C’est une situation qui suscite autant l’inquiétude que l’agacement dans l’Extrême-sud de l’île. Depuis près d’une semaine, l’alimentation en eau d’une partie du territoire, notamment sur les communes de Bonifacio, Porto-Vecchio, Monaccia et Pianottoli est gravement détériorée. Au point que des coupures d’eau ont été mises en place au cours de la nuit. Ce jeudi, à l’occasion de la première séance de questions orales de l’Assemblée de Corse après un été où les températures et le manque de précipitations ont lourdement aggravé les choses, Marie-Claude Branca, au nom de Core in Fronte, a questionné l’Exécutif sur la gestion de la ressource en eau.
« Les mesures prises par les opérateurs - entre autres Kyrnolia - en charge de la gestion et de la distribution visent à la restriction drastique. Elles sont suscitées par la commune de Portivechju, qui a tardivement réagi. Elles provoquent interrogation, défiance et colère parmi les usagers qui légitimement attendent des réponses claires sur ce sujet », a lancé la conseillère territoriale, avançant que « nombre de ces usagers fustigent les choix structurants qui, dans l’extrême sud, privilégient un « tout tourisme » débridé, et une politique de la résidence secondaire qui n’en finit plus de saccager villages et hameaux à coup de piscines démultipliées ». Dans la foulée, elle a pointé le fait que « les coupures engagent aussi une décision préfectorale française (le comité sécheresse) qui accompagne une logique politique qui pose avec acuité la question de nos capacités à construire un véritable schéma territorial corse, en matière de gestion et de distribution rationalisée et publique des eaux, répondant aux considérations stratégiques de nos intérêts collectifs ».
« Concernant le problème posé actuellement, avec constatation de la situation du barrage de « U Spidali » (vide) et celui de Figari (stock disponible de 1.300 000 M3), force est de constater les limites actuelles du dispositif technique de distribution auquel doit se substituer un tout autre dessein. Dans cette projection, l’interconnexion avec le barrage de l’Ortolu, qui a une ressource dérivable annuelle de 15.000 000 de M3, afin de diriger l’eau vers le barrage de Figari s’avère une solution rationnelle. L’Ortolu peut avoir la capacité de satisfaire tous les besoins du Sartenais et les besoins complémentaires de l’Extrême-Sud », a-t-elle encore constaté en interrogeant l’Exécutif : « Qu’attendez-vous pour lancer les bases d’une étude approfondie dans cette direction et construire un maillage correspondant aux exigences actuelles ? Qu’attendez-vous pour engager la responsabilité de l’Assemblée de Corse sur les voies d’une politique stratégique et rationnelle de la gestion et de la distribution d’eau selon le bien commun corse ? ».
« La ressource n’est pas extensible à souhait »
En écho, la présidente de l’Office d’Équipement Hydraulique de la Corse (OEHC), Vannina Chiarelli-Luzi, a souligné que le sud-est de la Corse « territoire à fort potentiel touristique comme agricole, est identifié comme vulnérable en termes de ressources hydriques ». « Selon les différents scenarii étudiés dans Acqua Nostra 2050, les projections hydrologiques démontrent qu’un déficit estival de la ressource pourrait survenir dès 2030 en cas d’année sèche, avec une aggravation attendue à horizon 2050 », a-t-elle indiqué, notant que cette année « ce territoire connait une tension hydrique inédite ». « Les températures sont restées supérieures aux normales saisonnières, plaçant l’été 2025 au 3ème rang des plus chauds depuis 20 ans, les consommations d’eau potable ont progressé de +22% par rapport à la moyenne des 20 dernières années, lorsque l’irrigation agricole, elle, ne progresse que de 7% dans un contexte de sécheresse prolongée et de déficit pluviométrique marqué. Les barrages de Talza et d’U Spidali, principales sources d’approvisionnement, affichent des niveaux exceptionnellement bas », a-t-elle détaillé.
« Les mesures prises par les opérateurs - entre autres Kyrnolia - en charge de la gestion et de la distribution visent à la restriction drastique. Elles sont suscitées par la commune de Portivechju, qui a tardivement réagi. Elles provoquent interrogation, défiance et colère parmi les usagers qui légitimement attendent des réponses claires sur ce sujet », a lancé la conseillère territoriale, avançant que « nombre de ces usagers fustigent les choix structurants qui, dans l’extrême sud, privilégient un « tout tourisme » débridé, et une politique de la résidence secondaire qui n’en finit plus de saccager villages et hameaux à coup de piscines démultipliées ». Dans la foulée, elle a pointé le fait que « les coupures engagent aussi une décision préfectorale française (le comité sécheresse) qui accompagne une logique politique qui pose avec acuité la question de nos capacités à construire un véritable schéma territorial corse, en matière de gestion et de distribution rationalisée et publique des eaux, répondant aux considérations stratégiques de nos intérêts collectifs ».
