La problématique de la gestion des déchets sur l’île est une nouvelle fois revenue dans l’hémicycle de l’Assemblée de Corse ce jeudi matin, lors de la dernière session avant les vacances d’été, à la faveur d’une question de Jean-Martin Mondoloni. Après que l’Exécutif a indiqué qu’il ne participerait pas à la pose de la première pierre du futur Centre de Tri et de Valorisation (CTV) de Monte, le 4 juillet dernier - cérémonie de surcroit avortée après que le chantier ait été bloqué par le collectif Piaghja di Golu et des militants de Core in Fronte - le président du groupe Un Soffiu Novu a demandé à l’Exécutif de clarifier sa position sur cet équipement. « Lors de la réunion de la Commission de Consultation d’Évaluation et de Suivi (CCES) du Plan Territorial de Prévention et de Gestion des Déchets du 10 juillet dernier à Bastia, vous avez officialisé le soutien de l’Exécutif territorial, et ce n’est pas sans ambiguïté, au CTV de Monte. Une position qui n’a pas manqué de rassurer les élus locaux, soucieux de voir ce dossier indispensable, au regard notamment de la loi de transition énergétique en matière de réduction des déchets destinés à l’enfouissement et de leur valorisation énergétique enfin gérés de façon pragmatique », a-t-il souligné.
Notant que l’Exécutif a « demandé à être associé au comité de pilotage du CTV du grand Ajaccio, ce à quoi les élus du SYVADEC et de la CAPA présents se sont engagés », le conseiller territorial a tenu à poser : « L’implantation de deux CTV près des agglomérations qui génèrent le plus de déchets relève du bon sens. Faire obstacle, pour quelque raison que ce soit, au CTV du grand Ajaccio reviendrait à priver tout un territoire d’un exutoire et en condamnerait un autre, le Valinco, à continuer à enfouir les déchets non triés, le tout dans un contexte de flambée de la fiscalité et de surcoûts insoutenables pour les intercommunalités ». « D’un triple point de vue économique, technique et environnemental, les deux CTV s’imposent. Il ne faut plus tergiverser, ni attendre mais agir », a-t-il encore insisté en demandant à l’Exécutif : « Confirmez-vous devant notre assemblée les 3 engagements que vous avez pris devant la CCES du 10 juillet, à savoir votre adhésion sans ambiguïté au CTV de Monte, votre volonté de porter le projet de la construction de l’unité de traitement des CSR qui va avec et votre participation active et constructive au COPIL du CTV du grand Ajaccio ? ».
En réponse, le président de l’OEC, Guy Armanet a rappelé que le Plan Territorial de Prévention et de Gestion des Déchets (PTPGD) approuvé le 24 juillet 2024 prévoit la possibilité de créer un CTV, « indispensable pour sortir de la logique du tout enfouissement et respecter les objectifs fixés par la loi française et européenne en la matière ». « Ce centre doit nous permettre de détourner près de 60 000 tonnes de déchets de nos centres d’enfouissement et de les valoriser en Corse », a-t-il déroulé en notant : « Mais le plan prévoit également tant en son principe qu’en son dimensionnement que cette création soit intégrée dans une mise en œuvre globale. Nous avions appelé de nos vœux que cette politique globale soit intégrée et prise en compte par le Syvadec et par l’État ». Et de rappeler les principales orientations du PTPGD : « Diminution des entrants, soutien à l’économie circulaire, priorité donnée au tri à la source, juste dimensionnement du centre de tri, création de centres territorialisés des déchets résiduels non polluants et notamment la création d’un nouveau centre tel que celui de Palasca, la définition partagée d’une trajectoire budgétaire soutenable, tant pour les intercommunalités que pour les citoyens ». Or, selon le conseiller exécutif, ce dernier point ne serait aujourd’hui pas respecté aujourd’hui, puisque « après l’ouverture du Monte le coût va continuer à augmenter de 3% par an, et ce sont les services du Syvadec qui donnent ces chiffres ».
« Nous avons donc défini une priorité dans le plan, elle se met en œuvre, mais il reste un bout de chemin à parcourir par le Syvadec et par l’État. À cet effet, la CdC a également proposé, notamment le 23 janvier 2023 à l’occasion d’une réunion en préfecture, un conventionnement avec le Syvadec pour assurer la cohérence des choix faits par celui-ci par rapport au PTPGD. Aucune réponse ne nous a été donnée à ce jour, ni de l’État, ni du Syvadec. Dont acte », a-t-il grincé en regrettant en outre qu’une part du PTIC ait été fléchée vers la construction de Monte sans que la CdC ne soit associée aux discussions. « On est toujours devant la politique du fait accompli. Ce n’est pas acceptable ni sur la forme, ni sur le fond », a-t-il tonné en appelant « l’ensemble des parties à revenir sur de plus justes positions ».
