Corse Net Infos - Pure player corse

Une rue de Calvi porte désormais le nom de Jean-Toussaint Guglielmacci


Jean-Paul-Lottier le Dimanche 20 Octobre 2019 à 13:07

Un an jour pour jour après son décès, la Municipalité de Calvi a inauguré ce dimanche, en présence de la famille et de proches, une rue qui porte désormais le nom de Jean-Toussaint Guglielmacci, homme politique qui durant des années a oeuvré pour le bien de sa ville et du département.



Bénédiction de la plaque par l'anné Ange-Michel Valery entouré de la famille et du maire de Calvi
Bénédiction de la plaque par l'anné Ange-Michel Valery entouré de la famille et du maire de Calvi

" Il y a à partir d'aujourd'hui une Rue Jean-Toussaint Guglielmacci à Calvi. Elle y est pour l'éternité. Jean rejoint à jamais l'histoire de cette ville qu'il a tant aimé".
Cette phrase d'Ange Santini, Maire de Calvi a été prononcée ce dimanche 20 octobre à 14h30 lors de la petite cérémonie au cours de laquelle, en présence de la famille, de l'ensemble du conseil municipal de Calvi, de nombreux maires, élus et amis, une plaque portant le nom de la rue Jean-Toussaint Guglielmacci a été dévoilée par sa petite-fille adorée et sa famille.
L'Abbé Ange-Michel Valery, archiprêtre de Calvi-Balagne invitait ensuite l'assistance à prier pour le repos éternel de Jean-Toussaint Guglielmacci, avant de bénir la plaque.
Ceint de son écharpe tricolore, Ange Santini prenait ensuite la parole:
" Il y a un an j, jour pour jour, notre ami Jean avait quelque part cessé de souffrir, il avait fermé les yeux. Certes, nous nous y attendions mais nous espérions et nous étions persuadés que, fort comme il était, il s'en sortirait mais on oublie toujours on est pas éternel.
Aujourd'hui 20 octobre 20198, un an après,  entouré de sa famille, de ses plus proches, de sa fille, sa petite fille,  sa femme, sa soeur, son beau-fils, son beau-frère, toutes celles et ceux, ses filleuls: Didier et Anthony, de  Jean Dominici et François Orlandi à titre amical, ses collègues, mais surtout ses amis du conseil municipal de Calvi ont souhaité lui rendre hommage.
Ce n'est pas une cérémonie protocolaire, c'est une cérémonie intime, amicale, affectueuse".

Après avoir souligné que entre  Jean et lui, c'était une longue histoire, d'amitié, d'amour, d'affection, le premier Magistrat de la ville a évoqué son village de naissance  Calenzana mais aussi  rappelé que c'est à Calvi que Jean qu'il a consacré le plus clair de son temps, à titre professionnel avant d'embrassé une carrière politique.
Entre les deux hommes ce combat politique à débuté en 1983 avec le parcours maintes fois évoqué avec à la clé " Six combats politiques, six aventures humaines, la septième se profilant dans quelques mois, hélas sans lui, ou avec lui d'une certaine manière.
Il nous manque, déjà un an. 
Jean s'est consacré pendant une longue partie de sa vie à la chose publique, d'abord comme conseiller municipal, puis comme adjoint, puis comme 1er adjoint depuis 1999.
En 2001 il a souhaité, nous l'avons soutenu, être candidat au Conseil Général.
Et, finalement, avec sa famille nous avons décidé de retenir  symboliquement  sur cette plaque que nous venons de dévoiler ce seul mandat, celui qui lui tenait beaucoup à coeur. Cette fonction de Conseiller Général il l'a accompli  au service des autres, de manière désintéressée , bénévole, sans ménager son temps, avec sa pudeur, son sens de la fidélité, son sens de l'amitié.
On a choisi cette rue parce que finalement c'est là qu'il a passé le plus de temps, à l'Hôtel de l'Abbaye dont il était propriétaire avec sa soeur Marie-Françoise.
Nous avons estimé que  ma  foi sur une adresse Hôtel l'Abbaye, rue  Jean-Toussaint Guglielmacci, "ça avait de la gueule".
Lorsque on pousse notre premier cri nous savons déjà  inconsciemment, que nous ne sommes par éternel. Nous savons déjà, même si on l'oublie parfois, que la vie aura une fin, un jour ou l'autre. La sienne s'est arrêtée prématurément à un âge où on a encore de belles et de grandes choses à faire, à un âge où on peut encore soutenir ses enfants et voir grandir sa petite fille qui a été le dernier rayon de soleil de sa vie.
Alors, finalement, même si l'éternité ne se décrète pas, avec la Rue Jean-Toussaint Guglielmacci, il est dans nos coeur pour l'éternité et il appartient à l'histoire de Calvi, à l'histoire de sa vie pour l'éternité. C'est ce que nous avons voulu aujourd'hui symboliquement".

"Il n'a eu de cesse  d'oeuvrer au plus proche de la population"


C'est ensuite sa fille Annabelle qui a pris la parole pour adresser des remerciements  à la Municipalité de Calvi pour cette initiative et à la population d'être venue aussi nombreuse.
" Cet acte entrepris ce jour par la Municipalité de Calvi dont il faisait parti depuis de nombreuses années, montre à quel point mon père aura marqué les esprits au cours de l'engagement politique qu'il aura eu tout au long de ses mandats successifs.
Recevoir un tel hommage n'est pas courant, et en l'effectuant vous lui apportez par-dessus tout  deux témoignages; le premier est une marque d'affection  pour une personne qui fût un collègue mais surtout un ami, le second la reconnaissance de ce  qu'a accompli mon père pour Calvi, les Calvais et la Balagne en général. Il n'a eu de cesse  d'oeuvrer au plus proche de la population en ayant toujours comme souci le bien être de son prochain.
Mon père était un homme bien, un homme de bien, un homme extrêmement bon et généreux, toujours prêt à rendre service lorsqu'il le pouvait, certainement l'une de ces figures que l'on aura bien des difficultés à remplacer.
Alors, pour toutes ces raisons, je tiens une nouvelle fois à vous remercier de faire en sorte que son nom soit associé de manière indélébile à sa ville qu'il aimait tant, afin que dans les générations futures on se souvienne de qui était Jean-Toussaint Guglielmacci et de ce qu'il a réalisé pour sa commune. Merci à toutes et à tous".

