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Fièvre catarrhale : en Corse le bilan s'alourdit sans aucune avancée pour les éleveurs


Livia Santana le Mardi 19 Octobre 2021 à 21:04

Pendant deux heures et demi ce mardi 19 octobre les éleveurs, les représentants de la chambre d'agriculture et les services de la DRAAF se sont entretenus au sujet de la fièvre catarrhale qui sévit depuis une dizaine de jours en Corse. La filière a demandé aux services de l'Etat de prendre en charge la désinsectisation des troupeaux et la vaccination des bêtes.



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Eleveurs, vétérinaires, représentants de la filière ovine et  de la chambre d’agriculture, syndicats agricoles, et la directrice de la direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la fôret (Draaf) avaient rendez-vous ce 19 octobre à Corte pour faire le point sur l’épizootie de FCO qui a déjà tué dans deux exploitations 80 brebis depuis une dizaine de jours. 

Les éleveurs attendaient de cette rencontre des solutions rapides et efficaces  pour endiguer la FCO et selon eux « cela passe soit par la vaccination des bêtes soit par le déversement massif d’un répulsif, le Versatrine qu’il faut appliquer toutes les trois semaines », comme l'explique Joseph Colombani, président de la Chambre d’agriculture de Haute-Corse. 
Problème : la vaccination des bêtes arrive trop tardivement puisque les brebis sont d’ores et déjà en gestation. « Le vaccin est le seul système qui peut éviter l’épizootie mais il aurait fallu le faire il y a 4, 5 mois mais )à ce moment là il n’y avait aucun vaccin disponible sur le marché », déplore le président de la chambre. 


5€ pour une injection de vaccin

La vaccination pose également problème car les doses actuellement disponibles protègent pour deux sérotypes : le 4, soit celui qui touche les brebis corses et le 8, un sérotype dont les effets ne sont pas connus sur les ovins insulaires et qui pourrait donc présenter des risques. Ce vaccin dit « bivalent » a aussi un coût. Depuis 2017, l’Etat ne le prend plus en charge le vaccin puisque la maladie n’est plus réglementée. La Corse faisait l’objet d’une dérogation, mais celle-ci avait été abandonnée en 2020. Il faut donc compter plus de 5€ pour une injection et il en faut deux pour les primo vaccinés.

L'interprofession laitière ovine caprine Corse (Ilocc) à travers son président Jean-Louis Paoli a donc demandé à la Draaf la prise en charge des vaccins pour les éleveurs qui souhaitent tout de même l’injecter à leurs troupeaux et celle des répulsifs. « Un courrier est posté ce soir, nous attendons des réponses dans les prochains jours », lance le président de la filière avec espoir.


L’avenir des agneaux

Parmi les questions qui préoccupaient les éleveurs, la problématique de l’exportation des agneaux vers la Sardaigne. Chaque année, l’île italienne reçoit 90% de la production vivante des éleveurs ovins mais avec la FCO, ils craignaient de ne pas pouvoir le faire. « La Draaf a indiqué qu’ils pourront exporter car la règlementation européenne l’autorise s’ils sont vivants et transportés sous 48 heures », indique Joseph Colombani. Les interrogations portent toutefois sur le marché qui devait s’ouvrir sur le continent.


La chambre demande la démission de la directrice de la Draaf  

Lors de la réunion, Joseph Colombani n’a pas manqué de s’indigner du manque de prévention autour de la fièvre catarrhal. « La Draaf a la responsabilité du sanitaire, il faut l’assumer. Avec la présence de la FCO en Sardaigne, elle n’a pas amplifié le système sentinelle », déplore le président de la chambre d’agriculture qui, ce mardi matin, a demandé symboliquement le départ de Sabine Hofferer, directrice de la Draaf et des dédommagements pour les éleveurs. 

La directrice de la Draaf, Sabine Hofferer, n’a pas répondu à nos nombreuses sollicitations.