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Langue Corse : Femu à Corsica demande l'organisation des assises de l'Education


José Fanchi le Mercredi 13 Février 2013 à 16:43

Lors de la dernière session de l'Assemblée de Corse, les élus ont émis un avis sur le projet de loi d'orientation et de programmation de l'Education. Si les mesures émises ont été acueillies favorablement, Femu à Corsica estime que le texte présente des lacunes par le manque d'ambition et de volonté de réformer le système. Pour un véritable projet éducatif alternatif, le besoin de concertation et d'échanges se fait ressentir



Langue Corse : Femu à Corsica demande l'organisation des assises de l'Education
Ghjacumu Vanni, Saveriu Luciani, Mattea Lacave et Ghjuvannu Biancucci ont tenu conférence de presse mercredi à la CTC pour s'exprimer sur cet important dossier qu'est le projet de loi sur l'orientation et la programmation de l'Education et les propositions faites par le Gouvernement.
Pour Femu à Corsica, qui considère dans son projet global pour la Corse l'Education comme une priorité, l'avis émis par l'Assemblée de Corse présente certes quelques bonnes dispositions, mais n'en demeure pas moins imcomplet: "On ne réforme pas en profondeur un système avec autant de lacunes et un manque évident de volonté" disent les élus.
L'école vient de vivre une période très dure, une sorte de "dépression collective" alors même qu'elle doit être un espace de décélération où des groupes d'élèves à taille humaine sont encadrés et suivis par des équipes d'enseignants cohérentes. Mattea Lacave est précise sur ce point: "Nous avons beaucoup de choses à dire, surtout en ce qui concerne la Corse. Nous avons fait voter à l'Assemblée de Corse une motion  pour que soit intégrée à l'intérieur de cette loi, un article qui reconnaisse l'enseignement de la Langue Corse et l'enseignement bilingue. Notre démarche consiste également à interpeler les sénateurs et députés de l'Ile afin qu'ils prennent en compte ce rapport  voté à l'unanimité et qu'ils proposent des amendements lors des discussions qui vont débuter prochainement lors de la réunion de la Commission d'Education..."   

Des points positifs mais...

Les élus de Femu à Corsica ont tout de même pris le temps de saluer les points positifs du rapport comme le retour de l'attention portée à la pédagogie, réléguée depuis plus de dix ans, à la dimension culturelle, réintroduite dans le socle des compétences, la volonté de mettre l'accent sur le premier degré, la réflexion sur la formation des maîtres, la reconnaissance de l'école martenelle et enfin, la création de 60 000 emplois?
"Nous restons très dubitatifs quant à la méthode employée où la concertation s'est effectuée en haut de la pyramide. Des rencontres décentralisées auraient sans doute permis de nous mettre en route collectivement et nous aurions de ce fait fait valoir nos spécificités. Je citerai pour exemple la formation des enseignants dont je salue la création de l'école supérieure du professorat et de l'éducation, mais en revanche, nous déplorons que le recrutement soit fait entre les deux années de Master. L'enseignant a besoin non pas d'une mais de deux années de formation en alternance pour enrichir son expérience, c'est indispensable."

Les rythmes scolaires en question

Question emblématique selon Femu à Corsica qui estime que "séparer la question des rythmes de celles des contenus et des méthodes d'enseignement peut conduire à l'impasse. Ce qui fatigue l'élève, c'est l'échec scolaire, c'est de ne pas comprendre, de ne pas y arriver. La question de l'aménagement scolaire doit être intrinsèquement liée à celle de la pédagogie de la réussite à mettre en place. L'erreur a été de commencer  par la fin, à savoir lancer un décret sans aucune consultation de base" souligne Mattea Lacave. Pour ce qui est de la langue corse, l'élue fait référence à la loi de programmation: "Elle n'évoque aucunement l'enseignement des langues régionales et la présence dans son  institution de l'enseignement bilingue. Oubli révélateur de la considération de la France envers ces langues... Nous sommes inquiets. Cette absence d'une prise en compte des langues régionales dans un texte-cadre si important, laisse augurer, s'il devait être maintenu en l'état, d'une perspective très négative."
En conclusion, Femu à Corsica réclame concertation et échanges pour construire un véritable projet éducatif alternatif pour la Corse. Un projet qui ne peut être le seul fait de l'école. Les élus demandent à la CTC d'organiser des assises de l'Education.
J. F.