C’est à 17 heures que les conseillers communautaires étaient attendus pour voter le budget, jeudi après-midi. Mais, comme d’habitude à la CCSC, les différentes arrivées ont mis un peu de temps à s’échelonner. De plus, on savait que tous les élus bonifaciens manqueraient à l’appel, leur conseil municipal ayant été programmé au même moment. Pour autant, sur les visages des élus présents, pas d’inquiétude : le compte sera bon, confiait-on sereinement. Et le quorum a été atteint une heure plus tard, sachant qu’il fallait réunir un minimum de seize conseillers pour voter le budget. Quand le dix-septième homme, le Porto-Vecchiais Michel Giraschi, a fait son entrée, il a été accueilli d’un « C’est presque trop ! », par le président Jean-Christophe Angelini, d’humeur à plaisanter.
On ne badine pas avec l’amour, mais rien ne l’interdit en politique : ainsi vont les échanges entre élus de l’Extrême-Sud où les tensions publiques se font rares, contrairement à d’autres microcosmes politiques en Corse (au hasard du côté d’Ajaccio ou Bastia...). C’est cette cordialité réciproque qu’a souhaité mettre en avant Marc-Eugène Luciani, au moment de voter le dernier budget de la mandature : « Je tiens à saluer la maturité de nos échanges politiques. Même si on peut avoir des opinions différentes, on arrive à se mettre d’accord sur les projets importants de l’intercommunalité », a ainsi déclaré le maire de Monacia-d’Aullène, plus petite commune de la CCSC.
"On fonctionne bien, mais on n'investit pas"
Parfois, quand même, des bémols font surface, comme celui que s’était permis d’émettre deux semaines plus tôt le conseiller bonifacien Denis Lopez. Lors du rapport d’orientations budgétaires, il s’était interrogé sur la capacité de la CCSC à investir : « On fonctionne bien, mais on n’investit pas. On est à 8 % d’investissement sur les quatre premières années de la mandature. J’espère qu’on arrivera à réaliser au moins 15 ou 20 %. » Une déclaration pas forcément bien vécue par l’exécutif, qui sait très bien que nombre d’habitants de l’Extrême-Sud l’attendent au tournant sur le projet de construction d’un centre aquatique, l’Arlésienne du territoire. Vice-président en charge des déchets, Georges Gianni présidait la séance du 26 mars dernier en l’absence du président Angelini : « L’équipement aquatique, on n’y est pas arrivé pour diverses raisons, mais on n’est pas là pour polémiquer. Et il y a pas mal de projets qu’on n’a pas pu sortir du fait de subventions qui ne sont pas arrivées. »
Cette réserve sur l’investissement, elle a infusé jusqu’à jeudi soir puisque Jean-Christophe Angelini l’a remise sur la table durant la présentation du budget 2025 : « On aurait pu investir davantage, c’est vrai. Mais ça ne signifie pas que nous avons investi peu », a-t-il estimé, tout en présentant un plan d’investissement de 13,15 millions d’euros pour 2025 : « Treize millions, ce n’est pas neutre. Et avec les bases que nous avons posées cette année, on sera en mesure d’investir davantage à l’avenir. » À propos du centre aquatique, le maire de Porto-Vecchio avait promis le dépôt du permis de construire pour cette année. Il persiste : « Le lieu, le concours d’architectes et la maquette financière seront définis dans les semaines qui viennent. On espère formaliser les aspects juridiques avant la fin de l’année civile. » Au budget, ces intentions ne se traduisent pas, pour le moment. Certes, dans la colonne des dépenses d’investissement, 455 250 € ont été inscrits, mais pour la réalisation d’études, et dans la continuité de ce qui avait été programmé l’année écoulée.
La CCSC veut devenir propriétaire de son siège
Cette année, le plus gros poste de dépenses d’investissement concerne l’achat de deux bâtiments en centre-ville de Porto-Vecchio (pour 3,7 M€). Actuellement, la CCSC loue les deux derniers étages de l’immeuble Le Sphynx, à Porto-Vecchio, mais elle souhaite devenir propriétaire de son siège. Si l’immeuble Catani vient d’être acquis dans cette optique, c’est finalement dans un autre bâtiment du cœur de ville porto-vecchiais que l’intercommunalité pourrait s’installer : « Ce n’est pas encore fait, mais c’est en bonne voie », a tempéré Jean-Christophe Angelini. Si la double acquisition immobilière se confirme, le président de la CCSC précise qu’un projet verra le jour dans le bâtiment qui ne servira pas de siège.
