Le Festival du film de Lama : En avant toute !

Samedi, 19h, le petit village de Balagne a revêtu ses plus beaux habits. L’équipe de bénévole, l’équipe dirigeante et les habitants du village sont sur leur 31 et surtout sur le pont selon cette métaphore chère à leur président Jean-Louis Devèze (voir article). Le buffet est prêt, les bouteilles au frais. On attend l’affluence des grands soirs. C’est d’ailleurs une des spécificités de ce Festival qui, à l’heure ou d’autres voient leur affluence décliner, ne cesse de progresser en terme d’entrées. Et cette soirée d’ouverture ne va pas contredire la tendance avec un site de la Piscine (le plus grand) plein à craquer au point de rajouter des chaises au dernier moment. Il faut dire que le film, Barbara, biopic malin consacré à la chanteuse, a fait parler de lui à Cannes et que, son réalisateur, présent pour l’occasion n’est autre que Mathieu Amalric (Quantum of Solace, La Vénus à la Fourrure, Tournée). Un acteur-réalisateur détendu et d’une grande disponibilité qui participe, comme la coutume le veut, au débat-rencontre le lendemain de la projection, sous l’immense platane du village. Un instant magique pour le public venu en nombre tant Mathieu Amalric a été disponible et disserte n’hésitant pas à donner un maximum d’informations et de détails sur le fabrication de ce film ou sur son parcours.
 
Dimanche, après cette grande soirée d’ouverture, le Festival ne ralentit pas, mais prend son rythme de croisière. L’après midi commence les projections à La Casa di Lama dont une carte blanche aux Ateliers Varan avec des documentaires autour des thèmes de « La Corse vue par les Corses » suivi de « La corse vue par les autres » avec l’étonnant Pourquoi je ne parle pas Corse ?  Une journée de documentaires conclue par Le Cinéma dans les Etoiles tourné par un jeune passionné, il y a un an, sur le village, pendant le Festival et la fête de la Saint Laurent. Une projection pleine d’émotion, ponctuée de nombreux rires et qui permet de renforcer un peu plus les liens entre  bénévoles et habitants du village, tous réunis à l’écran.
Beaucoup de monde encore sur le site de la Piscine le soir même, pour la projection d’Un Beau Soleil Intérieur, le nouveau film de Claire Denis (35 Rhums, Trouble Every Day) qui s’essaye ici à la comédie avec un casting 5 étoiles (Juliette Binoche, Gérard Depardieu, Xavier Beauvois). Pendant ce temps, à l’Umbria, Une Famille Syrienne fait le plein. Un film bouleversant, projeté en présence de son réalisateur, Philippe Van Leeuw.

Programme chargé ce lundi avec le colloque toute la journée autour du thème « La Corse est-elle véritablement une terre de cinéma ? » et ses invités prestigieux : Jean-Pierre Mattei, fondateur de la Casa di Lume ou le docteur Edmond Simeoni qu’on ne présente plus et qui intervient ici en tant que président de l’association Corsica Diaspora.
A 21h30 à la Piscine, LE film événement de l’année, ni plus ni moins, 120 Battements par Minute. Le film qui a littéralement « renversé » le Festival de Cannes. Une projection en présence de la productrice Marie-Ange Luciani et de l’acteur principal Arnaud Valois. A l’habituel point des bénévoles ce matin, un seul mot d’ordre : « Soyez prêts, il va y avoir du monde ce soir ! » Surtout qu’à l’Umbria sont projetés les courts-métrages corses en compétition avec un jury composé de Jean-Pierre Savelli, Emmanuelle Hauck et Jean-François Perrone. Enfin, au Mercatu, sur le site des enfants, avant-première exceptionnelle des nouvelles aventures de Wallace et Gromit.
Oui, en effet, les bénévoles peuvent se préparer à une affluence des grands soirs !