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Obligation vaccinale des soignants : dans les hôpitaux d'Ajaccio et de Bastia 10 salariés suspendus


Livia Santana le Vendredi 15 Octobre 2021 à 16:51

À partir du 15 octobre, les salariés des centres hospitaliers de l'île doivent justifier d’un schéma vaccinal complet, soit deux injections à un délai de sept jours ou un certificat de rétablissement pour pouvoir continuer à exercer. A Bastia, 6 salariés ont été suspendus contre 4 à Ajaccio.



Photo archives CNI - Michel Luccioni
Photo archives CNI - Michel Luccioni
Pour pouvoir travailler au sein des hôpitaux, les salariés devront tous, à partir de ce vendredi 15 octobre, présenter un certificat de schéma complet de vaccination sous peine d’être suspendu par l’employeur. Une mesure qui semble avoir bien été intégrée par les employés du centre hospitalier de Bastia puisque seul 3% du personnel n’est pas vacciné soit 68 personnes. « Dans ceux-ci, une bonne dizaine était absente depuis un an déjà », tient à préciser Françoise Vesperini, directrice des ressources humaines de l'hôpital de Falconaja.
 
Depuis le 15 septembre, date à laquelle la première injection était obligatoire pour continuer à exercer dans le milieu hospitalier, la directrice a été obligée de suspendre 15 employés qui refusaient l’injection. Depuis cette date 9 sont revenus sur leur décision. Il n’en reste plus que 6 à ne pas avoir changé d’avis. « Nous les faisons régulièrement contacter par le médecin du travail pour évaluer leurs besoins. Nous avons mis à disposition un psychologue ainsi qu’une assistante sociale, pour engager des démarches en cas de nécessité », poursuit Françoise Vesperini. 
 
Du côté de l’hôpital d’Ajaccio, 4 soignants ont été suspendus contre 9 le 15 septembre, soit 5 ayant changé d’avis. « Pour les réfractaires, on essaie toujours de les convaincre en proposant un entretien avec un de nos médecin », explique Jean-Luc Pesce, le directeur de l’hôpital de la Miséricorde. 
 

De nombreux arrêts maladie 
 
Si les suspensions ne sont pas très nombreuses, à l’hôpital de Bastia une cinquantaine de soignants s’est mis en arrêt maladie récemment. Même si le lien de cause à effet n’est pas clairement établi, il se pourrait que cela soit dû à l’obligation vaccinale. Pour vérifier que cela ne soit pas le cas, Françoise Vesperini a diligenté une cinquantaine de contrôles des arrêts maladie par des médecins agréés. Ce n’est pas le cas de Jean-Luc Pesce qui ne souhaite pas lier les arrêts maladie à ce motif : « On ne connaît pas les raisons d’un arrêt, on ne pas savoir ou prouver pourquoi il est en maladie », assure-t-ilEn temps normal la Miséricorde compte entre 12 à 13% d’arrêts, depuis l’obligation vaccinale il y aurait 1% de plus d’absentéisme. « Mais ce ne sont pas des conséquences immédiates de l’obligation vaccinale. Après 4 vagues de Covid, nos soignants sont fatigués », reprend le directeur. 
 
 
Des services fortement impactés 
 
A Bastia, contrairement à l’hôpital d’Ajaccio, l’absence de personnel commence à se faire ressentir. Le service de radiologie manque cruellement de mains. « On a été obligé de faire appel à des remplaçants et à de l’intérim », indique la directrice des ressources humaines. Dès l’annulation du plan blanc qui avait été instauré en Corse le 4 août dernier, le bloc opératoire se retrouvera lui aussi dans le besoin. « Pour le moment nous n’avons que trois salles sur cinq qui sont opérationnelles, mais une fois le plan blanc retiré il nous manquera des infirmières en bloc ainsi que des infirmières anesthésistes ». Pour pallier ce manque, le centre hospitalier devrait recruter avant la fin de l’année.