Tony Avolio et son copilote
Le Tour de Corse Historique a ceci de particulier. Il rapproche les hommes. Les hommes et les machines. Rassurez-vous c’est voulu par les organisateurs. Un peu comme l’époque héroïque de notre monument sportif. Et non comme le cahier des charges drastique du championnat du monde nous éloignait des pilotes et des usines. Peu d’intérêt en quelque sorte. On a pu s’en rendre compte, c’est devenu pathétique vu de loin, sans communiquer…
Un authentique partenariat
Dans cette édition 2017 que José Andreani et les siens ont peaufinée avec le soin qu’on leur connait, il est des équipages qui attisent la curiosité. Ils sortent un peu de l’ordinaire pour diverses raisons, au hasard d’un partenariat quelconque qui fait que ce que l’on voit rarement se produit jusque dans une épreuve routière.
Comme par exemple ce partenariat entre la direction de l’épreuve, l’association Handy Rally Passion et l’atelier d’insertion social Sud Corse Insertion. Ce n’est pas la première fois qu’une telle opération est organisée, loin s’en faut. Mais cette année, elle sortait du lot, elle était visible et les proches, ceux qui fréquentent les parcs fermés, s’en rendent compte et applaudissent. Ils encouragent, s’enthousiasme et en parlent. Ce fut le cas ces derniers jours.
L’opération ? Simple : l’Atelier permet à des personnes en situation de « handicap social » de se réinsérer dans la vie active et de retrouver un emploi durable. Comme par exemple à l’occasion du Tour de Corse Historique, l’équipe aura la responsabilité de l’assistance.
De son côté, l’association Handicap Rally Passion, permet à des personnes en situation de handicap de participer à des rallyes de voitures historiques, avec pour objectif premier de leur donner pleinement le rôle de copilote et de les aider à se dépasser, pour mieux s’affirmer, pour mieux se valoriser. En clair, les aider à développer leur sens des responsabilités en même temps que leurs facultés de communication, leur intégration sociale, tout simplement et, ça va de soi, leur autonomie.
Le handicap, quel handicap ?
Et ça marche ! Plus qu’on ne peut l’imaginer. Le bonheur en plus. Celui du copilote qui nage dans l’enthousiasme et celui du pilote qui n’en croit pas ses yeux. Un constat : le vivre ensemble, le rapprochement et l’amitié naissante.
Ceux qui ont pensé à cela ont tout gagné. La marche en avant, la réussite, le plein d’enthousiasme pour tout le monde et le regard, ce regard qui change la pensée, ce regard vers l’autre qui change pour s’apercevoir que le handicapé n’est pas celui que l’on croit. Il est comme nous, pense et agit comme nous, vit comme nous. Lui avec son handicap, nous avec l’amitié naissante et la reconnaissance humaine vers l’autre.
Un authentique partenariat
Dans cette édition 2017 que José Andreani et les siens ont peaufinée avec le soin qu’on leur connait, il est des équipages qui attisent la curiosité. Ils sortent un peu de l’ordinaire pour diverses raisons, au hasard d’un partenariat quelconque qui fait que ce que l’on voit rarement se produit jusque dans une épreuve routière.
Comme par exemple ce partenariat entre la direction de l’épreuve, l’association Handy Rally Passion et l’atelier d’insertion social Sud Corse Insertion. Ce n’est pas la première fois qu’une telle opération est organisée, loin s’en faut. Mais cette année, elle sortait du lot, elle était visible et les proches, ceux qui fréquentent les parcs fermés, s’en rendent compte et applaudissent. Ils encouragent, s’enthousiasme et en parlent. Ce fut le cas ces derniers jours.
L’opération ? Simple : l’Atelier permet à des personnes en situation de « handicap social » de se réinsérer dans la vie active et de retrouver un emploi durable. Comme par exemple à l’occasion du Tour de Corse Historique, l’équipe aura la responsabilité de l’assistance.
De son côté, l’association Handicap Rally Passion, permet à des personnes en situation de handicap de participer à des rallyes de voitures historiques, avec pour objectif premier de leur donner pleinement le rôle de copilote et de les aider à se dépasser, pour mieux s’affirmer, pour mieux se valoriser. En clair, les aider à développer leur sens des responsabilités en même temps que leurs facultés de communication, leur intégration sociale, tout simplement et, ça va de soi, leur autonomie.
Le handicap, quel handicap ?
Et ça marche ! Plus qu’on ne peut l’imaginer. Le bonheur en plus. Celui du copilote qui nage dans l’enthousiasme et celui du pilote qui n’en croit pas ses yeux. Un constat : le vivre ensemble, le rapprochement et l’amitié naissante.
Ceux qui ont pensé à cela ont tout gagné. La marche en avant, la réussite, le plein d’enthousiasme pour tout le monde et le regard, ce regard qui change la pensée, ce regard vers l’autre qui change pour s’apercevoir que le handicapé n’est pas celui que l’on croit. Il est comme nous, pense et agit comme nous, vit comme nous. Lui avec son handicap, nous avec l’amitié naissante et la reconnaissance humaine vers l’autre.
Benoît, Tony et les autres
Dans ce Tour Historique qui s’est achevé samedi à Porto-Vecchio, l’ambiance était totale. Le vainqueur, les chanceux, les malheureux et leurs soucis de la casse et surtout la force tranquille, ceux pour qui la gloire passe au second plan et qui vont se faire un plaisir immense en regardant le film qui a été réalisé sur cette épreuve au cours de laquelle les handicapés ont fait la UNE de l’actualité amicale. Avec la Porsche de Benoît Cousin et l’Alfa Romeo de Tony Avolio. Les deux animateurs qui ont marqué l’histoire de cette 17e édition. Et José Andreani pour avoir favorisé cette manifestation qui a recouvert l’épreuve d’un immense voile de satisfaction.
