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Rassemblement de soutien devant le Commissariat de Bastia


Nicole Mari le Mardi 28 Mai 2013 à 22:49

De 150 à 200 personnes se sont, de nouveau, rassemblées, mardi soir, à 19 heures, devant le commissariat de Bastia pour apporter leur soutien aux neufs militants ou proches de la Ghjuventù Indipendentista interpellés depuis lundi matin dans le cadre de l'enquête sur une tentative d'attentat et sur un attentat commis en 2012 à Corte. Tous les mouvements nationalistes étaient représentés. Trois des militants interpellés ont été transférés à Paris et pourraient être déférés devant le juge antiterroriste Gilbert Thiel en charge du dossier. Quatre autres sont toujours interrogés à Bastia. Deux nouvelles interpellations ont eu lieu, mardi matin, à Corte.



 Rassemblement de soutien devant le Commissariat de Bastia
C’est devant un Commissariat, retranché comme en état de siège et dont l’accès était barré, que familles, amis, militants et représentants de partis et d’organisations nationalistes, notamment Corsica Libera, Associu Solidarità et U Rinnovu, se sont donc rassemblés à partir de 19 heures pour protester contre les interpellations du porte-parole et de proches du syndicat étudiant nationaliste Ghjuventù Indipendentista. Neuf personnes ont été, au total placées en garde à vue depuis lundi matin, dont quatre dans les locaux de la Police judiciaire à Bastia, deux au camp militaire de Borgo et une à Marseille dans le cadre d'une commission rogatoire délivrée par le juge antiterroriste Gilbert Thiel. Trois des militants interpellés ont été transférés à Paris et devraient être présentés au juge dans les heures qui viennent. D’autres pourraient les suivre. Deux autres personnes ont été interpellées mardi matin à Corte.

Deux attentats à Corte
Ces interpellations interviennent dans le cadre de l’enquête sur la tentative d'attentat commis le 1er avril 2012 contre la sous-préfecture de Corte, qui n'avait pas fait de victime. Une voiture enflammée avait été projetée contre le portail de l'édifice administratif, situé en centre ville. La charge explosive, découverte près du véhicule, n'a pas fonctionné. Il serait, également, reproché à l’un des trois hommes transférés à Paris d'être impliqué dans un attentat commis le 7 février 2012 contre les locaux de l'Office de l'environnement, également situé à Corte. Difficile pour l’instant d’en savoir un peu plus. A 21h30, quatre personnes, dont une femme, étaient toujours entendues dans les locaux bastiais de la Police judiciaire. Les militants attendaient la sortie d’un des trois avocats pour obtenir quelques éclaircissements.
 
Pas d’infos
« Nous sommes venus apporter notre soutien à nos militants, à nos amis, à de la famille. Nous ne comprenons pas vraiment pourquoi ils sont en garde à vue. Il y a encore eu des arrestations mardi. Nous n’avons pas toutes les informations. Beaucoup de choses sont cachées. Ça commence à devenir flou. Ça va être de plus en plus tendu, notamment avec les forces de l’ordre qui ne veulent pas nous aider. Nous voulons que tout se passe bien et qu’ils soient libérés », explique Pasquale Rossi, militant de Ghjuventù Indipendentista.
 
Incompréhension
Le syndicat étudiant dit son incompréhension devant l’identité de certaines personnes interpellées qui n’ont aucun lien entre-elles et ne sont pas, toutes, militantes. « Les deux personnes interpellées, mardi matin à Corte, n’ont pas vraiment de relation avec la Ghjuventù Indipendentista. Nous ne comprenons pas ce qu’elles viennent faire au milieu de cette histoire. Au moment des faits qui sont reprochés, ces personnes n’étaient plus en contact avec le syndicat. Certaines personnes ne se voient plus depuis des mois, voire des années. Parmi les interpellés, il y a la mère d’un de nos militants, qui n’a jamais fait partie de notre syndicat et qui n’est même pas nationaliste. Pourtant, elle est toujours en garde à vue depuis 48 heures. Ça paraît bizarre qu’elles soient toutes convoquées, d’un coup ! Ou alors, ça signifie que les Nationalistes corses sont suivis, pistés, fichés depuis des années et le seront toujours », s’étonne Pasquale Rossi.
 
Un motif politique
Pour le syndicat, le motif de ces interpellations est surtout politique et vise la jeunesse nationaliste corse. « Nous avons l’impression d’une tentative de pression de la part de l’Etat qui voit que la Ghjuventù Indipendentista est en train de s’agrandir, de créer plusieurs sections, deux dans le Sud, une dans le Cap Corse… L’Etat veut essayer de nous amadouer, peut-être de nous faire peur ! ».
Les jeunes militants en garde à vue font, depuis lundi matin, la grève de la faim et de la soif.
 
N.M.

Après les interpellations, les Nationalistes apportent leur soutien à la Ghjuventù indipendentista

Femu a Corsica  
« Femu a Corsica s’indigne des conditions d’interpellation des jeunes militants de Ghjuventù indipendentista (policiers en cagoules et lourdement armés, arrestations en séries, portes enfoncées), lesquelles nous renvoient collectivement à des heures sombres que la Corse n’a que trop connu. Quel que soit le fond du dossier, ce n’est en effet ni par la répression, ni par le recours aux juridictions d’exception que se réglera le sentiment de révolte qui habite de nombreux jeunes Corses. Ceux qui, à Paris, cherchent à engager ce pays dans des logiques d’affrontement génératrices de souffrance et d’impasse politique, doivent cesser leurs agissements. Femu a Corsica dénonce cette politique du pire et réaffirme sa détermination à construire démocratiquement, avec toutes les forces de progrès de ce pays, un chemin d’espoir, de développement, et de paix, au service de la Corse, de son peuple, et de sa jeunesse ».

Corsica Libera
«Samedi la police arrêtait à Bastia des militants de Ghjuventu Indipendentista qui affichaient leurs revendications pour un statut fiscal dérogatoire; deux de ses membres, dont un lycéen de 14 ans seront déférés devant un tribunal pour des motifs qui relèvent du délit d'opinion qui existe bien en France, la preuve !
Dans la foulée, la police se livrait ce lundi matin à une série d'interpellations et de perquisitions musclées au domicile de militants de ce même syndicat étudiant : 10 militants sont en garde à vue. Corsica Libera appelle à un rassemblement de soutien à ces jeunes patriotes ce soir à 19h devant le commissariat de Bastia.
Corsica Libera condamne à cette occasion le double langage du gouvernement et de sa police : à l'heure où la Corse est tragiquement touchée par de sanglantes luttes d'intérêts de type mafieux qui bouleverse l'ordre social et trouble la paix civile dans notre pays, Paris redouble de brutalité, s'enlisant dans une stratégie de répression politique qui touche les plus jeunes, c'est à dire ceux qui représentent l'avenir de la Corse ».

Rinnovu Naziunali
«Rinnovu Naziunali apporte son soutien aux jeunes militants de la Ghjuventù Indipendentista interpellés par la SDAT, victimes d'un acharnement répressif depuis ces derniers mois... La répression ne résoudra pas plus aujourd'hui qu'hier, le problème politique de la Corse et n'anéantira pas les volontés démocratiques de son peuple, telles qu'elle se sont exprimées récemment lors du vote pour l'officilaité de la langue corse. Nous appelons à se joindre au rassemblement ce soir à 19h devant le Commissariat de Bastia. Resistenza è Libertà! ».