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4 semaines de fermeture pour les discothèques : la colère des professionnels corses


Livia Santana le Mardi 7 Décembre 2021 à 19:02

Condamnés à fermer leurs établissements pendant 4 semaines à partir de ce vendredi 10 décembre, les propriétaires de boîtes de nuit insulaires qui commençaient à sortir la tête de l'eau après 484 jours sans accueillir de public, ne décolèrent pas. Ils dénoncent un manque de confiance de l'Etat à leur égard, eux qui, disent-ils, ont "tout respecté et mis en tout place pour faire respecter les règles sanitaires".



4 semaines de fermeture pour les discothèques : la colère des professionnels corses
Fermés pendant 18 mois, Jean Castex a donné un nouveau coup de massue à la profession en annonçant ce lundi 6 décembre qu’en raison de la cinquième vague de Covid-19 les boîtes de nuit de l’hexagone ne pourraient plus accueillir le public pendant 4 semaines à partir de ce vendredi 10 décembre.
Alain Locatelli, président de l'Union des métiers et de l'industrie de la nuit (Umih), qui regroupe une vingtaine d'établissements en Corse a appris la nouvelle avec stupeur et déception devant son téléviseur. « On commençait à peine à sortir la tête de l’eau, après un an et demi de fermeture. Je ne comprends vraiment pas », s’indigne-t-il. Son incompréhension est d’autant plus grande que le professionnel de la nuit avait rencontré la semaine passée le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, lors du congrès de l’Umih à Strasbourg. « A ce moment, il avait assuré qu’il ne voulait fermer aucun secteur d’activité », poursuit-il. 

Cette fermeture intervient à un moment critique de l'année pour les travailleurs de la nuit : les fêtes de fin d'année. « On avait déjà tout préparé, tout commandé. Les décorations, le champagne, réservé les DJ, leurs billets d’avions… C’est une catastrophe », continue Alain Locatelli également propriétaire d'une boîte de nuit à Biguglia. Bien que le Premier ministre a annoncé une aide financière pour le secteur, le président de l'Umih nuit n'est pas serein.
« Quand vont-elles arriver ? Franchement on ne veut pas pleurer les aides, nous ce qu’on veut c’est pouvoir travailler », déplore-t-il avec beaucoup d'amertume lorsqu'il repense aux images des meetings sur le continent. « On l’a vu avec Pécresse ce week-end ou encore Zemmour, il y avait des milliers de personnes rassemblées sans vérification des pass-sanitaires. Nous on est obligés de fermer alors que depuis notre réouverture en juillet nous avons tout respecté et mis en tout place pour faire respecter les règles sanitaires. Il y a une certaine incohérence dans la politique du gouvernement. »

Le président de l'Umih nuit, en concertation avec la nouvelle présidente de l'Umih pour l'île Karina Goffi, entend discuter avec le préfet de Haute-Corse ainsi que celui de Corse-du-Sud pour connaître les dispositions mises en place  pour gérer "les rassemblements intempestifs""Nous on régulait les entrées, on contrôlait les pass-sanitaires, à présent les gens vont se rejoindre dans les appartements... Ce sera pire !"