- Benoît, cette opération semble porter ses fruits ?
- Très sincèrement oui. Nous faisons la compétition comme les autres à cette différence que nous ne connaissons pas nos copilotes. Mais la mayonnaise a bien pris. Ils sont arrivés avec une volonté d’enfer, la gagne accrochée au cœur, ils sentaient bien qu’on ne les emmenait pas en balade, donc ils ont participé et assumé leur rôle de copilote.
- Au fait, comment est née cette idée d’insertion d’un handicapé dans la course ?
- J’ai un fils handicapé qui a vu son papa faire des rallyes et qui un jour a voulu en faire faire de même. Tout simplement. Il avait 10 ans lorsqu’il s’est décidé à me suivre. J’ai sans doute mal entendu la question et lui ai répondu plus tard, lorsque tu seras plus grand. En fait, j’ai botté en touche ! Je n’arrivais pas à savoir comment emmener à cette passion naissante un garçon dans un fauteuil roulant qui communique par signes. Deux ans plus tard, le déclic, allons-y gaiement. On va vivre une pleine journée entre père et fils, on improvisera, on verra…
- Et alors ?
- Cela a parfaitement bien marché. Je n’ai pas reconnu mon gamin. Il était transformé, totalement dans le coup. Je l’ai longuement observé durant l’épreuve, ses coups de coude me faisaient comprendre que je n,’étais pas attentif et que je faisais des erreurs, il m’a subjugué ! Ses amis aussi d’ailleurs, eux qui connaissaient un gamin timide et réservé. Il avait changé du tout au tout. Il s’est éclaté. Nous avons disputé un deuxième rallye et c’était aussi intéressant que le premier, puis un autre et un autre et un jour nous avons gagné. Et un ami de me dire : « si c’est bon pour lui, c’est bon pour les autres ! » Et voilà comment c’est arrivé. Les copains ont aussitôt adhéré, de fil en aiguille ils nous ont rejoint, offert un coup de main et voilà, ça marche depuis 2008.
- Toutes sortes de handicaps ?
- Sans exception. Non voyant, mal voyant, handicapé moteur, physique, accidenté de la route, troubles du comportement, autistes, les projets sont adaptés en fonction des profils et nous travaillons avec des équipes pédagogiques à raison d’une douzaine de projets par an et ça marche comme sur des roulettes. Nous disputons quatre rallyes avec le partenariat des organisateurs d’épreuves. On monte des opérations parallèles et on emmène des jeunes et moins jeunes sur ces manifestations.
Si André Gide avait été sur le bord de la route ces jours derniers, il aurait certainement lâché : « Que l’importance soit dans ton regard, non dans la chose regardée ! »
J. F.
- Benoît, cette opération semble porter ses fruits ?
- Très sincèrement oui. Nous faisons la compétition comme les autres à cette différence que nous ne connaissons pas nos copilotes. Mais la mayonnaise a bien pris. Ils sont arrivés avec une volonté d’enfer, la gagne accrochée au cœur, ils sentaient bien qu’on ne les emmenait pas en balade, donc ils ont participé et assumé leur rôle de copilote.
- Au fait, comment est née cette idée d’insertion d’un handicapé dans la course ?
- J’ai un fils handicapé qui a vu son papa faire des rallyes et qui un jour a voulu en faire faire de même. Tout simplement. Il avait 10 ans lorsqu’il s’est décidé à me suivre. J’ai sans doute mal entendu la question et lui ai répondu plus tard, lorsque tu seras plus grand. En fait, j’ai botté en touche ! Je n’arrivais pas à savoir comment emmener à cette passion naissante un garçon dans un fauteuil roulant qui communique par signes. Deux ans plus tard, le déclic, allons-y gaiement. On va vivre une pleine journée entre père et fils, on improvisera, on verra…
- Et alors ?
- Cela a parfaitement bien marché. Je n’ai pas reconnu mon gamin. Il était transformé, totalement dans le coup. Je l’ai longuement observé durant l’épreuve, ses coups de coude me faisaient comprendre que je n,’étais pas attentif et que je faisais des erreurs, il m’a subjugué ! Ses amis aussi d’ailleurs, eux qui connaissaient un gamin timide et réservé. Il avait changé du tout au tout. Il s’est éclaté. Nous avons disputé un deuxième rallye et c’était aussi intéressant que le premier, puis un autre et un autre et un jour nous avons gagné. Et un ami de me dire : « si c’est bon pour lui, c’est bon pour les autres ! » Et voilà comment c’est arrivé. Les copains ont aussitôt adhéré, de fil en aiguille ils nous ont rejoint, offert un coup de main et voilà, ça marche depuis 2008.
- Toutes sortes de handicaps ?
- Sans exception. Non voyant, mal voyant, handicapé moteur, physique, accidenté de la route, troubles du comportement, autistes, les projets sont adaptés en fonction des profils et nous travaillons avec des équipes pédagogiques à raison d’une douzaine de projets par an et ça marche comme sur des roulettes. Nous disputons quatre rallyes avec le partenariat des organisateurs d’épreuves. On monte des opérations parallèles et on emmène des jeunes et moins jeunes sur ces manifestations.
Si André Gide avait été sur le bord de la route ces jours derniers, il aurait certainement lâché : « Que l’importance soit dans ton regard, non dans la chose regardée ! »
J. F.