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"A Filetta" a présenté son nouvel album "Danse mémoire, danse" en avant-première à Calvi


Jean-Paul-Lottier le Samedi 17 Juin 2017 à 17:55

C'est dans la citadelle de Calvi, à la Poudrière, fief du "Svegliu Calvèse" que le groupe culturel "A Filetta a présenté en avant-première son nouvel album qui sortira au mois de juillet



On connaît les liens d'amitié, de complicité, de partage et de création entre le Groupe polyphonique  'A Filetta et l'association culturelle "U Svegliu Calvèse".
Aussi, c'est tout naturellement que Jean-Claude Acquaviva et les chanteurs du groupe ont choisi le berceau de l'association culturelle chère au président François Canava pour présenter en avant-première sous les voûtes et dans les jardins de "La Poudrière", au coeur de la citadelle de Calvi leur dernier album " Danse Mém:oire, Danse" (avec A Filetta (voix), Paolo Fresu (trompette, bugle), et Daniele di Bonaventura (bandonéon) dont la sortie est programmée au début du mois de juillet 2017.
Une présentation qui s'est poursuivie par un cocktail dînatoire, en présence de nombreux invités.
C'est Jean-Claude Acquaviva, leader emblématique du Groupe qui s'est attelé à la présentation de cette album. 
 

Un hommage à Aimé Césaire et Jean Nicoli
« Que peuvent bien avoir en commun Aimé Césaire, immense poète et dramaturge martiniquais figurant au Panthéon des personnalités ayant fait le XXème siècle, homme politique important (maire de Fort-de-France et député de Martinique) formé aux grandes écoles de la République et Jean Nicoli, modeste instituteur ayant enseigné dans le Haut-Sénégal (l’actuel Mali) à la fin des années 20 avant de rentrer en Corse pour y devenir l’un des chefs de la résistance durant la seconde guerre mondiale ?
Tous deux sont insulaires, attachés à leur terre natale, et homme du refus : ils rejettent très clairement le colonialisme et les souffrances infligées aux plus faibles. L’un est le descendant d’esclaves africains et l’ardent défenseur du concept de « négritude » qu’il invente, l’autre est révolté par le sort que subissent les populations africaines au nom du « progrès » et de « l’œuvre civilisatrice » du colonialisme. Tous deux aiment passionnément l’Afrique.
Communistes, ils dénoncent les méfaits du capitalisme qui broie hommes et civilisations. Le moment venu, ils s’engagent contre le fascisme et le nazisme et défendent inlassablement leurs idées ; « l’idée, cette mouche importune » écrira Césaire dans son « discours sur le colonialisme ».
A ses enfants, Jean Nicoli exécuté le 30 août 1943 par l’occupant fasciste, laissera ces quelques mots admirables : « …A quatre heures je vais être fusillé. Ayez en face de vous Papa heureux et souriez fièrement dans la rue ... Je meurs pour la Corse et pour le parti. Comme deuil vous porterez tous les deux une belle tête de More et un gros œillet rouge …».

Quatre auteurs pour un album plein de promesses
Conteur né, trouvant toujours les mots justes, Jean-Claude Acquaviva poursuit:
"Rapprocher ces deux penseurs lumineux empreints d’humanisme, c’est tout simplement une volonté affirmée de rappeler encore et encore que derrière la grandeur de ces hommes que l’on se plaît à célébrer pour leurs engagements et leur sacrifice, il y a l’idée pour et par laquelle ils vivent et meurent : celle d’un monde plus juste, plus libre, plus respectueux des différences, plus équitable et plus solidaire.
Nous avons demandé à des auteurs corses d’aujourd’hui d’être, par leur plume, à la confluence de la pensée de ces bâtisseurs que furent Nicoli et Césaire, pour nous éclairer sur leurs parcours idéologiques, philosophiques mais aussi poétiques".
Corses et italiens, polyphonistes et jazzmen, tous musiciens enracinés, voix, trompette et bandonéon voulons mettre en relief les idéaux mais aussi les rêves de ces « princes des nuées » en proposant une musique métissée qui n’est celle de personne précisément parce qu’elle est celle de tous".
Pour terminer sa présentation, Jean-Claude Acquaviva faisait référence à une phrase de son frère Marcellu extraite  du titre "I vostri sguardi", dans laquelle il dit: " Insulaire, la mer n'est pas parvenue à vous retenir dans les filets de ceux qui ne savent pas regarder les autres".
"Cette phrase résume à elle seule le message porté par cet album" ajoute t-il.
   
"Danse mémoire, danse"
Liste des titres
TITRES AUTEURS COMPOSITEURS DUREE
I vostri sguardi Marcellu ACQUAVIVA-FRANCESCHINI Paolo FRESU 5’51
Quellu chì Marcellu ACQUAVIVA-FRANCESCHINI Jean-Michel GIANNELLI 5’59
Sciume Jean-Claude ACQUAVIVA Jean-Michel GIANNELLI 5’33
U viandante Marcellu ACQUAVIVA-FRANCESCHINI Jean-Claude ACQUAVIVA 3’32
Da a pieve di Carbini Marcellu ACQUAVIVA-FRANCESCHINI Daniele DI BONAVENTURA 3’09
In sempiterna Jean-Yves ACQUAVIVA Jean-Yves ACQUAVIVA 6’23
A mio pena s’hè mondu Jean-Claude ACQUAVIVA Daniele DI BONAVENTURA 5’31
Human / Paolo FRESU 5’04
Vintera Jean-Yves ACQUAVIVA Jean-Claude ACQUAVIVA 3’28
Africa Jean-Yves ACQUAVIVA Jean-Claude ACQUAVIVA 3’29
Fiori d’Algeria Ghjuvanteramu ROCCHI Paolo FRESU 3’46
Un’ antra isula Jean-Yves ACQUAVIVA Daniele DI BONAVENTURA 4’35
Alba impedita Jean-Claude ACQUAVIVA Daniele DI BONAVENTURA 4’51
La costruzione delle cose Jean-Claude ACQUAVIVA Paolo FRESU 3’26 Interprètes
A Filetta : Jean-Claude Acquaviva, François Aragni, Paul Giansily, Stéphane Serra, Jean Sicurani, Maxime Vuillamier – Voix
Paolo Fresu – Trompette, bugle
Daniele Di Bonaventura – Bandonéon