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Paul-Antoine Lanfranchi : "Le comité corse de cyclisme est en état de mort clinique!"


le Samedi 15 Novembre 2014 à 18:04

Le comité corse de cyclisme est en état de mort clinique. Paul-Antoine Lanfranchi, son président, et les membres du comité directeur, l'ont dit haut et fort samedi matin à Borgo. Les raisons de l'angoisse manifestée par les dirigeants du cyclisme insulaire : le silence de la collectivité territoriale de Corse qui par convention doit allouer 250 000€ à la structure pour faire avancer le vélo sur l'île. Or si le comité a fait sa part de travail sur ce plan là, la CTC tarde à tenir ses engagements. Dès lors c'est l'existence même du comité qui est, aujourd'hui, en péril.



Paul-Antoine Lanfranchi : "Le comité corse de cyclisme est en état de mort clinique!"
"Le comité régional de cyclisme est en cessation de paiement. Il ne peut plus assurer le salaire des ses employés. Et pas davantage sa mission".
Et pour la mission confiée et pour les employés, qui ont fait de celle-ci la leur, et qui ont mis un niveau de compétence et d'implication exceptionnels, ainsi que la souligné Paul-Antoine Lanfranchi, le comité corse doit dire que, s'il n'y a pas de nouveau la semaine prochaine, il sera contraint d'arrêter ses activités.
Rien que ça ! 

Les difficultés du comité ?
Elles tiennent en quelques dates ?
En Mars 2013 la région signe une convention avec le comité corse de cyclisme à la suite du passage du Tour de France en Corse.
Le but ? Faire, après le passage de l'épreuve, en sorte que la Corse devienne une région cyclable et que des infrastructures de développement de la discipline voient le jour dans le sillage du Tour.
Pour cette mission, diligentée par la CTC, le comité à notamment l'obligation d'embaucher du personnel.
Ce qui a été fait. Et le travail du comité a commencé.
Mais le respect de la convention aurait voulu qu'en Mars 2014 le dossier revienne devant la CTC afin d'être traité et que le comité entre dans les fonds alloués pour lequel il a été mandaté, par la collectivité. Or, depuis le mois de Mars le les dirigeants du cyclisme corses, inquiets, et impliqués dans le plan de développement régional, alertent régulièrement la CTC mais ne voient rien venir.
Jusqu'en Septembre où la situation, promesse faite au président du comité, aurait dû se évoluer. Mais à la mi-novembre elle est toujours bloquée. Et avec elle de sombres perspectives pour notre cyclisme.
Difficile dans ces conditions de poursuivre. 
Paul-Antoine Lanfranchi nous dit pourquoi.

- Le comité corse de cyclisme est-il vraiment au bord du gouffre ?
- Aujourd'hui nous sommes en état de mort clinique. A partir de lundi nous allons enclencher le licenciement de nos employés er entamer une procédure de redressement voire de liquidation judiciaire. C'est inéluctable sans le traitement de notre dossier dans l'urgence et le respect de la convention qui qui nous lie à la CTC. Depuis le mois de Mars nous alertons, en vain, ses services sur notre situation délicate qui est catastrophique depuis Septembre. Nous vivons cette situation qui est très grave et très lourde puisqu'il y a quand même des emplois en jeu de manière frustrante. Le comité a, en effet, une activité débordante et nous avons rempli largement les missions qui ont été les nôtres dans le cadre de cette convention, mais… Avoir de l'activité et être obligé de s'arrêter, c'est quelque chose d'incroyable !

- Que dit cette convention ?
- Elle a été signée en Mars 2013 et mise en application le mois de Juin suivant.  Nous avons établi et remis notre premier rapport en Mars  2014. Nous avons donc assumé notre part de travail. Je reste persuadé que le président Giacobbi sera sensible à notre appel - il a toujours été bienveillant à notre égard depuis le passage du Tour de France - et qu'il prendra la mesure de la gravité de cette situation.

-  Le comité de Corse, leader, donne l'exemple au cyclisme national mais il peut aussi se retrouver dans la voiture-balais demain : expliquez-nous ce paradoxe
- Aujourd'hui nous sommes toujours devant sauf qu'on peut mourir même en étant… devant ! C'est un gros paradoxe mais c'est comme ça. Il faut savoir, en effet, que le projet corse, initié par le projet Giacobbi et la région et mis en application par le comité régional de cyclisme, est aujourd'hui repris et cité en exemple par la Fédération française. C'est ce qui fait que notre frustration est énorme. Nous sommes novateurs, la région a accompagné notre projet et pour des raisons de calendrier et de conjoncture nous allons, peut-être, mourir. C'est une situation très dure à vivre…

- La situation a-t-elle des chances d'évoluer ?
- J'espère que les pouvoirs publics seront sensibles à ce problème. Je sais qu'ils le sont. Reste aussi à espérer qu'ils  auront les moyens de nous sortir de cette situation qui n'est pas de notre fait mais que nous subissons. 

- A quoi est destiné l'argent que vous attendez de la CTC?
- Tout cela est précisé dans la convention qui nous lie pour 4 ans à la collectivité territoriale. Une partie est destinée au développement des infrastructures insulaires pour une vraie offre vélo, une partie à celui des clubs, une partie pour le comité et une partie, et ce n'est pas la moins importante, pour le développement de la discipline. Bref une mission bien précise pour laquelle ces 250 000€ ont été alloués, en partie, pendant 4 ans.

- On peut se demander si le Tour de France a vraiment eu un effet bénéfique ?
- Bien sûr. Et nous constatons, régulièrement, des retours sur investissement. Sur ce plan, le pari a été gagné. Aujourd'hui, tout se met en place, et le comité régional qui a la mission de créer une offre "vélo" en Corse - c'est ce que nous faisons et notre rapport d'activités est là pour le prouver - a la volonté de continuer dans ce sens s'il peut continuer à travailler…

- Aujourd'hui vous n'en avez plus la possibilité ?
- La conjoncture nous empêche de le faire. Je pense qu'elle est défavorable mais je reste persuadé que le président Giacobbi est toujours fidèle à sa politique et aux intentions qu'il avait de capitaliser sur le Tour de France. Je ne comprends pas pourquoi, aujourd'hui plusieurs mois après notre dernière sollicitation, nous n'avons toujours pas le retour de la CTC. J'espère qu'au terme de cet appel vibrant de notre part, Paul Giacobbi qui croit au cyclisme puisqu'il a acté une épreuve professionnelle en Corse en 2015, prendra conscience de l'importance de nos difficultés et qu'elles seront prises, enfin, en considération. 

- Dans le cas contraire ?
- Je vous l'ai dit : dans 45 jours on n'existera plus !