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Occupation de la préfecture d'Ajaccio : une dizaine de jeunes entendus


Julia Sereni le Lundi 29 Novembre 2021 à 12:07

Le 22 février dernier, un groupe de jeunes avait occupé la préfecture d’Ajaccio, en soutien à Pierre Alessandri et Alain Ferrandi. Une dizaine d'entre eux seront entendus en audition libre, du 29 novembre au 2 décembre à Ajaccio et Bastia.



Le 22 février dernier, un groupe de jeunes avait occupé la préfecture d'Ajaccio. Photo : Michel Luccioni
Le 22 février dernier, un groupe de jeunes avait occupé la préfecture d'Ajaccio. Photo : Michel Luccioni
L’affaire avait fait grand bruit en février dernier. Une vingtaine de jeunes avaient occupé la préfecture d’Ajaccio, en soutien à Pierre Alessandri et Alain Ferrandi. Le groupe s’était introduit dans le bureau du coordonateur pour la sécurité, avant d'être délogé par les forces de l’ordre. Manifestants et services de l’État avaient, chacun de leur côté, déploré des blessés

Une convocation qui « frise le ridicule »

Après un dépôt de plainte  de la préfecture pour entrée en infraction dans un bâtiment administratif, violences en réunion et destruction de matériels, une enquête a été ouverte. Dans ce cadre, une dizaine de jeunes seront entendus « en audition libre, du 29 novembre au 2 décembre à Aiacciu et Bastia », annonce Simon’Paulu Ferrandi, le fils d’Alain Ferrandi.

Convoqué ce lundi, il a, pour sa part, choisi de faire une déclaration spontanée et de quitter les lieux, comme la loi l’y autorise dans le cadre d’une telle audition. Simon’Paulu Ferrandi assume le geste politique mais nie avoir commis les infractions qui lui sont reprochées. « J’ai indiqué avoir occupé pacifiquement, avec d’autres, la préfecture. Néanmoins je réfute les violences sur personne dépositaire de l’autorité publique et la dégradation de bien public », explique-t-il.
 
Pour le jeune homme, cette convocation neuf mois après les faits « frise le ridicule ». « Les images, tout le monde les a vues, nous avons fait une occupation pacifique et la préfecture a eu une gestion désastreuse de l’évènement. La seule réponse à nos revendications a été un déchainement de violence », déplore-t-il. Pour la suite, Simon’Paulu Ferrandi reste prudent : « On va voir en fonction des évènements ».

De son côté, le procureur de la République d'Ajaccio Nicolas Septe tempère les choses : « Pour l'heure, il faut que chacun s'explique. On appréciera la suite à donner ». 

Le soutien des mouvements nationalistes

Dans un communiqué diffusé sur Facebook, le groupe de jeunes appelle toutefois à la mobilisation : « Nous appelons l'ensemble du peuple corse à rester mobilisé et uni dans le combat quotidien pour la Liberté de notre Patrie et de chacun de ses enfants ». Un appel entendu par les mouvements nationalistes, qui ont immédiatement affiché leur soutien. À l’instar de Femu a Corsica :


Ou encore de Core in Fronte :



Le mouvement de soutien prendra-t-il de l'ampleur ? Une réponse plus précise devrait se dessiner d'ici la fin de la semaine, au terme des auditions. 

Le PNC

[CUMUNICATU - SOUTIEN DU PNC AUX JEUNES CORSES] 
Le 22 octobre dernier, l’Assemblea di Corsica votait à l’unanimité, lors d’une session extraordinaire demandée par notre groupe Avanzemu - Assemblea di Corsica, une  résolution en faveur du rapprochement de Pierre Alessandri, d’Alain Ferrandi et d’Yvan Colonna.

La délibération historique des élus de la Corse militait également pour une libération de ces trois militants, prévue par le droit au regard de l’antériorité de leur peine.

Pour le PNC, cette question est indissociable du processus de règlement politique de la question Corse. 

Malheureusement, malgré une mobilisation de chaque instant, bien au delà de l’actuelle majorité ou des seuls nationalistes, il nous faut aujourd’hui constater le blocage persistant au sommet de l’état.

Cette semaine, la « justice » va s’attaquer ainsi à notre jeunesse, qu’elle convoque dans les commissariats, suite à  l’occupation pacifique de la préfecture d’Aiacciu de février 2021.

Face à cette nouvelle provocation, nous apportons notre entier soutien à ces jeunes, dont le seul tort fut de clamer leur aspiration à la justice et au droit. 
Nous nous tenons à leurs côtés et en appelons à la mobilisation générale.