Jean-Michel Blanquer l’a annoncé dans le Journal du Dimanche ce 22 août, le protocole qui prévaudra pour la rentrée du vendredi 3 septembre est celui de « niveau deux ». En clair, il repose sur le retour des cours en présentiel dans les écoles, collèges et lycées, le port du masque obligatoire à l'intérieur dès le primaire, la limitation du brassage et une aération renforcée des salles. À cela, s’ajoute la mise en oeuvre de campagnes de vaccination au collège et au lycée.
« Difficilement applicable »
Des annonces qui ne sont pas de nature à rassurer les parents d’élèves, à l’instar de Denis Luciani, président de l’Associu di i Parenti Corsi (APC). « Ce protocole nous parait difficilement applicable » estime t-il. « Il manque un peu de cohérence, je pense notamment à la décision de faire la séparation entre enfants vaccinés et non vaccinés, qui instaure une inégalité entre les enfants. » En effet, en cas de contamination dans une classe, une période d'isolement de sept jours, donc d'école en distanciel, sera requise pour les élèves non-vaccinés. Le président de l’APC note aussi des mesures « contradictoires » concernant la pratique des sports. Ceux-ci seront autorisés en extérieur comme en intérieur, à la condition d'adapter la distanciation en fonction de l’activité.
« La différence entre cette rentrée et la précédente, c’est le variant delta, plus contagieux, et le vaccin » pose Denis Luciani. « Elle se doit de concilier trois impératifs : éducatif, de santé, et égalité entre les enfants, et il ne nous apparait pas que ce protocole puisse répondre à ces impératifs » analyse t-il. « Je ne vous cache pas que nous avons donc une grande inquiétude. »
« La différence entre cette rentrée et la précédente, c’est le variant delta, plus contagieux, et le vaccin » pose Denis Luciani. « Elle se doit de concilier trois impératifs : éducatif, de santé, et égalité entre les enfants, et il ne nous apparait pas que ce protocole puisse répondre à ces impératifs » analyse t-il. « Je ne vous cache pas que nous avons donc une grande inquiétude. »
« On sait très bien que ça va repartir »
Du côté des enseignants, le ressenti n’est pas meilleur. Sur la forme d’abord. « Nous sommes interpellés par la communication de Jean-Michel Blanquer, sur Youtube ou dans le JDD, mais jamais directement avec le monde enseignant… On apprend tout par la presse, c’est regrettable » déplore Fabien Mineo, secrétaire général du syndicat enseignant Snuipp-FNSU de Haute-Corse. Sur le fond ensuite, l’enseignant dénonce une absence de prise en compte des situations locales : « Ce qu’on ne comprend pas, c’est que l’on puisse décider dix jours avant la rentrée que toute la France, de Dunkerque à Bonifacio, sera en niveau deux, sans prendre en compte les différences de taux d’incidence ». Et pour la Corse, l’enseignant juge le niveau deux « trop léger ».
« L’Éducation nationale a besoin de matériel de protection : des masques, du gel hydroalcoolique et une grande campagne régulière de tests » insiste t-il, regrettant par ailleurs que « rien n’ait été fait pour accélérer la campagne de vaccination des enseignants ». Fabien Mineo craint donc les conséquences pour les semaines à venir : « Nous avons été la première école à essuyer les plâtres des cas de Covid, on sait très bien que ça va repartir ».
« L’Éducation nationale a besoin de matériel de protection : des masques, du gel hydroalcoolique et une grande campagne régulière de tests » insiste t-il, regrettant par ailleurs que « rien n’ait été fait pour accélérer la campagne de vaccination des enseignants ». Fabien Mineo craint donc les conséquences pour les semaines à venir : « Nous avons été la première école à essuyer les plâtres des cas de Covid, on sait très bien que ça va repartir ».
Ne pas « forcer la main » aux parents
La campagne de vaccination annoncée à destination des collégiens et lycéens pourrait-elle changer la donne ? « Ce qu’on réclame nous, ce n’est pas une campagne de vaccination, car les parents doivent décider eux-mêmes, il ne faut pas leur forcer la main. Cela ne doit pas se faire dans un cadre scolaire » indique Fabien Mineo.
Un point de vue qui semble largement partagé par les parents d’élèves, si l’on en croit les résultats de notre appel à témoignages réalisé sur les réseaux sociaux, majoritairement opposés à la vaccination des adolescents. « Non. Inutile , il y a des traitements approuvés par la Commission Européenne depuis le 7 août . Et non merci, pas d’expérimentation sur des enfants qui sont en parfaite santé . » écrit cette internaute. « Pourquoi les enfants mais pas les enseignants ? » interroge une autre personne. Les « pour », en minorité, ont, pour certains, choisi l’ironie : « Mon fils de 14 ans est vacciné, ses copains aussi. Et à l’heure actuelle ils sont toujours vivants, n’ont pas de troisième bras qui a poussé et ne captent pas la 5G » raille ce parent d’élève.
Face à ces interrogations, les représentants des parents d’élèves, tout comme les instances représentatives des enseignants, sollicitent « au plus tôt » une réunion de pré-rentrée avec les autorités académiques. La balle est donc désormais dans le camp du rectorat.
Un point de vue qui semble largement partagé par les parents d’élèves, si l’on en croit les résultats de notre appel à témoignages réalisé sur les réseaux sociaux, majoritairement opposés à la vaccination des adolescents. « Non. Inutile , il y a des traitements approuvés par la Commission Européenne depuis le 7 août . Et non merci, pas d’expérimentation sur des enfants qui sont en parfaite santé . » écrit cette internaute. « Pourquoi les enfants mais pas les enseignants ? » interroge une autre personne. Les « pour », en minorité, ont, pour certains, choisi l’ironie : « Mon fils de 14 ans est vacciné, ses copains aussi. Et à l’heure actuelle ils sont toujours vivants, n’ont pas de troisième bras qui a poussé et ne captent pas la 5G » raille ce parent d’élève.
Face à ces interrogations, les représentants des parents d’élèves, tout comme les instances représentatives des enseignants, sollicitent « au plus tôt » une réunion de pré-rentrée avec les autorités académiques. La balle est donc désormais dans le camp du rectorat.