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Autisme en Corse : des avancées et des besoins spécifiques


Pierre-Manuel Pescetti le Vendredi 1 Avril 2022 à 13:34

A la veille de la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme, le 2 avril, l’association Espoir Autisme Corse revient sur les solutions et les infrastructures existantes sur l’île et les pistes de travail pour aider les près de 2 500 autistes insulaires.



En 2019, Espoir Autisme Corse inaugurait le SAMSAH de Biguglia. Archives CNI
En 2019, Espoir Autisme Corse inaugurait le SAMSAH de Biguglia. Archives CNI


« En France, un enfant sur 100 nait autiste ». C’est le chiffre avancé par Catherine Peretti-Geronimi, directrice des services de l’association Espoir Autisme Corse et confirmé par l’Inserm. Rapporté à la Corse, cela correspondrait à environ 3 500 personnes autistes sur l’île. « On parle plus de 2 200 à 2 500 personnes autistes », précise Nonce Giacomoni, co-fondateur de l’association créée il y a plus de 20 ans.

Depuis, du chemin a été parcouru. SAMSAH (Service d’Accompagnement Médico-Social pour Adultes Handicapés), SESSAD (Service d’Education Spéciale et de Soins à Domicile), plateforme d’accessibilité à l’emploi, unité d’enseignement en école maternelle, MAS (Maison d’Accueil Spécialisée). En tout, grâce à différentes structures et dispositifs, Espoir Autisme Corse, appuyée l’ARS de Corse, accompagne près de 150 personnes autistes sur l’île. « Cela ne suffit toujours pas même si nous continuons d’avancer », soupire Catherine Peretti-Geronimi. Rien qu’en Haute-Corse, 30 enfants seraient toujours sur la liste d’attente pour intégrer le SESSAD.

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« Grâce à un formidable travail avec l’ARS qui nous finance et nous prête main forte, des premières solutions ont été mises en place pour les accompagner », indique Catherine Peretti-Geronimi. En amont, les besoins des enfants et des familles sont identifiés et « un dispositif est mis en place avec du personnel médical libéral », précise Nonce Giacomoni. 

Affiner l’accompagnement

Mais pour le co-fondateur de l’association, plus que d’augmenter le nombre de places dans les structures spécialisées, il faut aussi chercher des solutions pour les personnes autistes qui peuvent vivre en autonomie. « L’éventail est très large quand on parle d’autisme. Certaines personnes ne peuvent pas vivre seules, d’autres sont très autonomes et implantées dans la société. Je prends l’exemple de six étudiants autistes corses qui sont aujourd’hui à l’université », indique Nonce Giacomoni.

Le défi aujourd’hui est d’affiner l’accompagnement en fonction des profils. « Un adolescent autiste n’a pas les même besoins qu’un enfant ou qu’une personne âgée », pour Nonce Giacomoni.

Mieux accompagner les personnes âgées autistes

L’autisme ne s’arrête pas à l’enfance. Pour les autistes, comme pour tout le monde, le temps passe et avec lui son lot de complications. « Pour les personnes âgées autistes il n’existe presque pas de dispositif. À partir de 60 ans, une personne handicapée n’est plus considérée comme telle en France mais comme une personne âgée », explique Catherine Peretti-Geronimi.

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Pour Nonce Giacomoni, « il faudrait imaginer des lieux de vie adaptés pour ces personnes ». La route est encore longue mais il l’avoue, « beaucoup a été fait même si le débat qui nous a fait créer l’association il y a 25 ans est toujours là : l’autisme n’est pas une maladie psychiatrique et cela demande un accompagnement particulier ».