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Fermeture du port de Bunifaziu : Jean-Charles Orsucci demande le maintien du transport du fret


Nicole Mari le Mardi 3 Novembre 2020 à 20:51

Après l’Exécutif corse, la CCI et les agriculteurs, le maire de Bunifaziu, Jean-Charles Orsucci, a réagi à l’arrêté pris, ce mardi matin, par le préfet de Corse portant interdiction d’entrée des navires dans le port de commerce de Bonifaziu jusqu’au 1er décembre inclus. Il explique à Corse Net Infos qu’il a demandé aux services de l’Etat de maintenir le transport du fret avec le port de Santa Teresa di Gallura en Sardaigne, indispensable aux activités économiques de l’Extrême-Sud. Face à la fronde généralisée, la préfecture a, entre temps, rétropédalé et suspendu provisoirement l’arrêté.



Jean-Charles Orsucci, maire de Bunifaziu et président du groupe Andà per Dumane à l’Assemblée de Corse.
Jean-Charles Orsucci, maire de Bunifaziu et président du groupe Andà per Dumane à l’Assemblée de Corse.
« J’ai reçu l’arrêté préfectoral qui prévoyait la fin de la liaison entre Bonifacio et Santa Teresa. Si d’un point de vue touristique et transport de passagers, il n’y a pas vraiment d’enjeu en cette période de l’année, - et je peux comprendre que l’objectif sanitaire amène à restreindre un certain nombre de flux -, il reste en jeu une dimension économique importante avec le transport du fret, notamment concernant le monde agricole qui est en émoi depuis ce matin. De ce point de vue-là, cette décision est très embêtante. C’est la raison pour laquelle j’ai immédiatement saisi les autorités préfectorales pour les sensibiliser sur le sujet », explique le maire de Bunifaziu, Jean-Charles Orsucci. Les éleveurs corses, qui expédient environ 2500 agneaux par semaine en Sardaigne, sont effectivement vent debout . Une inquiétude relayée immédiatement par le président de l’Exécutif corse, Gilles Simeoni, et le président de la Chambre de Commerce et d’industrie (CCI), Jean Dominici. « Le secrétaire général de la préfecture m'a répondu qu’une ligne existe toujours entre la Corse et la Sardaigne à travers la ligne du lundi entre Ajaccio et Porto Torres. Les ponts ne sont pas totalement rompus comme en mars dernier. La préfecture m’a dit aussi qu’elle ne disposait que de moyens humains limités en matière de contrôle, que ces moyens ne pouvaient être présents à la fois sur les ports d’Ajaccio, Propriano et Bonifacio, et qu’elle essayait de les concentrer sur certains ports pour être efficaces », relate Jean-Charles Orsucci.
 
Des nécessités économiques
Si le maire de Bunifaziu entend et comprend la raison invoquée, elle ne le satisfait pas complètement : « C’est insuffisant. Le secrétaire général de la préfecture m’a dit qu’il réfléchissait à un assouplissement de la décision en relation avec l’ODARC et l’Office des transports (OTC) pour voir comment permettre le transport d’animaux entre Bonifacio et Santa Teresa, et régler le transport du fret avec des effectifs réduits et en limitant l’ouverture de certains ports ». Il précise qu’existe, en outre, « toute une économie locale autour du bâtiment et d’autres activités, comme la pisciculture, qui ont besoin de pouvoir se déplacer en Sardaigne. L’Extrême-Sud entretient, en plus, avec la Sardaigne des liaisons sur d’autres activités. Il y a aussi de la main d’œuvre sarde qui vient travailler en Corse. Il est, donc, important qu’on soit vigilant et qu’on organise cette possibilité d’aller et venir. Comme on sait tous que l’objectif est aussi de permettre à l’économie de continuer à fonctionner, il faut essayer de trouver le bon équilibre ». Et Jean-Charles Orsucci de conclure : « Je pense que l’ensemble des acteurs va se remettre autour de la table pour trouver une solution qui arrive à concilier à la fois la dimension sanitaire et la dimension économique ». L’arrêté ayant été annulé dans la foulée, des négociations pourraient débuter dès ce mercredi.
 
Propos recueillis par Nicole MARI.