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Des lycéens du Gard à la découverte des secrets de la logistique de la clémentine corse


Christophe Giudicelli le Lundi 10 Novembre 2025 à 14:25

Début novembre, des lycéens en bac pro logistique du Gard étaient en Corse pour découvrir les rouages de la filière de la clémentine corse. Ils ont mesuré la complexité d’une chaîne logistique où tout doit être acheminé en cinq jours seulement. Une visite qui, pour la filière, témoigne aussi de la reconnaissance et du savoir-faire acquis autour de l’IGP clémentine de Corse.



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Cinq jours maximum entre la cueillette et la distribution. C’est cette promesse de l’IGP et cette fraîcheur qui rendent la clémentine corse unique. Mais derrière cette qualité recherchée par les consommateurs se cache une redoutable logistique, bien huilée, pour gérer près de 30 000 tonnes de fruits produites chaque année.

Et c’est ce que sont venus observer, début novembre, au sein de la Coopérative Agricole du Nord de la Corse, les élèves en bac pro logistique du lycée Sainte-Marie de Bagnols-sur-Cèze, situé dans le département du Gard : « Ce voyage a permis de mettre en lien de futurs logisticiens et une entreprise corse dont le cœur de métier est la production de clémentines », indique Olivier Mantovani, leur professeur. Et la clémentine n’a pas été choisie par hasard : « D’une part, car c’est une production agricole, ce qui est très peu abordé dans le milieu tertiaire, et puis livrer ce produit en cinq jours est un défi technique. » Et ce n’est pas Nadia Hammou, cheffe de station au sein de la coopérative, qui contredira l’enseignant : « Nous leur avons montré le fonctionnement d’une station, de la réception de la marchandise jusqu’à l’expédition, de l’arrivée en pallox des fruits jusqu’à leur envoi sur palettes. »

Durant ce voyage, elle a insisté sur un point auprès des futurs logisticiens : le timing. « Il est important. Nous sommes dépendants des bateaux, il ne faut pas les rater. Le plus gros défi, c’est l’anticipation », souligne-t-elle, notamment en ce qui concerne les divers aléas comme les grèves ou encore les intempéries. Le tout dans un contexte d’insularité qui n’échappe pas à Théo, l’un des élèves de terminale logistique : « On nous a dit que c’était vraiment très compliqué. Il y a plusieurs étapes très rigoureuses, dont le transport en camion, qui est un stress supplémentaire, car les imprévus arrivent vite et la clémentine peut pourrir. La contrainte est élevée : le fait d’être sur une île rend l’import-export plus compliqué. On voit bien le niveau de difficulté. »

Son professeur, Olivier Mantovani, fait le lien avec les différents aspects de la logistique enseignés en classe : « Pour les élèves, cela permet d’observer une mécanique bien huilée des flux de marchandises et des flux d’informations. La coopérative est en lien constant avec les producteurs dans les vergers, qui ramassent les fruits en fonction des besoins des clients. Le parallèle avec le cycle de bac pro, c’est aussi de voir les flux entrants avec les différents contrôles qualité, l’enregistrement des informations, les processus de production, le calibrage, le contrôle, la commande et le chargement auprès des transporteurs. »

Pour Claire Falcucci, vice-présidente de la Coopérative Agricole du Nord de la Corse et productrice de clémentines dans la plaine de Vescovato, le fait que des lycées du continent s’intéressent aux circuits logistiques autour de la clémentine corse montre que le savoir-faire de la filière est reconnu : « Cela prouve que notre IGP vit, et que depuis plus de 20 ans, on a inscrit un savoir-faire et une qualité. Nous sommes aujourd’hui dans la transmission de ce savoir. »