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Coronavirus. Les inquiétudes des commerçants bastiais :"on ne sait pas ce qu'on va devenir"


Livia Santana le Vendredi 13 Mars 2020 à 15:27

A Bastia, les commerçants mesurent, déjà, les conséquences du Coronavirus sur leurs ventes. Malgré des aides annoncées par la CCI de Corse, ils en sont sûrs "le pire reste à venir".



Ce jeudi 12 mars, le préfet de Corse a fermé tous les établissements scolaires pour éviter la propagation du Coronavirus. Depuis, le centre ville de Bastia est désert. Comme deux semaines auparavant, pendant les vacances d'hiver, il est possible de se garer sur le boulevard Paoli...

Aline possède trois boutiques dont deux au centre ville, une de prêt à porter enfant et une de lingerie. Depuis quelques semaines la commerçante a remarqué une baisse significative de la fréquentation de la ville : son magasin enfants a diminué de 40% par rapport à l'an passé.
Sur sa boutique de lingerie le bilan n'est pas plus réjouissant : 15% de recul par rapport à l'année dernière. "Mes clientes ne parlent plus que du Coronavirus. Il y a c'est certain une peur générale des endroits confinés et c'est pire dans les grandes surfaces" , affirme-t-elle.  La jeune femme sait de quoi elle parle, car elle  possède la même enseigne au centre commercial de la Rocade à Furiani. Là-bas, sa boutique a perdu 40% de son chiffre d'affaires par rapport à l'an passé. Et elle en sûre : "Le pire reste à venir." 

Loïc, le propriétaire bastiais du Café du centre établit le même constat. Sa clientèle de l'hyper-centre, qui a pour habitude de s'arrêter boire un café après avoir déposé les enfants à l'école, a déserté son bar comme "pendant les vacances". Pour Loïc c'est une "gifle supplémentaire". En effet, le patron récolte encore les pots cassés d'une mauvaise saison 2019 et redoute une très mauvaise saison à venir. "Quand on a vu arriver le Coronavirus on savait qu'il y aurait un impact économique mais là je ne sais pas comment je vais faire pour tenir." 
Le propriétaire du café compte sur les financements proposés par la Chambre de commerce et d'industrie de Corse pour remonter la pente mais il l'assure "l'argent que nous prêtera la CCI ce n'est pas une mauvaise mesure, mais il faudra le rembourser et cela ne suffira pas forcément." 

Comme Loïc, Yvan Allegrini, le président du syndicat de la coiffure de Corse s'inquiète de cette désertification du centre-ville bastiais. Depuis ce vendredi matin, il a déjà essuyé 5 annulations de rendez-vous. L'artisan affirme que l'épidémie "fera des ravages économiques, si comme en Italie, la Corse devrait être mise en quarantaine". Pour contrer la baisse de fréquentation le  coiffeur a, d'ores et déjà, bien analysé les mesures de la CCI. Pour lui, elles ne sont pas suffisantes. Il aimerait que le gouvernement déclare l'état de "catastrophe sanitaire" pour que les assurances couvrent le déficit. Yvan Allegrini espère aussi que "les banques joueront le jeu" même s'il restera toutefois difficile pour certains coiffeurs de rembourser les prêts sur 24 à 36 mois. Pour le coiffeur une seule certitude : "Après cet épisode, on ne sait pas ce qu'on va devenir"
 

Les mesures de la Chambre de Commerce et d'industrie de Corse

Les sites où se rendre : http://corse.direccte.gouv.fr  et en cliquant ici