L’exemple vient d’en haut et est contagieux parce que Manuels Vals, ministre de l’Intérieur, incrimine tous les Corses avec une fumeuse « omertà », avec l’inclusion de la violence dans la culture corse, avec des choix politiques contestables - refus méprisant de toute réforme profonde que la Corse attend -, avec des attitudes où l’intolérance le dispute au rejet. Hier, il a atteint le summum, à l’Assemblée nationale, avec une réponse violente, sectaire, sommaire, raciste au député de l’UMP Laurent Marcangeli, exerçant son droit normal d’interpellation . Blessé, révolté, j’aurais la tentation de répondre sur le même registre aux racistes anti-corses :
* La France, a été un adepte de l’esclavage et un chantre du colonialisme,- elle s’autoproclame la patrie des Droits de l’Homme - avec leurs cortèges séculaires de spoliations, de violences, de tortures, d’assassinats. La France, qui s’est imposée en Corse par les armes, en 1769, n’a pas dérogé à ces pratiques funestes.
* La France dont l’honneur a été sauvé par le Général de Gaulle et la Résistance, s’est effondrée face au nazisme, vautrée dans la collaboration, déshonorée dans la dénonciation des juifs – la Corse, irréprochable, n’a pas encouru cet opprobre.
* La France est un Pays où règnent la corruption (Transparency international), les atteintes aux droits de l’Homme,- notamment dans la Justice et un régime scandaleux dans les prisons -, les violences, le trafic de drogue, générateur de règlements de comptes qui s’étalent quotidiennement à la Une des journaux.
Certaines de ces affirmations sont exactes pour partie mais, partisan de la de la démocratie, de la paix, du dialogue, je refuse de stigmatiser tout le peuple français et de répondre au racisme par le racisme. J’incite vivement mes compatriotes et en particulier les jeunes à suivre cette voie de la mesure et du dialogue. Tous les peuples ont leurs problèmes, leurs difficultés, leurs héros, leurs traitres, les pages sombres de leur histoire nationale.
Monsieur le président de la République, vous avez nommé un ministre de l’Intérieur qui, en Corse, ensemence, avec constance, dureté et une grande inconscience, la radicalisation insulaire et le rejet de la France ; l’île aspire à la Paix, à la démocratie, à la tolérance, à la fraternité entre les peuples, au développement équitable, à une solution politique, contractuelle qui préserve les intérêts des parties donc, naturellement, les droits inaliénables de son peuple.
Monsieur Valls est disqualifié pour choisir ou, à fortiori, imposer le destin de la Corse. IL ne peut pas être au centre de la résolution de la « question corse ».Veut-on, lors de son éventuelle venue au départ du tour de France, attirer la foudre sur cette compétition prestigieuse ?
Avà Basta. U troppu stroppia ( Maintenant, ça suffit. L’excès mutile ou encore Trop, c’est trop)"
Docteur Edmond Simeoni, Ajaccio le 22 Mai 2013
Lecture conseillée : « Corse : Renaissance d’une nation », aux éditions Albiana. Préfacé par Edmond Simeoni