de 3 000 habitants, de pouvoir animer Bonifacio durant ses quatre saisons : « Aujourd’hui, souligne Nathalie Buresi, qui dirige l’Office du tourisme, la taxe de séjour à Bonifacio, c’est 1,2 milions d’euros par an. Et 40 % de cette somme est consacrée à l’évènementiel. »

Festi Arte : concert « Musicà u mondu », réunissant 15 artistes de différents horizons. Le samedi 27 septembre à 21 h, sur le parking Montlaur, en haute-ville (sous chapiteau). Tarifs : 30 € ; 22 € (de 12 à 17 ans) et gratuit (moins de 12 ans). Il y aura 400 places en vente en ligne sur reservation.bonifacio.fr  ainsi que sur place.