Concernant le CTV d’Ajaccio, Guy Armanet a acté l’organisation d’un comité de pilotage le 18 juin entre l’État et la CAPA, sans que la CdC et l’OEC n’y aient été associés. « Je ne sais pas comment nous devons traduire ce manque d’invitation, mais cette défiance ou ce manque de volonté de concertation nous appellent à émettre des réserves sur le déroulé du projet », a-t-il posé en affirmant que « le compte n’y est pas » et qu’il « n’y aura pas de Monte 2 ». Dans la foulée, il a dévoilé que dans un courrier du préfet en date du 25 juin, ce dernier alertait sur la saturation prévisible des capacités d'enfouissement en Corse-du-sud à l'horizon 2031. « L'installation de Viggianello ne disposera à cette échéance qu'une capacité d'accueil de 25 000 tonnes. Donc avant d'aller un pas plus loin et de projeter un autre centre de tri, peut-être que le préfet nous dit qu'il faudrait envisager peut-être un autre centre d'enfouissement de petite capacité, comme on les a définis. Mais qu'il faudrait se mettre au travail pour y arriver », a-t-il souligné en rappelant qu’il est estimé aujourd’hui que le CTV de Monte représentera environ 100 000 tonnes entrantes et la valorisation c'est 30 000 tonnes, alors que la Corse affiche aujourd’hui « une production de déchets en Corse de 143 000 tonnes ». « Il faudra peut-être étudier les choses, les mesurer, les poser, on va certainement parler de plus petites unités avec un flux entrant différent, mais quoi qu'il en soit cela se fera sur les bases d'une discussion saine et apaisée à tous les niveaux. Nous avons construit un plan, nous souhaitons le mettre en route et c'est ce que nous faisons, sans aucune ambiguïté, mais nous demandons à avoir aussi la possibilité de participer à ce genre de choses et d'essayer de le construire », a-t-il encore affirmé.
Un argumentaire qui n’a que peu satisfait Jean-Martin Mondoloni. « Je m’attendais à ce genre de réponse un peu dilatoire laquelle convoque en réalité plus d'éléments de forme que de fond. Mais on ne comprend pas réellement si vous souhaitez être proactif sur le CTV de Monte, concrètement, ou si vous continuez à pratiquer une espèce d'attentisme un peu sournois qui, ramenée à l'urgence de ce sujet, finit par friser à l'irresponsabilité », a-t-il sifflé à peine l’intervention du président de l’OEC terminée. De quoi susciter l’agacement de ce dernier. « Il n'y a aucune ambiguïté sur mes propos. Vous avez fait allusion, notamment au CCES, d'une fin de phrase dans notre communiqué. Mais vous avez occulté toute la première partie qui consistait à dire ce que je répétais, que Monte fait partie du PTPGD qui s'inscrivait dans une logique. Et vous faites allusion sur le dernier point en disant, que nous continuons d'entretenir l'ambiguïté. Vous ne nous conviez pas à la première réunion sur le CTV d’Ajaccio, c'est votre choix. Mais qui entretient l'ambiguïté ? », a-t-il tonné en réponse.
Notant que l’Exécutif a « demandé à être associé au comité de pilotage du CTV du grand Ajaccio, ce à quoi les élus du SYVADEC et de la CAPA présents se sont engagés », le conseiller territorial a tenu à poser : « L’implantation de deux CTV près des agglomérations qui génèrent le plus de déchets relève du bon sens. Faire obstacle, pour quelque raison que ce soit, au CTV du grand Ajaccio reviendrait à priver tout un territoire d’un exutoire et en condamnerait un autre, le Valinco, à continuer à enfouir les déchets non triés, le tout dans un contexte de flambée de la fiscalité et de surcoûts insoutenables pour les intercommunalités ». « D’un triple point de vue économique, technique et environnemental, les deux CTV s’imposent. Il ne faut plus tergiverser, ni attendre mais agir », a-t-il encore insisté en demandant à l’Exécutif : « Confirmez-vous devant notre assemblée les 3 engagements que vous avez pris devant la CCES du 10 juillet, à savoir votre adhésion sans ambiguïté au CTV de Monte, votre volonté de porter le projet de la construction de l’unité de traitement des CSR qui va avec et votre participation active et constructive au COPIL du CTV du grand Ajaccio ? ».
