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Municipales de Bastia : Jean-Martin Mondoloni officialise sa candidature


Christophe Giudicelli le Samedi 6 Décembre 2025 à 14:12

À Bastia, Jean-Martin Mondoloni, élu d’opposition et président du groupe de droite à l’Assemblée de Corse, a officialisé ce samedi 6 décembre sa candidature en vue des municipales de mars 2026. Sa démarche « Bastia dà oghje à dumane » sera portée aux côtés de Jean Zuccarelli et du Parti radical de gauche.



Municipales Bastia : Jean-Martin Mondoloni officialise sa candidature
Municipales Bastia : Jean-Martin Mondoloni officialise sa candidature
Avant d’évoquer votre démarche pour les municipales 2026 à Bastia, vous avez tenu à faire une mise au point concernant la désunion des oppositions, et votre non présence sur la liste Uniti.
Il faut que chacun puisse assumer la responsabilité de l’éclatement devant les Bastiais. On ne va pas continuer à distiller des morceaux d’information. Le 3 août, l’union était quasiment scellée et certains ont délivré des certificats d’infréquentabilité, en décidant que des gens parmi ceux qui sont aujourd’hui autour de la table avec moi n’étaient pas fréquentables. Ils ont mis un coup de massue définitif à l’union que les Bastiais appelaient de leurs vœux.

C’est aussi la désunion de la famille de droite ?
La droite, elle, n’a jamais été uniforme. Elle est représentée aujourd’hui par une trajectoire qui a toujours été la mienne : une trajectoire gaulliste, régionaliste et républicaine. Je ne me suis pas détourné de ces engagements. Celles et ceux qui se réclament de la droite ailleurs assument leur engagement. Il s’agit de ce que je considère comme une droite individualiste. Maintenant, s’afficher comme un homme de droite et dire « je représente la droite », c’est un peu excessif.

Dans cette élection bastiaise, l’électeur a un peu le sentiment de devoir choisir entre des attelages hétéroclites. Uniti, qui va du PNC à la gauche, votre union avec Jean Zuccarelli, et pendant un temps les communistes…
Dans toutes les villes de la taille de Bastia où il y a une polarisation par les extrêmes de la vie politique, tous ceux qui se retrouvent dans des partis ou des approches de gouvernement se lient pour répondre à la tentation des extrêmes. C’est devenu d’une banalité édifiante. Quand on a la chance d’avoir des hommes et des femmes de gauche qui veulent s’impliquer dans la vie municipale, on aurait tort de se priver de ces talents. Quand on nous parle de la carpe et du lapin, face au crocodile qui veut nous bouffer, l’agilité de la carpe et la vivacité du lapin ne sont pas de trop.

Pour vous, il était important d’être présent dans cette campagne ?
La liste Uniti n’est née que de l’exclusion. Elle porte un message dévastateur qui est celui de nier l’existence des autres. Il y a des personnes autour de cette table qui sont de gauche et qui n’ont pas l’intention que leur existence soit niée. Il y a, dans ma famille politique, des personnes qui n’auraient pas compris que soit nié ce que je représente, non pas Jean-Martin Mondoloni, mais ce que je représente depuis des années sur la scène politique régionale et municipale. À partir de là, ce n’est pas une surprise de nous voir en piste : c’est la conséquence de cette fracture dont la liste Uniti porte l’entière responsabilité.

Quelle est la philosophie de votre démarche ?
Elle tient dans son titre : « Bastia dà oghje à dumane ». C’est être en capacité de répondre à l’instantanéité des problèmes des Bastiais, mais aussi de projeter Bastia dans l’avenir. Les problèmes des Bastiais sont bien connus : répondre au sentiment d’insécurité avec un poste de proximité dans les quartiers ; l’accès aux soins, qui est aussi un sujet prégnant, avec les médecins spécialistes ; il faut également répondre au fait que 24 % des Bastiais, et particulièrement des jeunes, vivent sous le seuil de pauvreté. On ne peut pas continuer à leur vendre des illusions. On doit aussi créer de la richesse.

Vous évoquez trois grandes locomotives économiques : la culture, la santé et un nouveau port.
En plus de l’industrie, la culture est l’ADN de Bastia et elle doit être l’un des phares de la ville. L’hôpital, pour répondre aux besoins d’accès aux soins. On creuse l’écart avec Ajaccio sur la santé. Et il faut relancer le projet du nouveau port, qui sera le chantier du siècle pour créer des richesses. Ce cercle vertueux qu’on essaie de promouvoir va s’articuler dans la déclinaison de notre programme.

Qu’est-ce qui vous distingue des autres listes ?
Ce qui nous distingue de Julien Morganti, c’est que nous sommes des hommes et des femmes dont chacun connaît les convictions et nous ne transigerons pas. La liste de Julien Morganti, elle, est peuplée d’hommes et de femmes qui ont un jour transigé, approché et composé avec le siméonisme. Et puis on ne va pas vendre des illusions. J’alerte les Bastiais sur ce que j’appelle le nationalisme déclinant, et il ne faut pas que les Bastiais entrent dans une nouvelle illusion du populisme déficient. Il faut apporter des réponses concrètes. Celles des populistes sont déconnectées des réalités, sauf à changer la loi, la Constitution et l’Europe d’ici les élections. « I Francesi fora » et « Arabi fora », ce sont des slogans qui ne vont pas résoudre les problèmes des Bastiais qui souffrent, qui cherchent un logement ou qui peinent à se soigner.

Comment faire face à un possible rouleau compresseur populiste, et ne pas être tenté par les mêmes formules pour récupérer des électeurs ?
En se gardant de rivaliser sur les réseaux sociaux et les chaînes d’information qui sont au service d’une cause. Il n’y a aucun moyen de rivaliser : il y a le devoir de nous distinguer. Face aux populismes, on ne va pas répondre par le populisme, avec des formules qui ressemblent de près ou de loin à ce que les populistes distillent dans l’opinion. On doit être tout le contraire du populisme, avec une offre responsable.

Vous êtes un farouche opposant à Gilles Simeoni à l’Assemblée de Corse. Votre constat sur la candidature de Femu a Corsica à Bastia, qui tarde ?
Je n’ai pas de commentaire à faire dessus. Je suis déjà chargé de porter la voix de la démarche que nous initions. Quand on parle des autres, c’est qu’on n’a rien à dire de soi-même. Mais quels que soient les choix qui seront opérés dans les jours qui viennent, il y aura une recomposition du paysage politique, bastiais ou corse.