« La CAPA a dit que le conflit avait repris hier car nous avons descendu les bus en ville, mais le conflit ne s’est jamais arrêté. Nous avions tout simplement ramené les bus au dépôt pour engager des discussions, mais le problème c'est qu’il y a eu deux réunions en 17 jours qui n’ont abouti à rien ». Sébastien Cerati, délégué STC Muvistrada, ne décolère pas. Alors que le mouvement de grève des chauffeurs du réseau de bus Muvistrada, initié par le STC le 2 décembre et rejoint par la CGT et FO, semble dans l’impasse, le conflit s’est à nouveau durci mercredi soir. Après une nouvelle réunion infructueuse avec la direction de la SPL Muvitarra – dont la Communauté d’Agglomération du Pays Ajaccien (CAPA) est l’actionnaire majoritaire – les chauffeurs grévistes du STC ont décidé de mener une action avec leurs bus en début de soirée, provoquant l’ire de la CAPA, qui a aussitôt réagi par communiqué.
Afin de donner sa version des tenants et aboutissants du conflit, le STC Muvitarra tenait une conférence de presse ce jeudi à Ajaccio, quelques minutes avant l’ouverture du conseil communautaire. « Depuis le début, nous avons dit qu'il y aurait fin de conflit si la prorogation des accords était possible. On nous dit que ce n'est pas possible, donc il n'y a pas d'accord de fin de conflit. Or, ils tournent les choses à leur manière », déplore Sébastien Cerati, dénonçant une communication de la CAPA qui, selon lui, a « retourné l'opinion publique contre nous ». « Nous sommes des travailleurs. On nous dit que c'est pour le bien de la société, mais quand vous voyez ce qu'ils veulent nous enlever, c'est normal qu'on défende notre steak. Tout le monde ferait la même chose ».
Au cœur du bras de fer, la dénonciation des accords d’entreprise prévue le 27 décembre prochain. « On retournerait à la convention collective, donc on aurait des salaires beaucoup moins attractifs et il y aurait 50 ans d'accords qui ont été rédigés par les différentes directions et les syndicats qui tombent », explique Sébastien Cerati tandis que le STC détaille dans un tract : « Le retour à la CCN entrainerait une baisse de pouvoir d'achat pour tous les salariés au moment où tout augmente. Particulièrement en Corse où le coût de la vie est supérieur à 20% par rapport au continent français. Si la CAPA estime qu'un salaire de base de 2300 euros avec 13 ans d'ancienneté est un énorme avantage, que dire alors des salaires du comité de direction de la SPL Muvitarra. Avant que la CAPA jette en pâture de faux montants de salaires, elle aurait besoin de “balayer de sa porte” ». Et d’insister : « Si la CAPA et ses responsables souhaitent que leurs administrés soient payés au SMIC pour en faire des travailleurs pauvres afin de pratiquer une politique clientélaire, qu'elle le dise clairement ! (…) Depuis le 2 décembre, il n'y a pas eu de volonté de négocier loyalement ».
Alors que, mercredi soir, lors du conseil communautaire, les élus ont appelé à reprendre les discussions, le STC affirme ne demander « que ça ». « Mais on demande une vraie négociation. On ne vient pas en négociation en imposant quelque chose. Il faut que les deux parties soient OK pour négocier », grince Sébastien Cerati. Faute d’avancées, le syndicat dit avoir sollicité une médiation auprès des services de la préfecture « afin de retourner autour de la table des négociations pour un véritable et loyal dialogue et trouver une issue digne et acceptable entre la SPL et les salariés ». Une demande à laquelle le STC affirme ne « pas avoir eu de retour ». Pour autant, le syndicat le martèle : « Nous irons jusqu’au bout. On demande juste une prorogation des accords afin de les discuter sereinement. On ne peut pas discuter de tous les accords d'entreprise en même pas 15 jours. Ce n'est pas possible ».
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