En réponse, le président de l’OEC, Guy Armanet a rappelé que le Plan Territorial de Prévention et de Gestion des Déchets (PTPGD) approuvé le 24 juillet 2024 prévoit la possibilité de créer un CTV, « indispensable pour sortir de la logique du tout enfouissement et respecter les objectifs fixés par la loi française et européenne en la matière ». « Ce centre doit nous permettre de détourner près de 60 000 tonnes de déchets de nos centres d’enfouissement et de les valoriser en Corse », a-t-il déroulé en notant : « Mais le plan prévoit également tant en son principe qu’en son dimensionnement que cette création soit intégrée dans une mise en œuvre globale. Nous avions appelé de nos vœux que cette politique globale soit intégrée et prise en compte par le Syvadec et par l’État ». Et de rappeler les principales orientations du PTPGD : « Diminution des entrants, soutien à l’économie circulaire, priorité donnée au tri à la source, juste dimensionnement du centre de tri, création de centres territorialisés des déchets résiduels non polluants et notamment la création d’un nouveau centre tel que celui de Palasca, la définition partagée d’une trajectoire budgétaire soutenable, tant pour les intercommunalités que pour les citoyens ». Or, selon le conseiller exécutif, ce dernier point ne serait aujourd’hui pas respecté aujourd’hui, puisque « après l’ouverture du Monte le coût va continuer à augmenter de 3% par an, et ce sont les services du Syvadec qui donnent ces chiffres ».
« Nous avons donc défini une priorité dans le plan, elle se met en œuvre, mais il reste un bout de chemin à parcourir par le Syvadec et par l’État. À cet effet, la CdC a également proposé, notamment le 23 janvier 2023 à l’occasion d’une réunion en préfecture, un conventionnement avec le Syvadec pour assurer la cohérence des choix faits par celui-ci par rapport au PTPGD. Aucune réponse ne nous a été donnée à ce jour, ni de l’État, ni du Syvadec. Dont acte », a-t-il grincé en regrettant en outre qu’une part du PTIC ait été fléchée vers la construction de Monte sans que la CdC ne soit associée aux discussions. « On est toujours devant la politique du fait accompli. Ce n’est pas acceptable ni sur la forme, ni sur le fond », a-t-il tonné en appelant « l’ensemble des parties à revenir sur de plus justes positions ».
Concernant le CTV d’Ajaccio, Guy Armanet a acté l’organisation d’un comité de pilotage le 18 juin entre l’État et la CAPA, sans que la CdC et l’OEC n’y aient été associés. « Je ne sais pas comment nous devons traduire ce manque d’invitation, mais cette défiance ou ce manque de volonté de concertation nous appellent à émettre des réserves sur le déroulé du projet », a-t-il posé en affirmant que « le compte n’y est pas » et qu’il « n’y aura pas de Monte 2 ». Dans la foulée, il a dévoilé que dans un courrier du préfet en date du 25 juin, ce dernier alertait sur la saturation prévisible des capacités d'enfouissement en Corse-du-sud à l'horizon 2031. « L'installation de Viggianello ne disposera à cette échéance qu'une capacité d'accueil de 25 000 tonnes. Donc avant d'aller un pas plus loin et de projeter un autre centre de tri, peut-être que le préfet nous dit qu'il faudrait envisager peut-être un autre centre d'enfouissement de petite capacité, comme on les a définis. Mais qu'il faudrait se mettre au travail pour y arriver », a-t-il souligné en rappelant qu’il est estimé aujourd’hui que le CTV de Monte représentera environ 100 000 tonnes entrantes et la valorisation c'est 30 000 tonnes, alors que la Corse affiche aujourd’hui « une production de déchets en Corse de 143 000 tonnes ». « Il faudra peut-être étudier les choses, les mesurer, les poser, on va certainement parler de plus petites unités avec un flux entrant différent, mais quoi qu'il en soit cela se fera sur les bases d'une discussion saine et apaisée à tous les niveaux. Nous avons construit un plan, nous souhaitons le mettre en route et c'est ce que nous faisons, sans aucune ambiguïté, mais nous demandons à avoir aussi la possibilité de participer à ce genre de choses et d'essayer de le construire », a-t-il encore affirmé.
Un argumentaire qui n’a que peu satisfait Jean-Martin Mondoloni. « Je m’attendais à ce genre de réponse un peu dilatoire laquelle convoque en réalité plus d'éléments de forme que de fond. Mais on ne comprend pas réellement si vous souhaitez être proactif sur le CTV de Monte, concrètement, ou si vous continuez à pratiquer une espèce d'attentisme un peu sournois qui, ramenée à l'urgence de ce sujet, finit par friser à l'irresponsabilité », a-t-il sifflé à peine l’intervention du président de l’OEC terminée. De quoi susciter l’agacement de ce dernier. « Il n'y a aucune ambiguïté sur mes propos. Vous avez fait allusion, notamment au CCES, d'une fin de phrase dans notre communiqué. Mais vous avez occulté toute la première partie qui consistait à dire ce que je répétais, que Monte fait partie du PTPGD qui s'inscrivait dans une logique. Et vous faites allusion sur le dernier point en disant, que nous continuons d'entretenir l'ambiguïté. Vous ne nous conviez pas à la première réunion sur le CTV d’Ajaccio, c'est votre choix. Mais qui entretient l'ambiguïté ? », a-t-il tonné en réponse.
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