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Motards en colère devant la préfecture d'Ajaccio


Marcu-Antone COSTA le Samedi 10 Octobre 2015 à 16:45

Répondant à l'appel de la Fédération Française des Motards en Colère (FFMC) et de la Fédération Française de Motocyclisme (FFM), les motards insulaires se sont rassemblés ce samedi, vers 10 heures, devant les grilles des la préfecture d’Ajaccio. Une action destinée à exprimer leur mécontentement à la suite des mesures prises par le Gouvernement.



Pour rappel, le 17 août dernier a été adoptée la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte, donnant l’autorisation aux communes de plus de 100 000 habitants de créer une zone de circulation restreinte en ville. Ces mesures ont déjà été prises à Paris et d'autres agglomérations devraient emboiter le pas.  

« Le deux-roues motorisé est une solution, pas une pollution ! ».
Patrick Garcia, Président de la FFCM di Corsica, a tenu à mettre en évidence une mauvaise orientation de la part de l’État concernant le phénomène de pollution. « On nous tape sur les doigts alors que des bus, des voitures, etc… passent beaucoup plus de temps que nous en centre-ville dans des embouteillages ! Les émanations des motos sont beaucoup moins importantes que ces autres moyens de transport ! » pestait-il.
 « On a déjà nos gants, pourquoi nous imposer des gants homologués ? Ce n’est plus de la prévention routière, mais de la prévention rentière… ».
 
Une grogne exacerbée lorsque le sujet de l'obligation du port de gants homologués était abordé. Une obligation difficile à digérer pour les "bikers" et apparaissant incohérente! En effet, le non port de ces gants entraînerait une verbalisation, tandis qu'aucune sanction n'est appliquée à l'encontre des pilotes circulant en tenues légères pendant les beaux jours.
 
« La France doit être le seul pays européen n’ayant pas mis en place le système de bandes blanches antidérapantes sur la route ».
  
Marcu Alfsoni, délégué régional en Corse des Bikers de France, s'était joint à la manifestation pour apporter son soutien. Selon lui, l’État devait se préoccuper d'autres sujets bien plus importants, en particulier en matière de sécurité routière. « Ce ne sont pas le port d’un gilet obligatoire ou bien le port de gants homologués qui vont empêcher les morts sur la route… La mise en place de glissières de sécurité doublées et de bandes blanches antidérapantes est bien plus importante que le port de gants homologués » glissait-il habilement. 
  
Rencontre avec le directeur de cabinet du préfet
En fin de matinée, une délégation était reçue par le directeur du cabinet du préfet. Pour les services de l’État, le message transmis visait à justifier les dispositions prises par le gouvernement et il n'était pas question d'aller à l'encontre de celles-ci. Une position qui évidemment ne satisfaisait par les motards, d'autant que Patrick Garcia déclarait : « On n'en restera pas là ! Si rien n’avance, une mobilisation bien plus importante que ce matin sera organisée sur l’Ile, avec le soutien des motards du continent. Ça ne fait que commencer ».


Malgré ces propos laissant penser à un durcissement des actions à venir,
un travail collaboratif était annoncé entre les services de la préfecture et les organisations de motards. Une démarche entreprise en vue d'aborder différents thèmes dont les nombreux points noirs accidentogènes, la mise en place de glissières de sécurité et l'état des réseaux routiers. Il est néanmoins curieux que les services de la préfecture aient décidé de traiter ces thèmes sans intégrer les Conseils départementaux et la Collectivité territoriale de Corse, sachant que ces entités ont en charge l'exploitation de leurs axes routiers respectifs. Cela revient à imaginer voir un motard avec des gants homologués, tout en portant un short et des claquettes ! Difficile dans ces conditions de prendre la vraie portée de cette l'annonce !
Si l'accidentologie est traitée avec la même logique, il est plus facile de comprendre que le bilan soit si effroyable !