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Lisula : La moitié du conseil municipal quitte la salle…


Maria-Serena Volpei-Aliotti le Jeudi 20 Septembre 2018 à 08:35

Après avoir été convoqué une première fois le 6 septembre dernier, faute de quorum, le conseil municipal avait été reporté ce mercredi 19 septembre. L'ambiance y a été une nouvelle fois tendue. Et la séance s'est achevée par le départ des opposants celui des membres de la dissidence municipale et d'une élue de la majorité !



Ambiance tendue au conseil municipal de L'Ile-Rousse
Ambiance tendue au conseil municipal de L'Ile-Rousse
Le ton est monté crescendo mercredi soir lors de la séance du conseil. 
À l'ordre du jour, des autorisations telles que la signature de marchés de travaux d'extension du cimetière communal et celui de l'aménagement de sa route, ainsi que quelques attributions.
Mais si le retrait du premier point de l'ordre jour sur le Plan d'aménagement de développement durable, (PADD), allumait la mèche, c'est le point numéro 2 qui a réellement mis le feu aux poudres. 


Le maire Jean-Joseph Allegrini-Simonetti exposait aux membres du conseil " la nécessité de recourir à un prêt relais*, d'un montant d'1 000 000, 00€, afin de disposer de la totalité des crédits budgétaire nécessaires en amont de la signature des marchés, pour deux opérations d'investissement : le centre d'incendie et de secours, CIS* et l'aménagement de la route du lycée."
Dissidence et opposition s'y sont opposées. 


Antoine Guerrini, membre de la dissidence tenait par ailleurs à préciser : " nous ne sommes pas contre la construction de la caserne, bien au contraire ! Mais contre le prêt relais dont la caserne sert d'alibi. Nous, nous avons toujours été pour la construction d'une caserne neuve".
Marie-Josée Capinielli, enfonçait le clou en affirmant : "la première question évoquée est celle de la compétence et de la qualité juridique du maire à négocier un emprunt. Il a un certain nombre de délégations depuis avril 2015, données par le conseil municipal. Il peut négocier des marchés en matière funéraire, de service public, de SPIC. Or, on ne lui a jamais consenti la capacité juridique de discuter et de nous imposer des emprunts. Il pouvait aller voir différents établissements bancaires et nous les proposer en conseil municipal. Ce qu'il a fait aujourd'hui, c'est de nous en imposer qu'un seul. Il ne nous a donc pas donné la possibilité de vérifier si d'autres propositions étaient plus intéressantes. Il ne peut pas décider seul. La deuxième question invoquée, est celle du choix de l'établissement qui n'est peut-être pas un hasard. Généralement, les collectivités négocient des prêts avec la banque postale et la caisse de dépôts, dans des conditions draconiennes. Son prêt vise 2 opérations, le CIS* et l'aménagement de la route. Or, il y a réellement le CIS (680 000€ prêt relais), l'aménagement de la route (236 000€ prêt relais ), les travaux du bureau d'états civils (transfert 7000€) et des travaux à la halle des pêcheurs (transfert 10 000 €). On ne peut pas négocier un prêt pour 2 opérations et y ajouter en cours le financement 2 autres opérations. Nous aurions pu économiser 84 000 €"
 

Après une "accusation" qualifiée  "d'injurieuse" du maire envers Marie-Josée Capinielli, membre de la dissidence, survenant à la suite d'un courrier envoyé par cette dernière au sous-préfet  où elle dénonçait un prêt qu'elle qualifiait "de non sincère " par la différence relevée entre les dépenses et les recettes (DCM 36/2018), les deux groupes opposants ainsi que Sarah Serena Soussan, membre de la majorité, ont quitté la salle du conseil municipal. 
Avant le départ de ces derniers, la délibération avait été votée.  13 voix pour, 13 voix contre : celle du maire étant prépondérante, le recours au prêt relais a donc été validé.  
 

Jean-Joseph Allegrini-Simonetti :" Un acte prémédité"
Pour le maire, Jean-Joseph Allegrini-Simonetti, " les oppositions se sont liguées contre le maire. Ils trouvent à redire sur tout. Ils ne participent pas au travail de la commune et veulent me reverser depuis le début. Leur engagement n'était pas sincère. Ce qui s'est passé aujourd'hui est un acte prémédité. Ils sont systématiquement dans la polémique. Nous ne pouvons pas travailler ainsi. Ils parlent de la décision modificative. Mais la halle des pêcheurs et les travaux de la mairie ne sont pas ajoutés au prêt. Le crédit concerne uniquement les objets pour lesquels il a été voté. C'est une mauvaise compréhension du dossier. Mais ils ne sont pas au courant de la vie municipale. Les citoyens doivent savoir que les choses avancent et les travaux se font."
 
Malgré le départ anticipé de la moitié de ses membres, le conseil a a pu délibérer valablement et l'ordre du jour poursuivi et validé.