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Le festival de la ruralité sur le sentier des douaniers de Patrimoniu


Michela Vanti le Lundi 9 Novembre 2015 à 00:56

Connu par ses vignobles et son église, le village de Patrimoniu est moins célèbre pour le sentier des douaniers qui de l’embouchure du fleuve Albinu arrive à la plage de l’Olzu. Dimanche matin, lors de la neuvième journée du Festival de l’automne et de la ruralité, on a découvert ce sentier littoral, qui n’étant pas encore labellisé, est méconnu par les corses et épargné par l’invasion des touristes estivaux. La balade a commencé par un hommage rendu par Christian Andreani, organisateur du Festival, à Jacques Gaminas, éminent botaniste et amoureux de la Corse qui est décédé le 28 septembre dernier.



Le festival de la ruralité sur le sentier des douaniers de Patrimoniu
Le long de la route les nombreux randonneurs ont découvert les variétés de la flore du littoral grâce à la présence de Guilhan Paradis, botaniste, agrégé de sciences naturelles et maître de conférence à l’Université de Corse qui a donné aux participants « l’impression d’avoir la chance de vivre dans un extraordinaire parc luxuriant » comme a dit une touriste venue passer ses vacances en Corse pour pouvoir participer à ce Festival qui depuis 2008 connait de plus en plus d’adeptes.
« Des partisans d’un tourisme diffèrent – souligne Christian Andreani – comme les passionnés du slow walking, pratique qui associe la randonnée, mais plus lente, à la découverte culturelle et botanique du territoire. Aujourd’hui ce qu’on propose pendant le festival, et que l’on voudrait développer, c’est un tourisme diffèrent, une alternative au tourisme de masse ».


La Corse est  une «réserve naturelle» comme se plait à le promouvoir l’agence de tourisme qui attire avant tout pour ses côtes sauvages et préservées et son ensoleillement estival, qui sont les premières motivations des visiteurs, devant la montagne et les randonnées, selon l’observatoire du tourisme de la Corse. Mais pour les organisateurs de ce festival il est regrettable que le flux touristique qui a une forte pression pendant quelque mois de l’année soit inexistant, ou presque, l’hiver.
Selon Christian Andreani le tourisme n’est pas une réussite en Corse car il y a une prédation sur les sites naturels, qui constituent la richesse de la Corse, pendant une courte saison et ce modèle d’économie n’est pas générateur d’un gisement. « Aujourd’hui la Corse a des équipements touristiques dont on paye le fonctionnement à l’année même s’ils marchent que pendant l’été, comme les ports ou les aéroports. S’il y avait une politique touristique favorisant le développement des produits touristiques autres que le balnéaire, il ne serait pas surprenant de voir le nombre de touristes ‘’hors saison’’ continuer à progresser, comme c’est le cas pendant le Festival. Notre projet met en avant la valorisation touristique des patrimoines locaux faite par les locaux. Les nombreux atouts naturels dont dispose l’île devraient servir de support au développement de ces pratiques touristiques alternatives. Au-delà des ressources naturelles, ce sont aussi les cultures et traditions locales qui sont mises en valeur. ».
Un nouveau modèle d’éco tourisme qui associe nature, culture, patrimoine local pour revaloriser les métiers, les savoir-faire, les produits et les lieux parfois oubliés.