Du foncier pour favoriser les implantations économiques
L’intercommunalité a aussi choisi de dépenser 1,2 M€ pour acquérir du foncier, en vue de soutenir l’activité économique, commerciale et artisanale du territoire. Une fois aménagés, ces locaux pourront ainsi être loués en vue de faciliter l’implantation de nouvelles entreprises, ou pour répondre aux besoins des entreprises déjà présentes mais qui souhaiteraient se développer.
À Citadina bientôt payante ?
La mobilité relevant de sa compétence, la CCSC doit se pencher sur l’avenir de la navette du centre-ville de Porto-Vecchio, A Citadina. À son lancement en 2018, elle était gratuite. Elle pourrait ne plus l’être dans les années à venir : « On va avoir un débat, a annoncé Jean-Christophe Angelini. Nous souhaitons maintenir un service le moins coûteux possible pour la population, mais nous ne voyons pas pourquoi nous serions l’un des derniers territoires au monde à offrir ce type de services à des centaines de milliers de visiteurs. À nous de trouver un modèle économique, d’autant que notre territoire n’est pas desservi par le ferroviaire. »
Le service déchet a couvert entièrement ses dépenses en 2024
Le bémol sur la politique d’investissement, aussi légitime soit-il, n’occultera évidemment pas ce qui constitue, de l’avis de tous, la grande réussite de la CCSC : la maîtrise des dépenses de fonctionnement. « Sur les trois dernières années, nos ressources ont progressé de 49 % quand nos charges augmentaient elles de 11 % », a souligné la DGS Laurence Giraschi, qui l’explique par la recherche constante de subventions et le rigoureux travail de ses services. Surtout, le service déchet a réussi en 2024, et pour la première fois, à couvrir l’ensemble de ses dépenses. Cela en étant parvenu à augmenter sensiblement les recettes de la RSOM, la redevance spéciale d’enlèvement des ordures ménagères. « On n’a pas changé nos tarifs, on a juste mis à jour nos fichiers, explique Laurence Giraschi, en aparté. Il y avait plein d’entreprises de notre territoire qui n’étaient pas assujetties à la redevance spéciale. » Ce travail d’optimisation à destination des professionnels a ainsi permis de récolter 2,368 M€ en 2024 (contre 1,8 M€ en 2023).
Tous ces efforts conjugués sur la section de fonctionnement ont permis, in fine, de dégager une capacité d’autofinancement de 5,2 M€ en 2024 (contre 2,4 M€ « seulement » en 2023). En spécialiste des finances de sa ville, le Porto-Vecchiais Jacky Agostini a félicité jeudi le travail réalisé en la matière par la CCSC : « Les dépenses de fonctionnement ont été encore maîtrisées cette année. On s’est dégagé des marges de manœuvre avec une épargne de 5 millions d’euros. Ça nous permettra d’assumer des coûts d’exploitation futurs, je pense à la piscine, par exemple. »
On ne badine pas avec l’amour, mais rien ne l’interdit en politique : ainsi vont les échanges entre élus de l’Extrême-Sud où les tensions publiques se font rares, contrairement à d’autres microcosmes politiques en Corse (au hasard du côté d’Ajaccio ou Bastia...). C’est cette cordialité réciproque qu’a souhaité mettre en avant Marc-Eugène Luciani, au moment de voter le dernier budget de la mandature : « Je tiens à saluer la maturité de nos échanges politiques. Même si on peut avoir des opinions différentes, on arrive à se mettre d’accord sur les projets importants de l’intercommunalité », a ainsi déclaré le maire de Monacia-d’Aullène, plus petite commune de la CCSC.
"On fonctionne bien, mais on n'investit pas"
Parfois, quand même, des bémols font surface, comme celui que s’était permis d’émettre deux semaines plus tôt le conseiller bonifacien Denis Lopez. Lors du rapport d’orientations budgétaires, il s’était interrogé sur la capacité de la CCSC à investir : « On fonctionne bien, mais on n’investit pas. On est à 8 % d’investissement sur les quatre premières années de la mandature. J’espère qu’on arrivera à réaliser au moins 15 ou 20 %. » Une déclaration pas forcément bien vécue par l’exécutif, qui sait très bien que nombre d’habitants de l’Extrême-Sud l’attendent au tournant sur le projet de construction d’un centre aquatique, l’Arlésienne du territoire. Vice-président en charge des déchets, Georges Gianni présidait la séance du 26 mars dernier en l’absence du président Angelini : « L’équipement aquatique, on n’y est pas arrivé pour diverses raisons, mais on n’est pas là pour polémiquer. Et il y a pas mal de projets qu’on n’a pas pu sortir du fait de subventions qui ne sont pas arrivées. »
Cette réserve sur l’investissement, elle a infusé jusqu’à jeudi soir puisque Jean-Christophe Angelini l’a remise sur la table durant la présentation du budget 2025 : « On aurait pu investir davantage, c’est vrai. Mais ça ne signifie pas que nous avons investi peu », a-t-il estimé, tout en présentant un plan d’investissement de 13,15 millions d’euros pour 2025 : « Treize millions, ce n’est pas neutre. Et avec les bases que nous avons posées cette année, on sera en mesure d’investir davantage à l’avenir. » À propos du centre aquatique, le maire de Porto-Vecchio avait promis le dépôt du permis de construire pour cette année. Il persiste : « Le lieu, le concours d’architectes et la maquette financière seront définis dans les semaines qui viennent. On espère formaliser les aspects juridiques avant la fin de l’année civile. » Au budget, ces intentions ne se traduisent pas, pour le moment. Certes, dans la colonne des dépenses d’investissement, 455 250 € ont été inscrits, mais pour la réalisation d’études, et dans la continuité de ce qui avait été programmé l’année écoulée.
