Au soleil encore tiède d’une matinée de début novembre, en plein cœur du village de Bocognano, des techniciens de la pépinière régionale de Castelluccio s’affairent à prélever de jeunes plants de châtaigniers et à les charger à l’arrière d’un véhicule, sous le regard attentif du président du foyer rural U Castagnu, Alexandre Filippi. « C’est l’aboutissement d’un cycle de travail de deux années », sourit-il. Le foyer rural, en partenariat avec la commune et la pépinière régionale, élève en effet depuis 2019 des plants sains de cet arbre emblématique de l’île, sur des terrains communaux ou prêtés par des particuliers dans l’espoir de redonner vie à une châtaigneraie vieillissante et fragilisée par le cynips, l’encre ou encore le chancre.
Si par le passé, les agents de la pépinière récoltaient des châtaignes dans le village de la Gravona afin d’en faire des semis qui étaient ensuite directement mis en terre à Ajaccio, le changement climatique rend aujourd’hui cette culture impossible sur le littoral et il a donc été décidé de créer une pépinière de montagne. Les châtaigniers, installés chez eux en altitude, s’y développent depuis dans de meilleures conditions, plus fraîches et plus favorables à leur croissance. Mais la production de plants de châtaignier reste toutefois une opération délicate, nécessitant une technicité peu répandue en Corse. « Dans un premier temps, les semis en godets sont cultivés à Castelluccio, puis transférés à Bocognano pour grandir », explique Alexandre Filippi.
Si par le passé, les agents de la pépinière récoltaient des châtaignes dans le village de la Gravona afin d’en faire des semis qui étaient ensuite directement mis en terre à Ajaccio, le changement climatique rend aujourd’hui cette culture impossible sur le littoral et il a donc été décidé de créer une pépinière de montagne. Les châtaigniers, installés chez eux en altitude, s’y développent depuis dans de meilleures conditions, plus fraîches et plus favorables à leur croissance. Mais la production de plants de châtaignier reste toutefois une opération délicate, nécessitant une technicité peu répandue en Corse. « Dans un premier temps, les semis en godets sont cultivés à Castelluccio, puis transférés à Bocognano pour grandir », explique Alexandre Filippi.
À 650 mètres d’altitude, l’air est plus frais, les sols plus favorables, une condition essentielle pour que les châtaigniers retrouvent vigueur dans cette phase clef de leur croissance. Ils y sont de plus chouchoutés grâce aux techniciens de la pépinière, mais aussi au chantier d’insertion Aiutu Campagnolu, chargé par le foyer rural de nettoyer et d’entretenir la châtaigneraie du mois d’avril au mois d’octobre. « Cela a permis de créer de l’activité au village. C’est un cercle vertueux pour nous qui nous battons pour une ruralité vivace », souligne Alexandre Filippi.
De jeunes arbres en vente à la pépinière de Castelluccio et à la Fiera di a Castagna
Forgés par ces bons soins, à deux ans les jeunes plants de châtaigniers atteignent environ 1 mètre et sont prêts à prendre racine ailleurs. « Quand ils ont un aspect optimal, c’est-à-dire que ce sont déjà de petits arbres costauds et résistants, on prélève ces plants pour les mettre à la vente », note Alexandre Filippi.Habituellement, la commercialisation se fait lors d’a Fiera di a Castagna, le premier dimanche de décembre. Mais cette année, le foyer rural U Castagnu et la pépinière régionale ont choisi de démarrer l’opération plus tôt. « Nous avons décidé de commencer la vente des plants de châtaigniers en amont, directement à la pépinière de Castelluccio. Depuis le 6 novembre, les personnes intéressées peuvent réserver leurs plants et aller les récupérer là-bas *. Ceux qui restent seront proposés sur le champ de foire à Bocognano », précise-t-il. Chaque arbre, vendu 25 euros, est destiné aussi bien aux castanéiculteurs qu’aux communes ou aux particuliers. « Tout le monde peut en acheter. Ce sont des arbres sains, exempts de toutes maladies, prêts à être réimplantés en altitude », insiste le président du foyer rural U Castagnu.
De jeunes arbres en vente à la pépinière de Castelluccio et à la Fiera di a Castagna
Forgés par ces bons soins, à deux ans les jeunes plants de châtaigniers atteignent environ 1 mètre et sont prêts à prendre racine ailleurs. « Quand ils ont un aspect optimal, c’est-à-dire que ce sont déjà de petits arbres costauds et résistants, on prélève ces plants pour les mettre à la vente », note Alexandre Filippi.Habituellement, la commercialisation se fait lors d’a Fiera di a Castagna, le premier dimanche de décembre. Mais cette année, le foyer rural U Castagnu et la pépinière régionale ont choisi de démarrer l’opération plus tôt. « Nous avons décidé de commencer la vente des plants de châtaigniers en amont, directement à la pépinière de Castelluccio. Depuis le 6 novembre, les personnes intéressées peuvent réserver leurs plants et aller les récupérer là-bas *. Ceux qui restent seront proposés sur le champ de foire à Bocognano », précise-t-il. Chaque arbre, vendu 25 euros, est destiné aussi bien aux castanéiculteurs qu’aux communes ou aux particuliers. « Tout le monde peut en acheter. Ce sont des arbres sains, exempts de toutes maladies, prêts à être réimplantés en altitude », insiste le président du foyer rural U Castagnu.
