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Entre commerçants et clients à Bastia, des retrouvailles appréciées mais sans la cohue


Pierre-Manuel Pescetti le Samedi 28 Novembre 2020 à 18:20

Les commerces bastiais fermés en raison des mesures de confinement ont ouvert leurs portes ce samedi 28 novembre, comme partout dans le Pays. Malgré le mauvais temps, les clients étaient au rendez-vous sans pour autant former d'interminables files d'attente devant les magasins.
À l'intérieur le respect du nouveau protocole sanitaire est de mise pour éviter que ces retrouvailles ne soient éphémères en raison d'un possible retour en arrière imposé par les autorités.



Dans le magasin Jouet Club de la rue Napoléon, qui est dans le rush avant les fêtes de Noël, le protocole sanitaire est scrupuleusement affiché et respecté.
Dans le magasin Jouet Club de la rue Napoléon, qui est dans le rush avant les fêtes de Noël, le protocole sanitaire est scrupuleusement affiché et respecté.
Malgré un ciel bas et maussade, le centre-ville bastiais retrouve un peu vie rien ce dernier samedi de novembre. Les Bastiais arpentent les ruelles de la cité, sac kraft et paquets cadeaux en main, pour répondre présent à la réouverture des commerces.
Rien à voir toutefois avec la cohue et les longues files d’attente craintes par les autorités, le centre-ville bastiais s’éveille peu à peu, laissant entrevoir la joie des commerçants de retrouver leur clientèle et inversement.
Cette réouverture soumise à la condition d’un respect strict du nouveau protocole sanitaire intervient comme une bouffée d’oxygène après un mois de fermeture complète et de perte totale de chiffre d’affaire pour certains commerces. Le plaisir est partagé par les clients, ravis de retrouver l’accès à certains produits et services mais surtout enchantés de pouvoir renouer le contact humain.
Toutefois le spectre d’un troisième confinement plane dans les consciences de chacun, même si l’heure est à la réjouissance.


Commerçants et clients : la grande retrouvaille
Dans sa boutique de vêtements de la rue Napoléon, Raymond vient de terminer une vente auprès d’une cliente qui lui avoue son soulagement de pouvoir, enfin, rentrer dans une boutique et discuter avec les commerçants. Le gérant d’Elysée Boutique retrouve enfin l’essence de ce qui fait son métier : « nous sommes contents de refaire notre vrai métier et d'offrir un conseil aux clients, plus que de faire simplement de la vente. Depuis le printemps et avec ces systèmes de click and collect le métier s’est déshumanisé ».
S’il salue les initiatives prises par la mairie de Bastia comme la plateforme Compru quì et l’aide qui sera apportée par la Collectivité de Corse avec son plan « Salvezza », Raymond ne boude pas son plaisir de renouer le contact humain avec ses clients et de mettre de côté le commerce numérique.


Travailler, enfin !
Du côté des salons de coiffure et des instituts de beauté, pour qui le contact avec le client est obligatoire, l’attente a été longue et la perte financière sèche mais Laetitia, gérante du salon LB coiffure de Toga veut rester « positive et combattive pour repartir de plus belle après un mois stressant ».
Pour rattraper le temps perdu, décision a été prise d’ouvrir le lundi, jour de fermeture d’habitude pour tous les salons de coiffure. Au salon Franck Provost de Toga, le son de cloche est le même car pour recevoir tout le monde et respecter le protocole sanitaire il faudra étaler le flux de clients sur l’ensemble de la semaine. Pour Isabelle, responsable du salon « les clients sont au rendez-vous, c’est un vrai bonheur de les retrouver ».  


Une fréquentation variable en fonction des commerces
« Nous sommes débordés depuis l’ouverture ce matin » avoue Charlène, employée du magasin Jouet Club de la rue Napoléon, jonglant entre le conseil client, la réservation de jouets et la gestion du click and collect.
Les étagères derrière elle sont d’ailleurs remplies de paquets cadeaux prêts à être retirés mais la clientèle s’attarde tout de même dans les allées du magasin à la recherche du jouet idéal pour ces fêtes de fin d’années. Un peu moins de vingt personnes sont présentes dans la boutique, respectant ainsi la jauge de quarante personnes maximum affichée à l’entrée.

Pour l’institut de beauté Guinot situé quelques mètres plus loin, la matinée sera calme en visites. Un calme sans cesse interrompu par la sonnerie du téléphone qui annonce un client supplémentaire. Emmanuelle, gérante de l’institut vient à peine de raccrocher avec une cliente qu’elle a rassuré sur le protocole sanitaire que le téléphone sonne de nouveau. Selon Emmanuelle « le carnet de rendez-vous est plein, on pourrait presque espérer un mois de décembre meilleur que celui de l’année passée ».


La crainte d’un troisième confinement
L’heure est aux retrouvailles pourtant tous gardent en tête qu’un troisième confinement n’est pas impossible si la situation sanitaire se dégrade.
Face à cette idée noire, certains comme Raymond « n’osent pas y penser », d’autres comme Emmanuelle s’y préparent car si cela arrive « la trésorerie, qui a déjà fondu comme neige au soleil ,ne pourra plus aider à maintenir les commerces ouverts ».  Bien conscients que le risque est grand, ils ont tenu à respecter scrupuleusement le nouveau protocole sanitaire plus par peur que n’advienne une situation irrécupérable que par peur des sanctions financières et administratives.