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Conseil municipal d'Ajaccio : La charge de Stéphane Sbraggia


Marilyne SANTI le Vendredi 12 Avril 2013 à 01:02

« Nous allons, comme vous le savez, débattre du budget primitif 2013 qui, après le débat d’orientations budgétaires, est l’un des moments forts de la vie de notre commune. » Introduction de Simon Renucci, maire d’Ajaccio, jeudi soir lors de la première séance du conseil municipal de ce mois d’avril, avec au centre des débats l'examen du budget 2013, un budget qualifié "d’insincère "…. par l’opposition à travers le propos de Stéphane Sbraggia, dont l’entrée dans la joute verbale s’est effectuée par un tonitruant « Monsieur le Maire qu’avez-vous fait de notre argent ? ». Beaucoup d’élus se sont élevés contre ces propos et pour apporter leur soutien à Simon Renucci, à Charly Cervetti, mais aussi à ce budget primitif qui « faute d’être à tout point positif à au moins le mérite d’être honnête et juste. Il est le reflet d’une implication municipale totale et réfléchie pour les Ajacciens et pour Ajaccio. Saisissez le tribunal administratif si ce budget est insincère!" Diront-ils d’une même voix.



Conseil municipal d'Ajaccio : La charge de Stéphane Sbraggia
« Budget 2013 qui s’inscrit dans une période de grave crise économique et financière internationale….et la ville mettra tout en œuvre pour en atténuer les effets, tant au niveau de la structure municipale qu’au niveau de l’ensemble du tissu économique et social du territoire » a souligné Simon Renucci.
Les grands axes de la stratégie financière pour 2013 discutés lors du débat d’orientations budgétaires et présentés à la commission des finances le 10 avril, ont fait apparaitre quatre objectifs majeurs :
- ne pas augmenter les Taux d’imposition qui resteront à 22,72% pour la Taxe d’Habitation, 17,02% pour le Foncier Bâti, et 46,24% pour le Foncier non bâti.
- continuer à développer le service public, rendu aux Ajacciens en continuant dans la qualité tout en maitrisant les coûts de fonctionnement.
- maintenir le niveau de l’investissement afin d’attirer de nouvelles ressources qui financeront les futurs investissements
-c ontenir le volume des emprunts en se préoccupant de la capacité de désendettement et de l’épargne nette.
Le budget primitif 2013 de la commune voté jeud isoir, s’équilibre en recettes et en dépenses, toutes sections confondues, à un montant global de  119 525 875€,  74,78% concernant le fonctionnement, et 25,22% l’investissement.
Un budget dont Charles Cervetti détaillera le contenu pendant presque une heure et dont aucune modification n’até demandée, et qui fut applaudi.

"Nous vous assignerons devant les urnes"

« La philosophie de votre budget est de dire qu’il est stable, soucieux des équilibres, qu’il tient compte aussi bien, des contraintes locales que nationales, et qu’il est dans la continuité des précédents documents budgétaires et soucieux des dépenses. Ceci est totalement faux ! » Stéphane Sbraggia tentera de démontrer « une réalité qui est l’inverse et qui conduit par votre entêtement une ville à l’asphyxie. »
« La ville est-elle bien gérée ? La municipalité a-t-elle les moyens de ses actions ? Les espaces et les patrimoines sont-ils bien entretenus ? La pression fiscale que nous subissons depuis des années est-elle bien justifiée ? sont les questions que se posent réellement les Ajacciens, se moquant bien des chiffres que seuls les initiés peuvent comprendre» dira l’opposant à la majorité. Stéphane Sbraggia réaffirmera que les prévisions, "les orientations sont insincères, tant en fonctionnement, qu’en investissement et qu’elles atteignent les sommets de l’irresponsabilité". Argumentant pour chacun des points du budget présenté, afin de prouver que les résultats ne pas aussi bon que la municipalité veut bien le faire paraître, il prendra aussi comme exemple les impôts et leur augmentation de 140% - qui sera démenti avec force par la majorité - le recours excessifs à l’emprunt, une dette importante qui conduit à un autofinancement négatif et donc au surendettement, une voierie qui ne pouvait pas attendre vu l’échéance électorale, dépenses qui explosent, grands travaux inachevés.
« Vous avez confondu le rêve moteur et l’utopie, le premier a toujours la tête dans les étoiles et les pieds sur terre, l’autre n’est que chimère », et reprocchera à la majorité son absence de vision et de stratégie. Sbraggia accusera Simon Renucci de ne tirer aucune conséquence du diagnostic négatif du fonctionnement général de la ville, mais aussi de ne développer aucun axe stratégique.
Il conclura par cette phrase, «  Nous vous assignerons devant les urnes, seuls les ajacciens comptent. »

"La propagande la plus triviale"

Paul Antoine Luciani, quelque peu amusé, répondra le premier :  « Ceux qui répètent à l’envi la même question- Monsieur le Maire qu’avez-vous fait de notre argent ?- n’ont en tête que la propagande la plus triviale. » Et tout en soulignant que tous les Ajacciens qui se promènent dans les quartiers ont des réponses très concrètes à ces questions, il renverra les autres et Stéphane Sbraggia à la lecture de l’interview du matin de Charly Cervetti.
Antoine Vitali Conseiller municipal, visiblement agacé, prendra le relais en revenant sur tous les points retenus par l’opposition. « Bien sûr qu’il y a eu des baisses dans beaucoup de domaines,  mais nous avons perdu 1 800 000 Euros de dotation d’état pour le budget 2013/2014. » Revenant sur le terme de « budget insincère », Antoine Vitali dira que s’il n’est pas sincère, c’est qu’il est en déséquilibre, et qu’il y a donc suspicion de fraude. Les services de l’Etat, de la Préfecture, en charge du contrôle de légalité seraient alors complices de cette insincérité.  
« N’attaquez pas aux urnes, car on connait déjà les résultats,  mais bien au tribunal administratif, je vous le conseille, mais ce qui est réellement insincère ce sont les contre-vérités, les propos que vous tenez. »
Etienne Bastelica conseiller municipal, félicitera, pour sa part, Charly Cervetti, les employés communaux aux services de la ville d’Ajaccio et non de la politique et ira plus loin, rappelant la mort de Margareth Tatcher, dame de fer impopulaire qui a prononcé ces quelques mots « I want my money back » sensiblement la même question, dira t-il, que pose l’opposition au Maire d’Ajaccio. « Nous avons choisi notre camp, celui de ce qui n’ont rien et de ceux qui on peu ».
Ange Pantaloni, visiblement vexé, reviendra lui aussi sur ce terme de « budget insincère » qui "relèverait du faux et qui ferait de chaque membre du conseil municipal un voleur", et demandera des excuses pour Chaly Cervetti et la majorité, ou bien d’aller devant les tribunaux.
François Gabrielli, Isabelle Morachini, Paul Di Giacomi, adjoints au Maire et Natacha Pimenoff soutiendront à leur tour de la même façon ce budget.
 Charly Cervetti tiendra à prendre la parole avant le vote.
S’adressant directement à Stéphane Sbraggia, il lui conseillera à son tour, fort de sa conviction d’avoir bien fait les choses, de saisir le tribunal administratif.