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Saveriu Luciani : "Il n'y a aucun problème sur l'eau potable et sur l'eau brute en Balagne"


Jean-Paul-Lottier le Mercredi 6 Juin 2018 à 17:06

C'est dans la salle d'i fratelli Vincenti à Santa Riparata di Balagne que s'est tenu mercredi matin le Conseil d'Administration décentramlisé di l'Offiziu d'Ecchippamentu idrolicu di Corsica. A l'issue de celui-c un bilan sur le barrage de'E Cotule a été fait



Saveriu Luciani : "Il n'y a aucun problème sur l'eau potable et sur l'eau brute en Balagne"

Le président de l'Offiziu d'Ecchippamentu idrolicu di Corsica, Saveriu Luciani, membre de l'Exécutif de Corse l'avait annoncé lors de sa dernière visite le mois dernier à Curbara: le prochain conseil d'administration de l'OEHC  serait décentralisé le 6 juin à Santa Riparata di Balagne et ce afin de montrer tout l'intérêt que l'institution portait à cette microrégion de Balagna.
Cette réunion se déroulait hors de la présence de la presse mais en présence de Jean-Christophe Angelini, président de l'agence de développement économique de la Corse, Lionel Mortini et de la communauté de communes Ile-Rousse-Balagne, membre de l'Exécutif, président de l'ODARC,  Ange De Cicco, directeur de l'OEHC, les conseillers territoriaux: Frédérique Densari, Marie Siméoni, Pasquà Carlotti et Jean-Louis Delpoux, les membres du CA, chefs de services et collaborateurs.
A l'ordre du jour ?
Compte de Gestion 2017, Compte Administratif 2017, Affectation du résultat 2017 et Optimisation des services.
A 11h30, cette fois en présence de la presse, c'est Henri Politi, chef du service exploitation qui faisait un point sur le bilan des stocks et la gestion des ressources en eau.
On notera que pour ce qui concerne la Balagne, le Barrage d'E Cotule est actuellement à son volume maximum avec un volume de 6,460 hm3.
En 2016, ce taux était de 98%. A noter également la confirmation d'une eau de qualité.
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François Santoni,  chimiste, directeur du laboratoire de l'OEHC fait une présentation détaillée en partant de sa création en 1957, dans le droit fil des objectifs de la SOMIVAC à l'époque qui était dœuvrer en faveur de la mise en valeur de la Corse (pédagogique et agronomique). Lors de la bi-départementalisation en 1976, il a également été chargé d'assurer une mission de contrôle sanitaire des eaux.
En sa qualité de structure distincte, il dispose d'un personnel spécifique et d'une démarche qualité assurant la confidentialité de ses travaux.
En 1984, après la scission de la SOMIVAC en deux structures distinctes: l'OEHC et l'ODARC, le laboratoire a été rattaché à l'OEHC et continue aujourd'hui encore à assurer un rôle primordial dans son domaine de prédilection, mais également auprès des clients qui ont des besoins de type: analytique, formation et conseil.
Si le contrôle sanitaire des eaux représente environ 80% de son activité, il est par ailleurs titulaire d'une accréditation COFRAC. Il est également agrée par le ministère de la santé et par le ministère de l'environnement".



François Santoni s' exprimait longuement sur les cyanobactéries et leur toxines
" Depuis quelques cannées, nous avons assisté à l'apparition d'algues dans certains plans d'eau dont certaines sont des cyanophycées, aussi appelées cianobactéries ou algues bleues"
Ces algues bleues sont sur terre depuis plusieurs milliards d'années.
Il existe un grand nombre d'espèce de cyanobactéries, celles-ci sont essentiellement présentes dans les eaux de surface et son extrêmement compétitives avec une niche écologique très large. Lors de l'épisode d'efflorescence algale, elles libèrent alors en masse des toxines naturelles comme les cyanotoxines et les microcystines".


