À l’approche des fêtes de fin d’année, période traditionnellement marquée par une forte affluence dans les commerces, les services de l’État ont renforcé leur présence dans le centre-ville de Bastia. Ce mercredi, une opération de sécurisation des commerces a été menée par la Police nationale en présence du préfet de Haute-Corse, venu à la rencontre des commerçants pour rappeler l’engagement des forces de sécurité durant cette période sensible. « Les fêtes de fin d’année, comme d’autres moments dans l’année, en particulier les soldes, sont des moments où les commerçants ont une activité beaucoup plus importante que de tradition », explique Michel Prosic. « Nous multiplions les opérations de patrouilles de police et de gendarmerie de façon à sécuriser les commerçants mais aussi les clients, parce qu'ils sont beaucoup plus nombreux dans l'espace public. »
Sur le terrain, le dispositif déployé se veut avant tout dissuasif. « C’est fait pour dissuader des opérations que pourraient mener certains malfaiteurs, mais également pour être encore plus présents sur l’espace public afin d’intervenir immédiatement s’il devait se passer quelque chose », précise le préfet. Concrètement, les effectifs ont été renforcés, comme l’explique le lieutenant Fabien Michel : « On a mis en place deux patrouilles dédiées qui assurent des patrouilles pédestres durant les heures d'ouverture des commerces. Elles sont appuyées au quotidien par les équipages CRS qui patrouillent aussi bien en centre-ville que dans les centres commerciaux, et on a aussi nos motards qui peuvent être déployés pour venir faire des missions. On est omniprésent sur l'ensemble de l'agglomération. Les CRS sont basés au sud de Bastia, ça nous permet d'être réactifs. »
Cette présence renforcée vise avant tout à rassurer les professionnels, fortement mobilisés en cette période de forte activité. À Bastia, le dispositif est perçu comme un appui plus que comme une réponse à un sentiment d’insécurité. « On sent qu’on est entouré, même si on ne ressent pas d’insécurité », confie Sonia, gérante du magasin Izac. « Ça fait 28 ans que je travaille sur le boulevard et je n’ai jamais ressenti d’insécurité, j’espère que ça va durer. Par contre, on voit quand même plus de patrouilles à l’approche des fêtes avec les CRS, donc je sais qu’on est entouré s’il se passe quelque chose. »
Des commerçants appelés à la vigilance
Si la présence policière est renforcée durant les fêtes, les autorités soulignent que la situation de la délinquance reste globalement maîtrisée à Bastia et dans le reste du département. Depuis le début de l’année, une soixantaine de faits ont concerné des commerçants en Haute-Corse, essentiellement des vols à l’étalage. « Sur ces soixante faits, on compte 58 faits de vols à l'étalage et deux vols à main armée », précise le préfet. Des chiffres jugés contenus, que les services de l’État attribuent notamment à « une présence forte des policiers et des gendarmes dans leurs zones de compétences ».
Pour autant, la prévention demeure un axe central du dispositif. Lors de l’opération, le préfet a insisté auprès des commerçants sur la possibilité de bénéficier gratuitement d’un audit de sécurité. « C'est important de rappeler à l'ensemble de nos commerçants qu'en faisant appel aux services de la Police nationale ou de la Gendarmerie nationale, ils peuvent avoir un audit de sécurité gratuit, qui permet de montrer les points de vulnérabilité et surtout d'apporter des réponses à ces points de vulnérabilité. Ensuite, les commerçants le font ou ne le font pas, c'est de leur responsabilité, mais on propose cet audit. »
Les forces de l’ordre insistent également sur l’adoption de bonnes pratiques, en particulier lors des moments les plus sensibles comme les fermetures de magasins. « Le conseil qu’on donne aux commerçants, c'est d'être vigilants », souligne le lieutenant. « On leur conseille d’abord d’aller déposer le numéraire à horaire variable, de ne jamais laisser l'argent dans une sacoche à portée de vue, de faire des dépôts différents, dans des banques différentes s’ils le peuvent. Ensuite, on peut leur conseiller de mettre en place des systèmes de sécurité comme des caméras ou des alarmes, et de former son personnel. Aujourd'hui, le personnel n'a pas lieu d'aller au contact et il vaut mieux préserver sa santé et son intégrité. »
Une vigilance qui doit également s’accompagner d’un réflexe de signalement selon les autorités. « On leur dit également, et c’est important, que s'ils constatent qu'il y a quelque chose au moment où ils ferment la boutique, par exemple ils ont le sentiment de voir une voiture qu'ils ont déjà vu plusieurs fois dans la journée, des détails qui en temps normal passeraient inaperçus, il faut absolument qu'ils nous appellent et qu’on vienne vérifier en cette période particulière », précise le lieutenant Fabien Michel. Un avis partagé par le préfet qui indique « qu’aujourd’hui, il fait nuit à partir de 17 heures, et qu’il vaut mieux faire en journée tout ce qui peut être fait de manière sécurisée ».












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