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Fièvre catarrhale : Les inquiétudes et la colère et des éleveurs


le Mercredi 25 Septembre 2013 à 23:08

L'Iloc (Interprofession laitière ovine caprine corse) et les jeunes agriculteurs de Haute-Corse sont montés au créneau, mercredi, pour faire part à l'Etat de leurs inquiétudes et de leur colère.



Fièvre catarrhale : Les inquiétudes et la colère et des éleveurs
C'est d'abord le président de l'ILLOC qui en appelle à l'Etat en ses termes: "Le président de l’ILOCC, au nom de toute la profession en appelle à l’Etat pour couvrir rapidement les pertes induites par l’épidémie de fièvre catarrhale qui frappe nos troupeaux.

 Nous avons mis 10 ans  à nous remettre de la dernière épizootie, et au moment où nos exploitations reprenaient confiance, au moment où la filière commençait à réinvestir et à se réorganiser, nous sommes à nouveau frappés de plein fouet.

 Pas d’alerte, pas de prévention mais nous n’en sommes pas aux pieux regrets, nous nous devons seulement d’apporter des solutions.

 La vaccination d’aujourd’hui, si elle est indispensable, ne couvrira que l’année 2014 puisqu’elle ne produira ses effets que dans 60 jours, c’est à dire au plus tôt en Décembre. 

Entre temps, les bêtes mortes, l’avortement des animaux, les brebis improductives sur les exploitations, les chutes de lait sur la saison, sans parler des crédits en cours ou des cotisations MSA mettent en péril de mort nos exploitations.

 Or, dans cette affaire, les éleveurs n’ont aucune responsabilité et la seule réparation possible est que l’Etat couvre les pertes induites par cette épizootie et cela dans les meilleurs délais par un engagement public clair et net."


Lettre ouverte au préfet de Corse

Les jeunes agriculteurs de Haute-Corse et leur président Sébastien Costa ont décidé de s'adresser au préfet de Corse par l'intermédiaire d'une lettre ouverte :
"Monsieur le préfet de Corse, dans le journal de ce mardi je lis de vous «  la procédure veut que l'Etat Italien obtienne les informations sur l'épizootie de Sardaigne puis les transmette à Bruxelles qui alors nous avertit. Nous procédons par ailleurs à une veille sanitaire avec prise de sang sur les animaux qui passent à l'abattoir ». Permettez-moi de m'interroger quant à la recevabilité de l'esquive :  

Est-il vrai, que l'Italie n'a pas fait cette déclaration à Bruxelles? Auquel cas vous vous devez de leur rejeter la faute et de demander réparation. 
Est-il vrai que la veille sanitaire dont vous nous parlez, revient à ne constater la maladie qu'une  fois qu'elle est déjà là et que par conséquent on ne peut absolument pas parler d'anticipation ou même de prévention ? 
Est-il vrai, que la Corse est sous le coup d'un arrêté visant à empêcher tout déplacement d'animaux vivants, d'animaux non vaccinés depuis au moins 60 jours ?  
Est-il vrai, que la vaccination est aujourd'hui prévue et obligatoire pour les sérotypes 1, 2,4 et 8, mais que les vaccins disponibles ne couvrent que deux de ces sérotypes  et sont en plus, en quantité très insuffisante ? 
Est-il vrai enfin, qu'il est fort probable que cet arrêté nous empêche de vendre nos agneaux vivants en Sardaigne et que si tel était le cas, nous serions indemnisés pour jeter nos agneaux à la benne ? 
Les réponses à ces questions  vous les connaissez comme nous. Ce qui m'amène à vous poser une dernière question ; pensez-vous avoir rempli votre mission en Corse ?   
Pour ma part, je ne pense pas et serai très étonné que la grogne ne vous parvienne de manière assez Paysanne !"