Les cyanobactéries et leurs toxine. Origine, nuisances, identification et solutions
Et de poursuivre:
"Il existe trois types de toxines: les neurotoxines ( anatoxines, saxitoxines, BMAA), les dermatoxines (lipopolysacchoarides), les hépatotoxines ( microsystines, nodularines, cyclindrospermopsines)Certaines cyanobactéries contiennent des toxines. Or, toutes les cyanobactéries ne produisent pas de cyanotoxines. De plus, la même espèce peut en produire ou ne pas en produire et une même espèce .peut produire plusieurs cynotoxines différentes. Il n'y a donc aucune correlation entre le nombre de cyanobactéries et la teneur en cyanotoxines".


Analyses engagées sur les plans d'eau
Il était une nouvelle fois précisé que le laboratoire a effectué 600 analyses de mycrocystyines avec des résultats rendus en moins de 24 heures et 292 de prélèvements de cyanobactéries.
Pour ces derniers, les prélèvements ont été effectués au niveau de la surface du barrage, dans le premier mètre d'eau, des mousses et de l'eau brute.
Concernant le barrage d'E Cotule, là aussi, il convient de rappeler que celui-ci a deux usages bien distincts ( eau potage et irrigation/abreuvement), pour autant un circuit hydraulique unique est disponible; il s'agit d'une prise d'eau immergée dans la retenue, qui est donc commune aux deux utilisations.
Par ailleurs, la profondeur d'immersion de cette prise d'eau est modulable en fonction des résultats qualitatifs obtenus  à partir des analyses physicochimiques et planctoniques. Les analyses planctoniques consistent à effectuer un dénombrement des cyanobactéries ainsi que du phytoplanton, tout en identifiant les différentes espèces détectées.
De plus, l'ensemble des prélèvements pour analyses son également assortis de mesures des taux de microcystines


Une desserte en eau potable d'une semaine en cas de défaillance ou d'incident technique  en période de pointe estivale
La station de traitement d'eau potable comporte une filière permettant de faire face à le problématique des cynobactéries et des toxines qu'elles sont susceptibles de relarguer.
En cas de défaillance pou d'incident  technique que l'UPEP subirait, ou dans l'éventualité d'un désordre qualitatif intense sur le plan d'eau; le réservoir d'eau potable de grande capacité de SALVI, connecté sur le réseau d'adduction d'eau de la Balagne, permet de garantir en période de pointe estivale, une autonomie de desserte pour environ une semaine, avec un arrêt total de production sur l'usine.


L'OEHC suit les cyanobactéries et leurs toxines depuis de nombreuses années.
A ce titre, en 2017 on a compté pour E Cotule 157 nalyses (barrage et station) contre  61 en 2016, 38 pour la station de Calvi et 35 pour l'Ostriconi.
Pour 20108 le plan d'action prévoit un suivi 24 heures sur 24 et en temps réel au niveau de la prise en eau brute et du débit réservé (fond du barrage) avec télésurveillance, un prélèvement cyanobactérie par quinzaine, un prélèvement cyéanobactérie par semaine  de mi-juillet à novembre. La fréquence sera augmentée si besoin.
Les projets d'investissements évoqués lors de la réunion de Curbara ont été à nouveau détaillés.
D'autres interventions devaient suivre.



Saveriu Luciani : "Nous ne sommes pas des empoisonneurs"
Au terme de ce CA, Saveriu Luciani revenait sur cette volonté de l'OEHC d'aller à la rencontre des populations et de jouer la carte de la sincérité:

"Aujourd'hui, si nous sommes là, ce n'est pas en raison d'un documentaire que l'on a pu voir mais tout simplement parce que nous en avions décidé ainsi depuis trois mois. Le prochain conseil d'administration décentralisé aura lieu dans l'extrême Sud.
La Balagne et l'Extrême sud sont deux microrégions à forte potentialité touristique et il est de notre devoir de venir sur le terrain pour expliquer ce que nous faisons et quelles sont les mesures prises pour  éviter tout incident.
Bien évidemment le risque zéro n'existe pas mais nous mettons tout en œuvre pour que tout se passe au mieux.
Je le répète, il n'y a aucun problème sur l'eau potable et sur l'eau brute en Balagne. Nous ne sommes pas des empoisonneurs. Et cela a été clairement démontré aujourd'hui.

C'est un message de gestion et rationalisation de la ressource à l'orée de cette saison 2018 que nous voulions faire passer".