La CCSC veut devenir propriétaire de son siège
Cette année, le plus gros poste de dépenses d’investissement concerne l’achat de deux bâtiments en centre-ville de Porto-Vecchio (pour 3,7 M€). Actuellement, la CCSC loue les deux derniers étages de l’immeuble Le Sphynx, à Porto-Vecchio, mais elle souhaite devenir propriétaire de son siège. Si l’immeuble Catani vient d’être acquis dans cette optique, c’est finalement dans un autre bâtiment du cœur de ville porto-vecchiais que l’intercommunalité pourrait s’installer : « Ce n’est pas encore fait, mais c’est en bonne voie », a tempéré Jean-Christophe Angelini. Si la double acquisition immobilière se confirme, le président de la CCSC précise qu’un projet verra le jour dans le bâtiment qui ne servira pas de siège.
Du foncier pour favoriser les implantations économiques
L’intercommunalité a aussi choisi de dépenser 1,2 M€ pour acquérir du foncier, en vue de soutenir l’activité économique, commerciale et artisanale du territoire. Une fois aménagés, ces locaux pourront ainsi être loués en vue de faciliter l’implantation de nouvelles entreprises, ou pour répondre aux besoins des entreprises déjà présentes mais qui souhaiteraient se développer.
À Citadina bientôt payante ?
La mobilité relevant de sa compétence, la CCSC doit se pencher sur l’avenir de la navette du centre-ville de Porto-Vecchio, A Citadina. À son lancement en 2018, elle était gratuite. Elle pourrait ne plus l’être dans les années à venir : « On va avoir un débat, a annoncé Jean-Christophe Angelini. Nous souhaitons maintenir un service le moins coûteux possible pour la population, mais nous ne voyons pas pourquoi nous serions l’un des derniers territoires au monde à offrir ce type de services à des centaines de milliers de visiteurs. À nous de trouver un modèle économique, d’autant que notre territoire n’est pas desservi par le ferroviaire. »
Le service déchet a couvert entièrement ses dépenses en 2024
Le bémol sur la politique d’investissement, aussi légitime soit-il, n’occultera évidemment pas ce qui constitue, de l’avis de tous, la grande réussite de la CCSC : la maîtrise des dépenses de fonctionnement. « Sur les trois dernières années, nos ressources ont progressé de 49 % quand nos charges augmentaient elles de 11 % », a souligné la DGS Laurence Giraschi, qui l’explique par la recherche constante de subventions et le rigoureux travail de ses services. Surtout, le service déchet a réussi en 2024, et pour la première fois, à couvrir l’ensemble de ses dépenses. Cela en étant parvenu à augmenter sensiblement les recettes de la RSOM, la redevance spéciale d’enlèvement des ordures ménagères. « On n’a pas changé nos tarifs, on a juste mis à jour nos fichiers, explique Laurence Giraschi, en aparté. Il y avait plein d’entreprises de notre territoire qui n’étaient pas assujetties à la redevance spéciale. » Ce travail d’optimisation à destination des professionnels a ainsi permis de récolter 2,368 M€ en 2024 (contre 1,8 M€ en 2023).
Tous ces efforts conjugués sur la section de fonctionnement ont permis, in fine, de dégager une capacité d’autofinancement de 5,2 M€ en 2024 (contre 2,4 M€ « seulement » en 2023). En spécialiste des finances de sa ville, le Porto-Vecchiais Jacky Agostini a félicité jeudi le travail réalisé en la matière par la CCSC : « Les dépenses de fonctionnement ont été encore maîtrisées cette année. On s’est dégagé des marges de manœuvre avec une épargne de 5 millions d’euros. Ça nous permettra d’assumer des coûts d’exploitation futurs, je pense à la piscine, par exemple. »