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En Corse après un an de fermeture, le monde de la nuit broie du noir


Livia Santana le Mardi 16 Mars 2021 à 08:17

Le 14 mars 2020, les boîtes de nuit fermaient leur porte aux fêtards. Un an plus tard, rien a changé et l'incertitude règne pour les propriétaires des établissements de nuit qui ont du mal à joindre les deux bouts.



Les établissements de nuit ont fermé leur porte il y a un an.
Les établissements de nuit ont fermé leur porte il y a un an.
Un an et un jour après la fermeture de sa boîte de nuit, le constat est lourd pour Alain Locatelli président de l'Umih nuit et propriétaire du Dusty Rose à Borgo :  "Nous n'avons aucune visibilité de réouverture et cela devient très compliqué à gérer". Même son de cloche chez Pierre Battesti, propriétaire du Clint à Porto-Vecchio : "Quand on me demande quand je pense réouvrir je ne sais même plus quoi répondre. On est dans le plus grand des flous." 

Et pour cause, le 14 mars dernier, le Premier ministre de l'époque, Edouard Philippe, annonçait la fermeture des bars et restaurants mais aussi des établissements de nuit. Depuis, les discothèques n'ont plus accueilli de clients, pas une seule minute. Pourtant ce n'est pas l'envie qui manquait. " A l'Umih nous avions proposé un protocole de réouverture au mois de juin 2020 mais nous n'avons pas été écoutés. Quand on voit que dans les avions pour Paris, 250 personnes sont entassées côte à côte, on ne comprend pas pourquoi nos établissement où l'air est renouvelé toutes les 7 minutes, ne peuvent pas réouvrir", s'indigne Alain Locatelli.


Des difficultés financières 

Depuis un an, le drapeau des discothèques est donc en berne et les finances avec. Si aucun des 20 établissements de l'île n'a mis la clé sous la porte, ce n'est pas le cas partout. Au niveau national, sur les 1600 établissements qui adhèrent au syndicat national des discothèques, 300 ont fait faillite. Cela s'explique notamment par un retard de paiements des aides depuis novembre dernier. "Les aides tombent au compte goutte en Corse, nous avons dû faire des recours auprès de l’administration centrale", reprend le président de l'Umih. 

Via l'Union, Alain Locatelli a interpellé le préfet de région, Pascal Lelarge, mais aussi les députés et sénateurs corses pour alerter sur la situation des professionnels de la nuit et demander l'indemnisation de leur fond de commerce. En effet, avec la crise sanitaire et la fermeture, ceux-ci ont perdu largement de leur valeur. "Aujourd'hui on ne peut même plus vendre nos établissements, sans activité ils ne valent plus rien", lance Pierre Battesti qui n'a pas l'intention d'abandonner de sitôt. "Je veux juste réouvrir, travailler. Je pense que quand ça va réouvrir, les gens vont se lâcher et quoi qu'il arrive nous on sera au rendez-vous",  affirme le Porto-Vecchiais.

Les deux hommes, espèrent pouvoir accueillir les fêtards au mois de juin ou juillet 2021.  Mais Pierre ne se fait pas trop d'illusion : "Je pense qu'en réalité ça sera plutôt en septembre et encore s'il n'y a pas un rebond de l'épidémie comme l'an dernier".