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Covid-19 : l'abattoir de Ponte Leccia à l'arrêt avant les fêtes


Livia Santana le Mardi 30 Novembre 2021 à 16:26

Depuis ce lundi 29 novembre, l'abattoir de Ponte Leccia est fermé à cause d'un cluster Covid ayant touché le personnel. Cet arrêt survient juste avant les fêtes de fin d'année période pendant laquelle la structure enregistre un pic d'activité liée à la vente de figatelli, fromage de tête et agneaux. Le préjudice pourrait être important pour les éleveurs.



A cette période, l'abattoir de Ponte Leccia accueille
A cette période, l'abattoir de Ponte Leccia accueille
Depuis ce lundi, les éleveurs ne peuvent plus abattre leurs bêtes à Ponte Leccia. La cause ? Un cluster de Covid-19 ayant touché tous les salariés administratifs et 40% des employés de la chaîne de production. Le syndicat mixte de l'abattage en Corse (Smac), en charge de la structure espère voir un rétablissement rapide des salariés pour pouvoir rouvrir lundi le seul abattoir de Haute-Corse. « Nous appliquons actuellement les règles sanitaires mais nous mettons tout en œuvre pour diriger les éleveurs vers les autres abattoirs de Cozzano, Bastelica et Cuttoli pour limiter la casse », assure le président du Smac Paul-Joseph Caitucoli. Durant cette semaine, environ 400 porcs, 140 bovins et entre 300 et 500 agneaux devaient être abattus. Cet arrêt brutal de la production inquiète d’ailleurs le président de la chambre d’agriculture de Haute-Corse et président de la FDSEA de la Haute-Corse, Joseph Colombani, qui estime les pertes pour les éleveurs à 100 000 euros : « En ce moment c’est la période du figatellu, du fromage de tête, de la charcuterie et des marchés de Noël. Les agriculteurs ne peuvent pas passer à côté, ça se vend maintenant et pas après les fêtes. »
Le Smac évaluera le manque à gagner dans les prochaines semaines. 
 
Des fermetures récurrentes et problématiques 

Ce n’est pas la première fois que l’abattoir de Ponte Leccia connaît ce genre de désagrément. En septembre 2020, celui-ci avait déjà dû fermer ses portes à cause de l’épidémie. « On s’aperçoit que c’est chronique. Quand on est sur un système qui survit d’une manière fragile et tendue, le moindre grain de sable vient tout casser. Il y a un problème de fond, sur le schéma global. Nous demandons la mise à plat de tout l’abattage en Corse », s’indigne Joseph Colombani président de la FDSEA de Haute-Corse, qui revendique pour le Cismonte une structure dédiée à l’abattoir des porcins. « Cela ne peut plus durer, le PTIC, le plan de relance ne peuvent pas servir à autre chose qu’à la production, c’est comme ça qu’on va créer la richesse sur l’île », poursuit-il.
 
Arrivé en août aux fonctions, le nouveau président du Smac doit, avant la fin de l’année, exposer son plan de relance pour l’abattage. « Nous allons discuter avec toutes les parties prenantes, les chambres, les syndicats pour réfléchir à ce qui pourrait-être amélioré, à la restructuration du Smac », lance Paul-Joseph Caitucoli qui entend tout de même axer fortement ses actions sur la formation. « Il y a un problème de main d’œuvre important, même au niveau des bouchers. Le métier est assez pénible donc il faudra engager une réflexion. »