Un homme qui a su tout au long de sa vie affronter nombre de défis, tant professionnels que politiques.


Enfin, c'est sa soeur Marie-Françoise qui prenait à son tour la parole:
" Un bastion est tombé, une figure politique s'en est allée, une vie s'est brisée, un an déjà.
Une grande tristesse nous a envahie le coeur, tous les coeurs.
Son allure, sa prestance et son charisme vont nous manquer! beaucoup.
Vient le temps des hommages !
Déjà, ce lundi 7 octobre à l'aéroport de Calvi où désormais une plaque porte son nom. Lors de cette cérémonie Jean Dominici, président de la CCI de Haute-Corse a dressé un bilan impressionnant de toutes les actions menées par mon frère durant plusieurs années au sein de cette institution. Un simple discours pour parler de Jean ne peut suffire, il faudrait des heures, et pourtant.
Par ces quelques lignes je vais essayer de le faire au mieux.
Jean a été un homme fort et sensible à la fois mais jamais vulnérable!
Un homme qui a su tout au long de sa vie affronter nombre de défis, tant professionnels que politiques.
Un homme reconnu pour sa droiture, et surtout pour la valeur de la parole donnée. Rien n'est dû au hasard, à commencer par ses mandats politiques ou autres qui se sont inscrits dans la durée.
D'abord élu au sein de la Mairie de Calvi, élu juge, puis juge commissaire près du Tribunal de Commerce, ému conseiller Général durant plus de 15 ans.
C'était un élu à l'écoute de ses concitoyens, l'élu de proximité comme il aimait tant à le dire: Rendre service, Rende serviziu, tel était son credo.
Travailleur acharné, son parcours professionnel a été tout aussi remarquable, tant auprès de sa famille que de ses collaborateurs qu'il a su garder à ses côtés, le temps de leur carrière. Pour certains plus de 40 ans!
C'est grâce à sa détermination et à son sens du devoir que sa réputation d'homme serviable s'est  forgée au fil du temps.
Tout relève de la gageure. Jean a fait un choix courageux en politique, il s'est voulu "sans étiquette" pour pouvoir répondre à tous, en écartant le doute partisan, agir et garder sa liberté ont été une priorité absolue. Ainsi, il a su imposer sa marque.
Ses mises au point légendaires en resteront la preuve éclatante. Quand dans l'hémicycle du Conseil Général ou ailleurs il montait au créneau pour défendre : un point de vue, un dossier ou une cause. Jean n'avait peur de rien, ni de personne.
Son libre arbitre a fait de lui un homme fier de ses choix, fier d'accomplir avant tout, et au mieux toutes les taches pour lesquelles il s'était engagé.
Sa responsabilité politique aura été une vraie réalité. Ce sentiment sacré et ancré au plus profond de lui porte un nom: La Passion.
Cette passion pour la politique est entrée dans sa vie dès son plus jeune âge, près de sa famille et plus particulièrement de notre père, le socle de notre vie, auquel je rends hommage de tout mon coeur, ainsi qu'à notre mère, partie la même année que son fils adoré.
Inutile de compter le nombre de mandats, il en a eu beaucoup.
Il les a considérés non pas comme de simples millions mais plus encore comme un véritable métiers. Ses compagnons de route ici présents le savent. Cette route a été longue, pas toujours tranquille, pas toujours tracée au cordeau. Seule la détermination d'arriver au bord du chemin devait compter.
Doté d'une arme redoutable, celle du discernement, un rôle de patriarche s'est imposé à lui.
Jean, référence par excellence avait atteint l'âge de la sagesse, celle qui permet d'aborder les problèmes avec sérénité et trouver la solution pour préserver la paix.

Cette rue baptisée à son nom continuera de le faire vivre d'une autre façon.


Et de conclure:
Merci du fond du coeur à Ange Santini, Maire de Calvi, merci à son Conseil Municipal.
L'hommage que vous lui rendez aujourd'hui est la preuve éclatante de ce qu'il a représenté aux yeux de tous.
Un grand merci aux anciens conseillers, à tous les élus ici présents et non présents qu'il a connu et côtoyé.
Merci pour lui, merci pour sa famille à toutes celles et ceux qui ont eu la gentillesse de lui accorder ce moment affectueux malgré la maladie.
Ce désir et l'envie de poursuivre ce chemin de vie ne l'ont jamais quittés.
Jean et Ange, couple politique indissociable s'étaient donnés rendez-vous en 2020. Il sera là par la pensée. Seule la maladie a eu raison de lui. Il a traversée cette douloureuse étape de sa vie avec beaucoup de courage et de dignité et surtout beaucoup de pudeur. Jamais une plainte inutile. Son seul regret aura été de n'avoir pu accompagner et voir grandir sa petite fille adorée.
Du fond de mon coeur et pour sa mémoire, il m'est impossible de ne pas terminer sans que vous sachiez qu'il est parti debout.
Cette rue baptisée à son nom continuera de le faire vivre d'une autre façon.
Jean est seulement absent, longtemps son souvenir restera gravé dans nos coeurs et nos mémoires. Merci encore".

Une réception devait suivre dans les salons de l'Hôtel "Abbaye".