Corse Net Infos - Pure player corse

Nicolas Hulot dans l'Extrême-Sud : "L’enjeu écologique ne peut plus être sous-traité…"


Marie MAURIZI le Lundi 28 Mai 2018 à 23:51

Ce lundi, Nicolas Hulot ministre d’État, ministre de la Transition écologique et solidaire était dans le grand sud pour inaugurer la station d’épuration écologique de Quenza et la station de réutilisation des eaux usées traitées (REUT) de Bonifacio. La Corse subit une crise de gestion des déchets, une pénurie d'eau liée au changement climatique et le déséquilibre entre la préservation du patrimoine et la fréquentation. Trois défis à relever pour Nicolas Hulot.



Nicolas Hulot à Quenza Photo MJT
Nicolas Hulot à Quenza Photo MJT
Première étape de seconde journée de Nicolas en Corse : Quenza où Roselyne Balesi, maire, a présenté au ministre et aux élus présents la station d’épuration écologique et biologique qui a, enfin, vu le jour au bout de 20 ans. « Un investissement collectif, une contribution au maintien de la qualité de l’eau en Corse. La protection de la biodiversité et la lutte contre le changement climatique est au cœur de l’action des territoires ruraux » a commenté sur twitter le ministre de l’écologie.
« L’enjeu écologique ne peut plus être sous-traité…, c’est l’affaire de tous, et ce sont les conditions d’existence de l’humanité qui sont menacées. Un village, une ville, chacun doit prendre sa propre contribution » a-t-il encore souligné
Cet ouvrage d’un coût  total de 1 160 500 € HT utilise un  traitement qui intègre : un relevage des eaux usées en entrée de station, un prétraitement des graisses et des sables, un traitement biologique par boues activées, un traitement des boues par des lits plantées de roseaux.  La station d’épuration a une capacité de 1 000 équivalents-habitants. Le réseau d’assainissement se déversait auparavant dans le ruisseau de Faggianella puis dans le Rizzanese.

Bonifacio : Jean-Charles Orsucci prêt à s’investir plus
Après Quenza, Nicolas Hulot, s’est rendu à Bonifacio pour inaugurer une station de réutilisation des eaux usées (REUT), unique en Corse où les eaux sont traitées à 99,9% et récupérées pour rejoindre et alimenter le barrage du golfe de Sperone pour une économie de 120 000 m3.
Pour Jean-Charles Orsucci, maire de Bonifacio, cette eau pourrait même être utilisée pour l’irrigation de l’agriculture, le nettoyage de la ville… « La France ne doit hésiter à regarder ce qui se fait déjà à l’échelle européenne ».  
Pour Nicolas Hulot,  « l’écologie du quotidien s’invente aujourd’hui. Le recyclage des eaux usées permet des économies importantes pour les contribuables, comme un golf qui utilise les eaux usées et plus l’eau potable, et un écosystème préservé, sur terre comme en mer ».
 
Loi littoral : « Je veillerai à ce que l’intégrité de cette loi ne soit pas mise en cause »
Evoquant la Loi littoral le ministre de la Transition écologique et solidaire a été clair, affirmant qu’il veillera à ce que l’intégrité de cette loi ne soit pas remise en cause et qu’elle ne soit pas affaiblie, car pour lui, elle est fondatrice. « Globalement ce sera des aménagements à la marge et sous triple contrôle pour éviter de créer des brèches  ou pourraient s’engouffrer des intentions peu louablesj’ai plutôt les pieds sur les freins, car je sais aussi ce qui peut parfois se cacher derrière. »

Tri sélectif : une urgence absolue pour le président de l’Exécutif, que l’Etat doit aider à mettre en place.
Concernant l’incinérateur, Nicolas Hulot a réitéré ses propos tenus lors de sa visite à Cozzano, il ne veut que participer à la réflexion et au débat.
La CdC a fait le choix du tri sélectif, un choix que Gilles Simeoni a qualifié de bon même s’il est difficile à mettre en place, avec des objectifs réalisables dès lors que tout le monde joue le jeu en s’impliquant pleinement.
« Il faut généraliser le tri sélectif ! L’état, comme il se l’était engagé à la sortie de crise à Vigianellu doit aider au plan financier,  pour pouvoir après l’été, mettre en place cette généralisation du tri. Outre la participation de la collectivité de Corse, 3 à 4 millions d'euros seraient encore nécessaires sur quatre ans de la part de l’Etat. »

Ce mardi 29 mai le ministre visitera le barrage EDF de Sampolo et assistera à la réunion des Assises de l’eau à la préfecture de Haute-Corse.

Photos MJT