« Concernant le problème posé actuellement, avec constatation de la situation du barrage de « U Spidali » (vide) et celui de Figari (stock disponible de 1.300 000 M3), force est de constater les limites actuelles du dispositif technique de distribution auquel doit se substituer un tout autre dessein. Dans cette projection, l’interconnexion avec le barrage de l’Ortolu, qui a une ressource dérivable annuelle de 15.000 000 de M3, afin de diriger l’eau vers le barrage de Figari s’avère une solution rationnelle. L’Ortolu peut avoir la capacité de satisfaire tous les besoins du Sartenais et les besoins complémentaires de l’Extrême-Sud », a-t-elle encore constaté en interrogeant l’Exécutif : « Qu’attendez-vous pour lancer les bases d’une étude approfondie dans cette direction et construire un maillage correspondant aux exigences actuelles ? Qu’attendez-vous pour engager la responsabilité de l’Assemblée de Corse sur les voies d’une politique stratégique et rationnelle de la gestion et de la distribution d’eau selon le bien commun corse ? ».
« La ressource n’est pas extensible à souhait »
En écho, la présidente de l’Office d’Équipement Hydraulique de la Corse (OEHC), Vannina Chiarelli-Luzi, a souligné que le sud-est de la Corse « territoire à fort potentiel touristique comme agricole, est identifié comme vulnérable en termes de ressources hydriques ». « Selon les différents scenarii étudiés dans Acqua Nostra 2050, les projections hydrologiques démontrent qu’un déficit estival de la ressource pourrait survenir dès 2030 en cas d’année sèche, avec une aggravation attendue à horizon 2050 », a-t-elle indiqué, notant que cette année « ce territoire connait une tension hydrique inédite ». « Les températures sont restées supérieures aux normales saisonnières, plaçant l’été 2025 au 3ème rang des plus chauds depuis 20 ans, les consommations d’eau potable ont progressé de +22% par rapport à la moyenne des 20 dernières années, lorsque l’irrigation agricole, elle, ne progresse que de 7% dans un contexte de sécheresse prolongée et de déficit pluviométrique marqué. Les barrages de Talza et d’U Spidali, principales sources d’approvisionnement, affichent des niveaux exceptionnellement bas », a-t-elle détaillé.
Vannina Chiarelli-Luzi, la présidente de l'OEHC a assuré que "le territoire du sud-est bénéficie de la priorité de la collectivité dans le cadre de sa stratégie opérationnelle sur le très court terme" (Photo : Paule Santoni)
« Le territoire du sud-est bénéficie de la priorité de la collectivité »
Alors que ces indicateurs préoccupants ont conduit au déclenchement de plusieurs niveaux d’alerte, Vannina Chiarelli-Luzi constate « une dépendance croissante aux achats d’eau auprès de l’office ». Or, elle met en exergue que la « ressource n’est pas extensible à souhait » et que « chaque territoire doit faire preuve de résilience ». « Urbaniser, construire des infrastructures doit se faire en connaissant la ressource, en la gérant, et en l’exploitant efficacement », pose-t-elle en regrettant que « les schémas directeurs des communes sont pour la plupart obsolètes et nécessitent une mise à jour ». « La gestion de l’eau, la modernisation des réseaux et la sobriété sont un préalable à sécuriser avant de penser raisonnablement le territoire et le construire », martèle-t-elle en relevant que des opérations avaient pu être réalisées au niveau des communes « grâce à des subventions de la CdC et de l’Agence de l’eau visant à résorber les fuites et à réaliser des économies d’eau ». Des investissements qui restent toutefois concentrés sur certains secteurs. « Cette situation met en évidence d’une part la nécessité de disposer des connaissances suffisantes pour optimiser la gestion de la ressource, et d’autre part l’importance de prévoir des actions et des financements élargis afin de sécuriser durablement l’approvisionnement et la qualité des réseaux », reprend la présidente de l’office.
