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Nouveau protocole sanitaire à la rentrée : les parents d'élèves corses pris, eux aussi, de court


Julia Sereni le Vendredi 30 Juillet 2021 à 12:42

Le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer a dévoilé mercredi 28 juillet le nouveau protocole sanitaire. À la rentrée, les collégiens et lycéens non vaccinés devront suivre les cours à distance en cas de Covid dans une classe. Une annonce qui a quelque peu pris de court les parents d’élèves.



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« La déclaration nous tombe un peu dessus. » Pour le président de l’Associu di i Parenti Corsi  (APC) Denis Luciani, l’annonce du nouveau protocole sanitaire qui sera appliqué dans les établissements scolaires à la rentrée est une surprise. Et notamment sa mesure phare, l’éviction des élèves non vaccinés en cas de Covid dans une classe. 

Concilier les impératifs « éducatif et épidémiologique »

« C’est une mesure destinée à inciter à la vaccination, j’en ai pris acte, mais cela me laisse un peu interrogatif » commente Denis Luciani. Pour l’heure, le président de l’APC ne compte pas livrer de position tranchée : « J’entends d’abord consulter les adhérents, les familles, les autorités médicales et les spécialistes » annonce t-il. Mais d’ores-et-déjà, l’APC demande la tenue d’une réunion a la rentrée « avec la Collectivité de Corse, le conseil scientifique de Corse, l’ensemble des autorités et l’Agence Régionale de Santé ». Dans l’attente, Denis Luciani rappelle qu’il y a « deux impératifs : éducatif et épidémiologique, il faut essayer de concilier les deux et préserver la jeunesse ».
 
Du côté de la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves (FCPE) de Corse-du-Sud, on considère que « la vaccination est l’enjeu important de cette période ». Pour son président Claude Perrin, « il y a nécessité à vacciner, y compris à partir de l’âge de 12 ans ». Aussi, « tout ce qui peut permettre une forte vaccination, nous y sommes favorables » assure t-il.

Des interrogations sur les modalités

« La solution qui consiste à mettre les enfants en distanciel peut être une des solutions possibles compte tenu des circonstances. » Néanmoins, le président fait part de ses interrogations sur les modalités d’application de la mesure. « Sur le fond, cela ne pose pas de problèmes, si ce n’est le délai. La vaccination des adolescents, on n’en parle que depuis très peu de temps, et uniquement la période estivale cela parait être très très court... Donc il y aura un certain nombre d’enfants qui, malgré la volonté de leurs parents, ne seront pas vaccinés. »
 
Autre difficulté, l’organisation du distanciel. « Cela pose un problème matériel, il faut que le distanciel soit bien réalisé ». Ainsi, pour Claude Perrin, il y a nécessité « d’anticiper et de mettre des moyens », notamment en réalisant un effort important de recrutement d’enseignants « pour assurer cet aspect-là qui nous parait indispensable ».

Vers une augmentation de la vaccinatin des adolescents ?

L’annonce de ce nouveau protocole va t-elle provoquer une hausse de la vaccination chez les adolescents ? Selon les données de l’ARS, il semble que les choses s’accélèrent pour la tranche des 12-17 ans ces dernières semaines, probablement en lien avec les annonces du président de la République sur le pass sanitaire. Si au 15 juillet, 13,5% des adolescents corses avaient reçu une dose et 4,5% deux doses, ils étaient, au 30  juillet, respectivement 31,8% en Haute-Corse et 11,4% en Corse-du-Sud. Des chiffres qui ont plus que doublé en une semaine, même s'ils restent modestes.