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Jean-Martin Mondoloni : « La Corse a choisi son camp »


Sylvain Amiotte le Dimanche 3 Décembre 2017 à 21:46

Derrière le raz-de marée nationaliste (45,44%), la liste de droite régionaliste « A strada di l’avvene » se place en deuxième position à l’issue de ce premier tour, avec 14,97% des suffrages exprimés. S’il se dit « satisfait » du score de sa liste, Jean-Martin Mondoloni ne peut que constater que « l’élection est déjà pliée » et ne voit pas, par conséquent, la nécessité d'une union.










20h15 ce dimanche, Jean-Martin Mondoloni arrive avec sa sa garde rapprochée dans une brasserie d’Ajaccio pour suivre les résultats du premier tour. Les estimations, qui se confirmeront ensuite, le placent en seconde position. Pour la tête de liste de la droite régionaliste, l’élection est bel et bien « déjà pliée ». Consolation : « A strada di l’avvene » scelle son leadership à droite en devançant la liste de Valérie Bozzi (12,77%). Mais la fusion envisagée ces derniers jours entre les deux listes et celle de Jean-Charles Orsucci (LREM, 11,26%) semble plus hypothétique que jamais ce dimanche soir, l’espoir de victoire étant quasiment réduit à néant.

- Que vous inspire ce score qui vous place en deuxième position ?
- Jean-Martin Mondoloni : Il y a une mauvaise nouvelle, c’est que la démocratie est perdante puisque manifestement les Corses viennent de commencer à désigner leurs élus sur la base d’un électeur sur deux qui s’est déplacé. Ce qui pose un souci démocratique et doit interpeller tous les candidats sur la capacité à répondre aux questions que se posent nos concitoyens. Pour le reste, il semble en effet que la Corse ait choisi son camp, en donnant une confiance assez massive aux listes nationalistes, et me demandent d’incarner avec d’autres le rôle d’opposition. Nous aurons à discuter dans les heures qui viennent avec d’autres partenaires de l’opportunité de fusionner ou d’unir nos actions. A cette heure, il est un peu tôt pour se prononcer.

- L’opportunité d’une fusion dépendait en grande partie du score cumulé des trois listes en pourparlers (celles de Jean-Martin Mondoloni, Valérie Bozzi et Jean-Charles Orsucci). Est-il trop faible ?
- Oui, il n’y a pas opportunité à fusionner pour gagner, puisque cela me semble difficile de répondre à cet espoir d’alternance, pour l’heure. Nous devrons discuter de l’opportunité d’unir nos efforts. En tout cas si l’opportunité se présentait pour gagner, aujourd’hui cet objectif semble difficile à satisfaire.

- Ce qui exclurait la liste de Jean-Charles Orsucci d’une éventuelle fusion... Le leadership à droite pourrait en revanche vous incomber ?
- On verra. Je ne me suis jamais battu pour le leadership à droite, mais toujours pour faire réussir la Corse. Je vais continuer à œuvrer dans la semaine qui vient pour convaincre davantage d’électeurs de l’opportunité de ma démarche.

- Comment jugez-vous le score de votre liste ?
- Je suis plutôt satisfait de ma démarche personnelle, mais elle n’a pas de sens isolément.
 
- Etes-vous surpris de ce score massif des nationalistes ?
- Oui, même si on sentait venir, compte tenu de l’abstention, leur capacité à mobiliser qui était accrue. Pas grand monde n’avait pu estimer l’ampleur de leur score à ce niveau-là. C’est un appel clair des Corses à manifester leur confiance. Ceci dit, se dessine une force alternative, et je souhaite que dans l’opposition, respectueux de nos différences, nous puissions œuvrer et continuer à être force de proposition alternative.
 
- Les Corses font-ils clairement le choix du nationalisme, ou la responsabilité incombe-t-elle aussi à la droite et autres formations qui n’ont pas réussi à convaincre ?
- Pour la moitié d’entre eux, ils font confiance au nationalisme. Mais l’autre moitié a un regard différent de celui proposé par la majorité territoriale.