En outre, elle argue que « les actions de sobriété constituent le pilier de l’adaptation au changement climatique en permettant de réduire la pression sur les ressources locales », mais concède qu’elles devront être « complétées par des progrès de grande envergure visant à sécuriser l’approvisionnement à l’échelle du territoire ». Dans cette optique, elle souligne que « le territoire du sud-est bénéficie de la priorité de la collectivité dans le cadre de sa stratégie opérationnelle sur le très court terme », avec des travaux d’envergure tels que la rehausse du barrage de Talza « pour garantir 2 millions de mètres cube supplémentaires de stockage et à la mise aux normes de sécurité », le doublement et le renforcement des interconnexions des réseaux de transfert vers le nord et le sud, l’installation d’un nouveau surpresseur à Porto-Vecchio ou encore la modernisation de la station de pompage du barrage de Talza. « Un
Projet de Territoire pour la Gestion de l’Eau (PTGE) sera mis en place sur le territoire en 2026 et visera à fédérer tous les acteurs, collectivités, usagers agricoles qui en transparence devront présenter les besoins actuels et futurs », ajoute-t-elle. Dans le cadre de cette démarche, elle annonce que « sur la base d’un bilan besoins ressources consolidés, plusieurs solutions seront étudiées afin de renforcer durablement la résilience hydrique ». Pour ce faire, plusieurs scenarii sont envisagés, de la réhabilitation des infrastructures issues des schémas instructeurs, à la mise en place de la Réut (réutilisation des eaux usées), à l’étude d’un maillage à partir du barrage de l’Ortolo, la mobilisation de la ressource du Cavu, ou la mobilisation de la ressource du Pietroso. « L’objectif est de concilier préservation de la ressource et développement économique », assure-t-elle avant de conclure : « L’ambition partagée est de faire de l’eau un vecteur d’innovation, de cohésion, de responsabilité territoriale au service des Corses ».
Alors que ces indicateurs préoccupants ont conduit au déclenchement de plusieurs niveaux d’alerte, Vannina Chiarelli-Luzi constate « une dépendance croissante aux achats d’eau auprès de l’office ». Or, elle met en exergue que la « ressource n’est pas extensible à souhait » et que « chaque territoire doit faire preuve de résilience ». « Urbaniser, construire des infrastructures doit se faire en connaissant la ressource, en la gérant, et en l’exploitant efficacement », pose-t-elle en regrettant que « les schémas directeurs des communes sont pour la plupart obsolètes et nécessitent une mise à jour ». « La gestion de l’eau, la modernisation des réseaux et la sobriété sont un préalable à sécuriser avant de penser raisonnablement le territoire et le construire », martèle-t-elle en relevant que des opérations avaient pu être réalisées au niveau des communes « grâce à des subventions de la CdC et de l’Agence de l’eau visant à résorber les fuites et à réaliser des économies d’eau ». Des investissements qui restent toutefois concentrés sur certains secteurs. « Cette situation met en évidence d’une part la nécessité de disposer des connaissances suffisantes pour optimiser la gestion de la ressource, et d’autre part l’importance de prévoir des actions et des financements élargis afin de sécuriser durablement l’approvisionnement et la qualité des réseaux », reprend la présidente de l’office.
En outre, elle argue que « les actions de sobriété constituent le pilier de l’adaptation au changement climatique en permettant de réduire la pression sur les ressources locales », mais concède qu’elles devront être « complétées par des progrès de grande envergure visant à sécuriser l’approvisionnement à l’échelle du territoire ». Dans cette optique, elle souligne que « le territoire du sud-est bénéficie de la priorité de la collectivité dans le cadre de sa stratégie opérationnelle sur le très court terme », avec des travaux d’envergure tels que la rehausse du barrage de Talza « pour garantir 2 millions de mètres cube supplémentaires de stockage et à la mise aux normes de sécurité », le doublement et le renforcement des interconnexions des réseaux de transfert vers le nord et le sud, l’installation d’un nouveau surpresseur à Porto-Vecchio ou encore la modernisation de la station de pompage du barrage de Talza. « Un
Projet de Territoire pour la Gestion de l’Eau (PTGE) sera mis en place sur le territoire en 2026 et visera à fédérer tous les acteurs, collectivités, usagers agricoles qui en transparence devront présenter les besoins actuels et futurs », ajoute-t-elle. Dans le cadre de cette démarche, elle annonce que « sur la base d’un bilan besoins ressources consolidés, plusieurs solutions seront étudiées afin de renforcer durablement la résilience hydrique ». Pour ce faire, plusieurs scenarii sont envisagés, de la réhabilitation des infrastructures issues des schémas instructeurs, à la mise en place de la Réut (réutilisation des eaux usées), à l’étude d’un maillage à partir du barrage de l’Ortolo, la mobilisation de la ressource du Cavu, ou la mobilisation de la ressource du Pietroso. « L’objectif est de concilier préservation de la ressource et développement économique », assure-t-elle avant de conclure : « L’ambition partagée est de faire de l’eau un vecteur d’innovation, de cohésion, de responsabilité territoriale au service des Corses ».
-
Ajaccio : Au centre-ville, l'inquiétude des commerçants grandit face à la grève à la Muvistrada
-
En Corse-du-Sud, les Assises de la Sécurité Routière révèlent des chiffres alarmants
-
Anthony Roncaglia avant SC Bastia-Red Star : « À nous de ne pas gâcher la fête »
-
Pene in capu - Stade de Furiani, 33 ans pour en finir !
-
Près de 200 coureurs ont participé à l’Urban Trail di Corti










Envoyer à un ami
Version imprimable





