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SC Bastia – Red Star : la bonne prestation sportive gâchée par la bêtise…


Christophe Giudicelli le Samedi 6 Décembre 2025 à 08:30

Face au Red Star, le Sporting tenait peut-être son match référence, mais un geste incompréhensible venu des tribunes a tout réduit à néant. Pour ses 120 ans, le SC Bastia n’a pas seulement vu son match stoppé net : il a peut-être assisté à l’enterrement de ses derniers espoirs.



SC Bastia – Red Star : la bonne prestation sportive gâchée par la bêtise…
SC Bastia – Red Star : la bonne prestation sportive gâchée par la bêtise…
Un match des 120 ans qui n’est pas arrivé à son terme en raison de la bêtise humaine, et un anniversaire qui a pris l’allure d’une oraison funèbre pour le Sporting Club de Bastia. Pourtant, durant les 56 minutes qu’aura duré la rencontre face au Red Star, les Bastiais ont su rallumer l’étincelle de vie d’un encéphalogramme plutôt plat depuis le début de la saison.
 
Et pour cause : dans cette 16ᵉ journée, plus que capitale sur le plan comptable, les Bastiais auront tenu tête à des Franciliens qui occupent la 3ᵉ place du championnat de Ligue 2. C’est avec un 4-3-3 que Réginald Ray a décidé de débuter la rencontre. Une attaque construite autour de Félix Tomi, Amine Boutrah et Jérémy Sebas. Si l’attaque bastiaise est sous le feu des critiques depuis le début de la saison, elle a su montrer plus de vigueur, plus d’envie, et l’ensemble de l’équipe a affiché des valeurs de lions dans ce match des 120 ans, poussé par un public qui a répondu présent… sauf l’individu qui a décidé de tirer un fumigène sur un joueur adverse, et d’enterrer définitivement la saison des Bastiais. Comme s’il n’avait pas déjà un pied à l’intérieur, il les a poussés définitivement dans la tombe de la future Ligue 3.
 
Dès la 4ᵉ minute, Jérémy Sebas obtient un coup franc aux 20 mètres. Tiré par Christophe Vincent, il est détourné par le mur avant d’être repris de la tête par Zilliox. Première opportunité pour les Bastiais dans un début de match qui restera très engagé tout du long, obligeant Pierre Gaillouste, l’arbitre de la rencontre, à intervenir à plusieurs reprises.

La première grosse occasion bastiaise arrive au quart d’heure de jeu : Félix Tomi, formidablement servi par Amine Boutrah dans la surface, se défait du défenseur adverse, mais voit sa volée détournée par Gaëtan Poussin, le portier du Red Star. Deux minutes plus tard, Juan Guevara tentera lui aussi sa chance de la tête, sans succès. Avant la pause, une action collective conclue par une frappe du jeune Noah Zilliox a, une nouvelle fois, mis en avant la fébrilité bastiaise constatée depuis le début de la saison. Une reprise de seconde période qui démarre fort côté bastiais, avec Tom Ducrocq qui décoche une frappe de 30 m qui filait au but, déviée du bout des doigts par le portier du Red Star. En début de seconde période, c’est une chevauchée d’Amine Boutrah qui aurait mérité d’être récompensée…

Furiani a aussi vu des Bastiais monter ensemble au créneau sur les coups portés aux leurs, ainsi que sur les décisions arbitrales. Bref… un Sporting à son niveau, qui malgré ses faiblesses, a su tenir tête à son adversaire dans son jardin de Furiani et dominait les débats.
 
Une analyse reprise par Réginald Ray, le coach bastiais, qui a tenu à débriefer en conférence de presse malgré la tournure des évènements, pour le côté sportif seulement, même si l’amertume d’une possible victoire était bien là : « C’est une frustration par rapport aux 60 minutes effectuées. On était encore plus engagés en début de seconde mi-temps qu’en première. On sentait qu’à un moment donné, on allait faire craquer le Red Star. Il y a des choses qu’on ne maîtrise pas, on se tue nous-mêmes. Mon rôle est d’atténuer la frustration et d’être compétitif à Saint-Étienne. »
 
Désormais, quelle suite sportive pour ce match ? Les commissions se réuniront dans les prochains jours, mais les réponses semblent déjà évidentes… Et puis l’avenir de l’équipe, à quelques semaines du mercato d’hiver, est aussi en question. Dans quel état moral peuvent se trouver les joueurs après une telle rencontre, dans laquelle l’issue d’un match ne dépend pas de leurs performances sur le terrain ? Pourrait-on en vouloir à des joueurs de chercher une porte de sortie d’un club quasi condamné ? Et qui prendrait le pari de renforcer un club dont un seul individu peut sceller le destin d’une équipe ou d’une carrière ?

Ce samedi matin, le club a réagit par un communiqué officiel, condamnant "avec la plus grande fermeté le geste complètement inconscient d’un spectateur lors de la rencontre face au Red Star". "Alors que nous célébrions les 120 ans du Sporting, c’est tout le travail d’un club, de ses partenaires et de ses 12 841 supporters présents au stade qui a été gâché par l’acte malveillant d’un seul individu", écrit le SCB en indiquant travailler "déjà activement sur l’identification de cette personne et prendra toutes les mesures qui s’imposent dans ce dossier".