"On a l'impression de ne servir à rien"
Le 13 mars dernier, la Covid-19 a fait de cette année 2020 un cauchemar sans fin pour les gérants des 25 discothèques corses. Contrairement au bars et restaurants, les établissements de type P (boîte de nuits) n'ont plus jamais pu accueillir un seul client depuis 10 mois. Cela fait 10 mois aussi que près de 900 personnes qu'emploie le secteur sont au chômage partiel. Les gérants, eux, ne perçoivent plus un euro de recettes exceptées les 1 500 euros d'aides de l'Etat. Pourtant, les charges courantes (loyers, assurances, électricité, entretien, copropriété) tombent toujours.
Alain Locatelli, Sophie Filipetti et Pierre Battesti tous trois gérants de boîte de nuit à Biguglia, Oletta et Porto-Vecchio vivent dans la crainte du lendemain.
Un sentiment d'injustice
Tous ont encore le goût amer de l'été passé où 3 à 4 soirées par semaine été organisées dans les restaurants ou dans les bars. "C'est complètement incohérent, je dirige une boîte de nuit en extérieur où il est très facile de gérer les entrées contrairement aux restaurants mais nous n'avons pas été autorisés à ouvrir. Sans parler des soirées dans la sphère privée ou rien n'est contrôlé", s'indigne Sophie Filipetti, directrice de la Conca d’Oro près de Saint-Florent.
Alain Locatelli, président de l'UMIH Nuit Corse commence à en avoir assez de voir sa profession stigmatisée. "On nous montre du doigt en disant que chez nous le virus se prolifère mais cela fait 10 mois que nous sommes fermés et le virus circule quand même. A ce jour, il n'y a aucune étude qui montre qu’on a pu augmenter le taux de contamination. Les discothèques ont un système de renouvellement d’air toutes les 7 minutes ainsi qu'une jauge d'entrée qui permet de réguler le nombre de clients."
Le 13 mars dernier, la Covid-19 a fait de cette année 2020 un cauchemar sans fin pour les gérants des 25 discothèques corses. Contrairement au bars et restaurants, les établissements de type P (boîte de nuits) n'ont plus jamais pu accueillir un seul client depuis 10 mois. Cela fait 10 mois aussi que près de 900 personnes qu'emploie le secteur sont au chômage partiel. Les gérants, eux, ne perçoivent plus un euro de recettes exceptées les 1 500 euros d'aides de l'Etat. Pourtant, les charges courantes (loyers, assurances, électricité, entretien, copropriété) tombent toujours.
Alain Locatelli, Sophie Filipetti et Pierre Battesti tous trois gérants de boîte de nuit à Biguglia, Oletta et Porto-Vecchio vivent dans la crainte du lendemain.
Un sentiment d'injustice
Tous ont encore le goût amer de l'été passé où 3 à 4 soirées par semaine été organisées dans les restaurants ou dans les bars. "C'est complètement incohérent, je dirige une boîte de nuit en extérieur où il est très facile de gérer les entrées contrairement aux restaurants mais nous n'avons pas été autorisés à ouvrir. Sans parler des soirées dans la sphère privée ou rien n'est contrôlé", s'indigne Sophie Filipetti, directrice de la Conca d’Oro près de Saint-Florent.
Alain Locatelli, président de l'UMIH Nuit Corse commence à en avoir assez de voir sa profession stigmatisée. "On nous montre du doigt en disant que chez nous le virus se prolifère mais cela fait 10 mois que nous sommes fermés et le virus circule quand même. A ce jour, il n'y a aucune étude qui montre qu’on a pu augmenter le taux de contamination. Les discothèques ont un système de renouvellement d’air toutes les 7 minutes ainsi qu'une jauge d'entrée qui permet de réguler le nombre de clients."
Aucune perspective
Si les gérants de discothèques sont si inquiets c'est qu'ils n'ont aucune date de réouverture. "On parle d' avril ou mai mais je suis déjà très pessimiste sur une ouverture cet été. 2021 risque encore d’être très long alors dire qu’on voit le bout du tunnel ça serait mentir", assure Alain Locatelli. Cela pose ainsi des problèmes d'organisation pour toutes les directions qui doivent faire des travaux ou prévoir des programmations d'artistes.
La trésorerie est elle aussi dans le rouge. Cela fait 8 mois que Pierre Battesti, directeur du Klint à Porto-Vecchio n'a pas pu se verser de salaire. "Heureusement, j'ai un autre établissement, un bar qui a pu ouvrir cet été. J'ai pu m'en sortir grâce à cela. Avec la boîte, il y avait un peu d’avance pour payer les charges mais ça a été vite bouffé. Heureusement des amis m'ont un peu aidé. Quand on voit sur le compte -25 000€ c'est compliqué, sans compter que le prêt garanti par l'Etat m'a été refusé ", confie l'homme.
"Ça nous a sauvé la vie"
Pierre Battesti n'a pas encore reçu les 15 000 euros mensuels alloués aux établissements de nuit. Mais l'homme compte bien dessus pour ne pas mettre la clé sous la porte. Ces 15 000€, Sophie Filipetti les a reçu la semaine dernière. Grâce à cette rentrée, elle a pu payer une partie des loyers ainsi que des fournisseurs qui attendaient les règlements depuis des mois. "Ça nous a sauvé la vie. Sans ça je ne sais pas comment j'aurais fait. En plus, la Conca d'oro est une boîte de nuit saisonnière."
Mais Pierre et Alain ne décolèrent pas "On en arrive à un point où on se contente d’avoir les aides et même plus de se battre pour travailler. On devient des entreprises allocataires pour tenir debout, c’est déplorable."
En France, 30% des boîtes de nuits ont déjà définitivement fermé leurs portes.
Si les gérants de discothèques sont si inquiets c'est qu'ils n'ont aucune date de réouverture. "On parle d' avril ou mai mais je suis déjà très pessimiste sur une ouverture cet été. 2021 risque encore d’être très long alors dire qu’on voit le bout du tunnel ça serait mentir", assure Alain Locatelli. Cela pose ainsi des problèmes d'organisation pour toutes les directions qui doivent faire des travaux ou prévoir des programmations d'artistes.
La trésorerie est elle aussi dans le rouge. Cela fait 8 mois que Pierre Battesti, directeur du Klint à Porto-Vecchio n'a pas pu se verser de salaire. "Heureusement, j'ai un autre établissement, un bar qui a pu ouvrir cet été. J'ai pu m'en sortir grâce à cela. Avec la boîte, il y avait un peu d’avance pour payer les charges mais ça a été vite bouffé. Heureusement des amis m'ont un peu aidé. Quand on voit sur le compte -25 000€ c'est compliqué, sans compter que le prêt garanti par l'Etat m'a été refusé ", confie l'homme.
"Ça nous a sauvé la vie"
Pierre Battesti n'a pas encore reçu les 15 000 euros mensuels alloués aux établissements de nuit. Mais l'homme compte bien dessus pour ne pas mettre la clé sous la porte. Ces 15 000€, Sophie Filipetti les a reçu la semaine dernière. Grâce à cette rentrée, elle a pu payer une partie des loyers ainsi que des fournisseurs qui attendaient les règlements depuis des mois. "Ça nous a sauvé la vie. Sans ça je ne sais pas comment j'aurais fait. En plus, la Conca d'oro est une boîte de nuit saisonnière."
Mais Pierre et Alain ne décolèrent pas "On en arrive à un point où on se contente d’avoir les aides et même plus de se battre pour travailler. On devient des entreprises allocataires pour tenir debout, c’est déplorable."
En France, 30% des boîtes de nuits ont déjà définitivement fermé leurs portes.