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Corsica Libera : soutien actif à Jean-Paul Micheli, handicapé menacé d’expulsion par son bailleur social


Pierre BERETTI le Jeudi 16 Juillet 2020 à 14:06

Corsica Libera a occupé symboliquement ce jeudi matin les locaux du bailleur social Erilia d'Ajaccio afin de soutenir l’un de ses militants, Jean-Paul Micheli menacé d’expulsion. Résidant dans l’une des tours des Salines depuis 35 ans, Jean-Paul Micheli paye ses loyers mais, devenu handicapé depuis deux ans, le bailleur lui reproche de mettre son fauteuil dans le couloir de l’immeuble bien qu’il ne puisse pas le faire rentrer par la porte de son logement.



Militants et élus de Corsica Libera ont occupé ce jeudi 16 juillet les locaux du bailleur social Erilia sur la rocade ajaccienne.
La raison de cette intrusion est la défense d’un de leurs militants de la première heure, Jean-Paul Micheli, menacé d’expulsion de son logement qu’il occupe depuis 35 ans dans l’une des tours des Salines. L’homme s’est toujours pourtant acquitté de son loyer. La raison de cette procédure est l’occupation des parties communes par Jean-Paul Micheli. Il est en effet précisé sur son bail qu’il ne doit pas être déposé des objets dans les couloirs et vestibules de l’immeuble sans pour autant stipuler les sanctions encourues comme le précisent les militants de Corsica Libera. 
La raison de cette indignation générale du parti est l’objet même que l’on reproche à Jean-Paul Micheli d’entreposer dans les parties communes : un fauteuil pour personnes à mobilité réduite. Autrement dit un fauteuil roulant électrique.
En effet, l'homme d’environ 70 ans a connu des problèmes de santé qui se sont aggravés en 2018 nécessitant une aide aux déplacements. 

"Personne ne s’est plaint de mon fauteuil"

« Grâce à des amis qui me l’ont offert, explique-t-il, j’ai pu avoir ce moyen de déplacement sans lequel je ne pourrai pas quitter mon logement. Je m’entends très bien avec tout mon voisinage du dixième étage. Personne ne s’est plaint de mon fauteuil qui laisse de la place pour circuler quand même dans le couloir. La procédure a été lancée à la suite de la venue d’un employé d’Erilia en charge de vérifier les dispositifs de sécurité etc. Il a alors découvert mon fauteuil et en a informé les bailleurs. Je précise que la taille de mon fauteuil ne me permet pas de le faire rentrer dans mon appartement, l’encadrement de la porte d’entrée est trop petit. Il y aurait peut-être une solution que je propose, l’immeuble possède des locaux techniques dans lequel le fauteuil pourrait rentrer et où je pourrai l’entreposer ». 
Jean-Paul Micheli ne s’imagine pas quitter son appartement, ses voisins, certains devenus des amis après 35 ans de vie. Incompréhension totale de la part de ses amis militants de Corsica Libera face à une situation d’expulsion de la part d’un bailleur, œuvrant dans le cadre social de surcroît, ne prenant pas en considération l’évolution de la vie et d’autant plus un handicap. 



Une première bonne nouvelle
Du côté d’Erilia, une juriste en charge du contentieux a accueilli Jean-Paul Micheli et Corsica Libera mais n’avait pas autorité ni à communiquer ni à prendre de décisions. En fin de matinée, les manifestants ont réussi à joindre le directeur à Bastia. A la sortie de l’entretien téléphonique, une première bonne nouvelle est arrivée. La procédure est suspendue pour l’heure et un rendez-vous est fixé la semaine prochaine dans une démarche de conciliation. Jean-Paul Micheli et ses amis espèrent que cette étape permettra de replacer l’humain au centre des débats.