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Corsica Libera craint l'abandon de la compagnie maritime publique corse


Pierre-Manuel Pescetti le Mercredi 27 Avril 2022 à 20:33

Les indépendantistes de Corsica Libera dénoncent le possible recul de la Collectivité de Corse quant à la création d’une compagnie maritime régionale publique. En ligne de mire, le vote ce 28 et 29 avril, de la nouvelle DSP du transport maritime entre la Corse et le continent qui débute le 1er janvier 2023 et se termine en 2029.



Pour Corsica Libera, la compagnie maritime corse publique semble s'éloigner dangereusement. Crédits Photo : Pierre-Manuel Pescetti
Pour Corsica Libera, la compagnie maritime corse publique semble s'éloigner dangereusement. Crédits Photo : Pierre-Manuel Pescetti
Elle avait été votée par l’Assemblée de Corse en 2019, alors portée par un mouvement nationaliste uni sous la bannière de Pè a Corsica. La compagnie maritime régionale publique revient sur le devant de la scène. « Elle devait entrer en vigueur le 1er janvier 2023 et encore, nous avions accepté le report à cette date vu les difficultés engendrées par la crise sanitaire », peste ce 27 avril Josepha Giacometti Piredda, seule élue Corsica Libera à l’Assemblée de Corse. En novembre 2020, l’Assemblée de Corse avait fixé la date de la mise en œuvre effective du projet au 1er janvier 2023.

Mais les 28 et 29 avril 2022, ce n’est pas la mise en place de la nouvelle compagnie maritime publique que va voter l’Assemblée de Corse mais la nouvelle Délégation de Service Public concernant le transport maritime entre la Corse et le Continent. Une nouvelle DSP de 6 ans, dite de raccordement, sur le modèle des délégations passées. Pour Corsica Libera, c’est un désaveu : « le conseil exécutif propose aujourd’hui d’entériner l’attribution d’une nouvelle DSP à des opérateurs économiques dans le cadre d’une exploitation 100 % privée et ce jusqu’en 2029 ».

Un report en 2029 ?

Difficultés juridiques, économiques liées à la crise sanitaire, amende record à payer à la Corsica Ferries, remise en cause du principe de service public par la Commission Européenne. En 2021 et en 2022, le sujet de la continuité territoriale via la mer a été pris dans les remous de l’actualité.

Lire aussi : Desserte maritime de la Corse : Le service public dans la tourmente européenne

Pour la Collectivité de Corse, « face à la menace que représentait ce contexte incertain pour le service public, la priorité de la Collectivité a été de sécuriser l’environnement juridique du service public de transport entre la Corse et le continent français. Ce travail a confirmé le besoin de service public de fret et de passagers, ce qui vient conforter et confirmer le bien-fondé des DSP passées et sécurise le service public à l’avenir ».

Pourtant, elle n’abandonne pas l’idée de la compagnie régionale publique. Reculer pour mieux sauter ?

Dans son rapport, la Collectivité de Corse « s’interroge sur la possibilité d’obtenir la propriété des navires et ainsi de s’assurer de la maitrise totale et ou partielle de l’outil naval au-delà du terme de 2029 envisagé pour les prochaines délégations de service public ». Mais pour Josepha Giacometti Piredda, , le compte n’y est pas. Si elle juge « l’usage du conditionnel abusif dans ce rapport » quant à la création de la compagnie, « à la lecture du rapport, on peut parler d’un abandon clair de la compagnie maritime publique ».
  Pour Petr’Antò Tomasi, ancien président du groupe Corsica Libera à l’Assemblée de Corse : « les engagements pris par la majorité territoriale ne sont pas respectés ».