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La Corse du sport automobile : Bilan et perspectives d’une discipline qui va bien


José Fanchi le Lundi 29 Janvier 2018 à 17:51

La Corse est une terre de rallye avec des pilotes plus que jamais attachés à leur passion mécanique. 2017 aura été une année pleine, avec de très belles choses pour nos ASA et pilotes qui ont participé à de superbes épreuves et qui peuvent se targuer d’un coefficient de remplissage plus qu’honnête. Les deux grands rendez-vous que sont les Tours de Corse WRC et Historique, les rallyes nationaux et régionaux, les montées historiques, Il n’y a que très peu de transition sur les routes de l’île et personne ne s’en plaindra…Surtout pas le président de la Ligue Corse, José Andreani, que nous avons rencontré au retour d’une réunion de la Fédération Française du Sport Automobile



José Andreani, président de la Ligue Corse
José Andreani, président de la Ligue Corse
 
Les épreuves régionales et nationales ont donc remporté un vif succès cette année. Concurrents et spectateurs s’en sont donnés à cœur joie toute au long d’une saison riche en épreuves qui, et c’est rassurant de le constater, ont enregistré des records de participation qui n’ont rien à envier à la grande messe du WRC.
José Andreani, président de la Ligue Corse est pleinement satisfait de la saison écoulée. A chaque jour suffi sa peine, et ces derniers temps ont été mis à profit pour dresser un bilan de la saison 2017 qui s’est déroulée dans d’excellentes conditions. Il reste toujours des détails à régler, des mises au point et des changements sans lesquels il deviendrait facile de s’endormir sur ses lauriers. Ce n’est certainement pas le genre de méthode employée par José Andreani et son équipe de la Ligue Corse du Sport Automobile, dont la première des missions est la recherche de l’équilibre et de la qualité à tous les niveaux.

- 2017 a été un bon cru ?
-  Excellent, au niveau de nos épreuves, de nos licenciés qui sont encore, et c’est encourageant, à la hausse de l’ordre de 200 et permet à la Ligue Corse de totaliser 1400 licencié, ce qui n’est pas fréquent dans la plupart des ligues. C’est effectivement important pour notre discipline qui continue de se développer dans les meilleures conditions. Ces derniers jours, nous avons planché avec la FFSA sur les « montées Historiques » qui ont enfin intégré le giron de la Ligue et atteindront un développement plus harmonieux et des organisations plus agréables qui attirent de plus en plus de spectateurs et de public. Cette année aura été celle de la consécration pour le jeune Jean-Mathieu Leandri, champion de Corse des rallyes, mais je retiens également l’excellent comportement des équipages de la Ligue à la finale de la coupe de France des rallyes avec des gars comme Santoni, Leandri, Alerini et bien d’autres…Nous avons assisté cette année à la montée en puissance de quelques jeunes qui montrent le bout du nez et cela est rassurant pour l’avenir. Globalement, sur nos épreuves, au niveau de la sécurité notamment, nous continuons d’avancer vers la qualité. Je dois signaler également que nous avons, avec Pierre Boi, de l’ASA Corsica, évoqué auprès de la FFSA le cas des « rallye 2 », ces pilotes qui en cas d’abandon, soient réintégrés (comme en WRC) dans l’épreuve et ce dès cette année. C’est une belle satisfaction d’avoir obtenu cela pour les rallyes nationaux et régionaux. 


- Les épreuves de notre calendrier suscitent toujours autant d’engouement ?
- Plus que jamais. D’ailleurs, toutes les épreuves de l’an dernier seront naturellement reconduites cette année, d’autant que bon nombre d’entre elles sont à la hausse sur le plan des engagés, probablement en prévision de la finale des rallyes qui se déroule chaque fin d’année. Quoi qu’il en soit, nous poursuivons notre route vers l’excellence compte tenu de l’engouement qu’elles suscitent. Il faut savoir que ces épreuves régionales coûtent bien moins chère qu’une nationale voire au-delà, une internationale. C’est la raison pour laquelle le jeune débutant ou celui qui aime courir souvent préfèrera la petite épreuve. Elle se déroule sur une journée, elle est plus facile à reconnaître et évite donc des frais supplémentaires. C’est en quelque sorte la passion du pilote qui s’exprime, tenant compte du fait qu’avec le budget d’une grosse épreuve comme le Tour, le pilote préfère en disputer quatre régionales ou nationales…


- Le Tour de Corse, c’est le rêve inaccessible ?
- Tout le monde rêve de disputer le Tour de Corse. Il faut simplement faire un choix et assouvir sa passion en participant plus souvent. C’est la raison pour laquelle, depuis quelques années, les pilotes corses sont moins nombreux au départ de la grande boucle mais certains parviennent à vivre leur rêve.


- Le WRC, est-il réellement sur les bons rails aujourd’hui ?
- Il l’est assurément, c’est évident, mais le problème demeure toujours l’argent, le lourd budget que cela entraîne, les partenaires aussi et il peut tenir car il y a beaucoup de soutien, de passion, l’équipe organisatrice aussi qui s’avère être très performante. Aujourd’hui nous savons que le budget est très important, trop important même et il faut faire avec, et y croire…


- Remontons le temps et expliquez-nous cette marche en avant du rallye Historique ?
- C’est vrai, cela a été une explosion de ce genre d’épreuve qui a dépassé toutes les prévisions. L’engouement est certain et c’est tant mieux. Il faut néanmoins faire attention à ne pas faire n’importe quoi. C’est toute une organisation, il faut gérer avec méticulosité et ne froisser personne, surtout pas les participants qui se font un plaisir de nous rejoindre. Dans ce genre de rallye, le moindre arrêt, le plus petit problème, ce sont ceux qui partent les derniers qui sont toujours sacrifiés et nous ne voulons plus en arriver là. C’est la raison pour laquelle nous travaillons souvent sur ce sujet afin de satisfaire tous ces passionnés qui viennent sur nos épreuves. Il faudra que ces « historique » fassent l’objet, de la part des organisateurs, de beaucoup plus d’attention. J’espère que tout va rentrer dans l’ordre à ce niveau. Comme pour les autres rallyes, on voit souvent des équipages n’ayant pas de budget pour un Tour de Corse Historique, participer aux épreuves régionales qui accueillent cette catégorie de coureurs. Il faudra dans un même temps que les organisateurs prennent conscience de ce phénomène. C’est une clientèle qui renforce les plateaux et il faut savoir l’accueillir.


- C’est déjà la bousculade au portillon pour l’Historique 2018 ?
- Pas encore, mais ça ne saurait tarder !  On essaye de faire participer tout le monde, ce qui nous oblige à faire attention à l’éligibilité des voitures et ne pas faire n’importe quoi. Cette année, nous allons ouvrir l’épreuve aux J2,  des voitures de 1985 à 1990. Elles sont intégrées mais pas au classement officiel de l’épreuve. Cela n’a pas été bien compris par les futurs concurrents mais nous continuerons à œuvrer pour arriver à quelque chose de bien. Il faut savoir que le cœur de notre épreuve est fait de voitures des années soixante-dix et quatre vingt et nous ne voulons pas tuer cet argument qui fait le succès de notre « Historique.
J. F.

Jean-François Mourgues et Denis Giraudet, vainqueurs 2017 (Photo Jeff-Thiry)
Jean-François Mourgues et Denis Giraudet, vainqueurs 2017 (Photo Jeff-Thiry)