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Corte : déjà 400 inscrits pour l’Ultra Trail di Corsica


Mario Grazi le Jeudi 8 Juin 2023 à 10:38

C’est en 2013 qu’est né l’Ultra Trail di Corsica, après le Restonica Trail et le Tavignanu Trail. Une première année marquée par une participation majoritairement de coureurs insulaires. Ils étaient donc 200 à s’élancer pour les 110 kms et 7200 mètres de dénivelés positifs. Aujourd’hui, la course progresse et les participants sont de plus en plus nombreux.



Photo illustration des précédentes éditions
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Jean-Eric Lanoir, président du Restonica Trail, a très vite souhaité offrir aux passionnés de courses en montagne, une épreuve longue distance de manière à ce que les insulaires n’aient pas à se déplacer trop loin pour courir un ultra trail. Et très vite, le bureau de l’association a compris la pertinence d’inscrire une nouvelle épreuve à son programme, surtout au vu du succès des autres épreuves cortenaises. « Et cela a été très facile de développer un ultra puisque nous avions déjà une logistique bien rodée après quatre années d’organisation du Restonica et Tavignanu Trails », explique Jean-Eric Lanoir.

Certes, les 110 kms de l’UTC et ses 7200 mètres de dénivelés positifs représentent beaucoup d’efforts. Même si les autres épreuves comme l’UTMB ou la Diagonale des Fous en comptent bien plus et l’UT est équivalent à une épreuve de 160 kms classique, mais à plat. Et ce qui fait que l’UTC est l’une des courses les plus difficiles en Europe, et peut-être même au-delà, c’est la rudesse du terrain où se succèdent pierriers et rochers. « Effectivement, pour participer à notre trail il faut être très technique et surtout prêt mentalement car c’est un morceau de bravoure de courir l’UTC. On garantit l’accueil, le panorama et la beauté des sites aux participants, mais nous leur disons aussi que c’est extrêmement dur à cause du terrain. Il faut beaucoup de technique et surtout beaucoup d’attention à porter à ses pieds pour ne pas commettre la faute irréparable. Et c’est cette attention qui, au bout d’un moment, pompe de l’énergie quand on courre ».

Pour participer à l’UTC, il est nécessaire d’avoir deux préparations : la physique, bien sûr, mais aussi la mentale, même si beaucoup délaissent ce volet. « Il faut absolument se préparer à affronter des montées et des descentes très techniques, travailler sur du fractionner et des plans d’entraînement spécifiques pour parvenir à battre le record de Lambert Santelli qui est d’environ 16 heures. En revanche, je dis à tous les participants que l’UTC ne doit pas faire partie d’un plan d’entraînement pour effectuer une autre course. C’est une course à inscrire comme majeure. Ce doit être l’objectif de l’année pour le coureur », poursuit Jean-Eric Lanoir.


Rendez-vous le 6 juillet à 23 heures
A un mois du départ, l’UTC compte déjà 400 inscrits. « Et nous devrions certainement en compter 500 le soir du départ ». Un départ qui sera donné le jeudi 6 juillet à 23 heures, depuis la mairie de Corte. Après avoir traversé le cours Paoli devant des milliers de supporteurs, et dans une ambiance de folie, descendu les Lubbiacce pour rejoindre Baliri puis l’entrée de la vallée du Tavignanu, les athlètes, munis de leurs lampes frontales, seront très vite confrontés à la première difficulté pour rejoindre Bocca Canaglia en passant par l’Arche di Scandulaghju, qui sera éclairée pour l’occasion, via les bergeries de Padule, pour le premier ravitaillement.
En tout juste 5 kms, les coureurs auront à gravir 1400 mètres de dénivelés positifs. D’entrée, ça fait mal aux jambes. « Puis nous gagnerons Boniacce pour le 2e ravitaillement avant de descendre vers la Sega. Lieu où était installée une scierie. Les Romains venaient d’ailleurs y couper le pin lariccio pour confectionner leurs mâts de bateaux. On grimpe ensuite en direction du lac du Ninu jusqu’au ruisseau de Pinaddellu pour revenir à Bocca Cappizzola pour une grande descente vers Casamaccioli. Après avoir longé le lac de Calacuccia, et un nouveau ravitaillement important avant de s’attaquer à un morceau d’anthologie avec le Monte Cintu, que nous ne franchissons plus. Nous dévions la course à Bocca Crucetta, le point culminant de et ses 2450 mètres. Descente plongeante ensuite, et très technique, jusqu’aux bergeries de Vallone où, après le ravitaillement, nous prenons encore un col hors catégorie, à Ciottulli di i Mori pour plonger sur Vergio via Ninu et Manganu avant de grimper vers Bocca Alle Porte et entrer dans la vallée de la Restonica. Direction Bocca Soglia par la crête avant de descendre vers le lac du Melu et les Gruttelle. Ici, un nouveau ravitaillement permettra de reprendre des forces avant de longer la Restonica par un ancien chemin pour un nouveau dénivelé positif vers le plateau d’Alzu où se passe la jonction entres les coureurs de l’UTC et ceux du Restonica Trail et du Tavignanu Trail. Il ne reste alors que 13 kms, si je puis dire, pour franchir la ligne d’arrivée », indique Jean-Eric lanoir.

Mais certainement les plus compliqués car nous n’en voyons plus la fin. Après 4kms de descente technique jusqu’à Castagnolu, on se dirige vers la passerelle du Russulinu d’où l’on peut deviner Corte. Et les 9 derniers kms font mal pour deux raisons : « Les coureurs arrivent là à mi-journée et donc sous une chaleur de plomb. Le bas du Tavignanu, à partir du ruisseau d’Antia est un vrai four. C’est pour cela que je dis aux coureurs de bien s’hydrater, de boire et de se mouiller aux trois points d’eau qui sont sur le parcours », ajoute Jean-Eric Lanoir.

Le premier de l’épreuve, devrait arriver sur le cours Paoli vers 15 heures, le vendredi, tandis que les derniers franchiront la ligne d’arrivée seulement le samedi soir. S’il n’y a pas d’horaire impartie, il y a des barrières horaires à Boniacce, à Vergio et aux Gruttelle, « c’est-à-dire qu’à partir d’une certaine heure le coureur est arrêté car cela le ferait arriver trop tard. Nous sommes tout de même assez large puisque le dernier arrive en 46 heures. Je pense que nous ne pouvons pas faire plus large. Nous avons toute de même un taux d’arrivants d’un peu plus de 80% ».
 

Photo illustration des précédentes éditions
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