Ces plants, cultivés à partir de greffons nustrali, appartiennent aux variétés Arizinca et Bastelicaccia, sélectionnées pour leur résistance et leur inscription dans le cahier des charges de l’AOP farine de châtaigne corse. Cette année, ce sont environ 400 jeunes arbres qui ont été prélevés à Bocognano, tandis que 800 pousses sont en préparation à Castelluccio pour les prochaines années. Mais Alexandre Filippi le rappelle à tous ceux tentés par l’aventure : « Quand on achète un châtaignier, c’est un investissement à long terme. Il peut mettre 10 à 15 ans et même parfois jusqu’à trente ans pour être productif ».
Dans ce droit fil, il se réjouit du renouveau de la profession. « Heureusement, il y a de plus en plus de jeunes castanéiculteurs. Cette année, à la foire, on devrait avoir une vingtaine de castanéiculteurs, dont une majorité de jeunes qui se sont installés. Cela montre que la profession se renouvelle. Donc il faut renouveler les arbres aussi. C’est cette nouvelle génération qui aura la chance de les voir grandir », glisse-t-il en convenant que ce métier peut en dissuader plus d’un au vu des maladies qu’ont pu connaitre les arbres ces dernières années et de « l’investissement que cela avant de pouvoir faire recette avec les arbres que l’on plante aujourd’hui ».
Dans ce droit fil, il se réjouit du renouveau de la profession. « Heureusement, il y a de plus en plus de jeunes castanéiculteurs. Cette année, à la foire, on devrait avoir une vingtaine de castanéiculteurs, dont une majorité de jeunes qui se sont installés. Cela montre que la profession se renouvelle. Donc il faut renouveler les arbres aussi. C’est cette nouvelle génération qui aura la chance de les voir grandir », glisse-t-il en convenant que ce métier peut en dissuader plus d’un au vu des maladies qu’ont pu connaitre les arbres ces dernières années et de « l’investissement que cela avant de pouvoir faire recette avec les arbres que l’on plante aujourd’hui ».
« De notre point de vue, il faut coupler cette replantation avec la régénération des anciennes châtaigneraies, c’est-à-dire faire en sorte qu’elles soient plus productives en les nettoyant, les élaguant, en faisant en sorte qu’elles aient une nouvelle vie », pose-t-il en appuyant sur l’important symbole que représente toujours cet arbre fort. « C’est un arbre totem en Corse. Chacun d’entre nous peut y rattacher quelque chose. Derrière le châtaignier il y a toute une culture, tout un pan de notre histoire qui est important. Communiquer sur le châtaignier c’est communiquer aussi sur une Corse qu’on veut voir se développer au même titre que nos plants de châtaigniers », souffle-t-il, « Pour nous, il était important d’être à la pointe du combat car le foyer rural de Bocognano, depuis la création de la foire, a été catalyseur de la renaissance de la castanéiculture. Dès le début on s’est battu pour que la châtaigne revive ».
Préparer l’avenir
Dans la même ligne, Achille Martinetti, le maire de Bocognano, insiste sur l’importance de cette démarche pour l’avenir de la châtaigneraie corse. « C’est essentiel pour la Corse que ce type d’expérience se développe. C’est la seule action qui permette de sauver la châtaigneraie et de lui trouver une vocation future, économique et pourquoi pas environnementale. Il faut préparer l’avenir », martèle-t-il, « Pour notre part, notre action a commencé il y a vingt ans. Produire des plants de châtaigniers en conservant au maximum toutes les variétés, c’est garantir la richesse de notre patrimoine. La diversité compte : chaque châtaigne, chaque variété a sa fonction, certaines pour la farine, d’autres pour la confiture ».
Préparer l’avenir
Dans la même ligne, Achille Martinetti, le maire de Bocognano, insiste sur l’importance de cette démarche pour l’avenir de la châtaigneraie corse. « C’est essentiel pour la Corse que ce type d’expérience se développe. C’est la seule action qui permette de sauver la châtaigneraie et de lui trouver une vocation future, économique et pourquoi pas environnementale. Il faut préparer l’avenir », martèle-t-il, « Pour notre part, notre action a commencé il y a vingt ans. Produire des plants de châtaigniers en conservant au maximum toutes les variétés, c’est garantir la richesse de notre patrimoine. La diversité compte : chaque châtaigne, chaque variété a sa fonction, certaines pour la farine, d’autres pour la confiture ».
Plus loin, la commune ouvre également des collaborations scientifiques pour mieux comprendre le développement du châtaignier et anticiper les effets du changement climatique. « Nous sommes en lien avec l’université de Turin et plusieurs régions du Piémont. Cette confrontation d’expériences nous permet de tester des options adaptées à notre territoire. Il ne s’agit pas de replanter toutes les châtaigneraies comme elles étaient, mais de choisir des zones propices et de mener des expérimentations pour assurer la survie et la vitalité des arbres », détaille le maire en annonçant qu’un projet encore plus ambitieux est déjà en préparation. « Nous prévoyons de réserver une surface importante, avec un sol et une capacité d’irrigation favorables, pour approfondir nos expérimentations. Et pourquoi pas, faire un conservatoire des variétés, des choses qui s'inscrivent dans le temps, qui seront portées par une ou deux ou trois générations », dévoile-t-il avant de conclure : « Nous mettons ainsi en place les conditions pour que la châtaigneraie se perpétue ».
* Savoir + : Il est possible d’acheter les plants de jeunes châtaigniers auprès de la Pépinière Forestière Régionale de Castellucciu au prix de 25 euros, sur rendez-vous en contactant le 06 09 77 12 42 ou directement à a Fiera di a Castagna début décembre
* Savoir + : Il est possible d’acheter les plants de jeunes châtaigniers auprès de la Pépinière Forestière Régionale de Castellucciu au prix de 25 euros, sur rendez-vous en contactant le 06 09 77 12 42 ou directement à a Fiera di a Castagna début décembre
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