La motion de Jean-Jacques Panunzi
Faite au nom du groupe "Rassembler pour la Corse", la motion, demandant aux élus de l'Assemblée de Corse de condamner la violence, sera débattue, ce vendredi. Voici le texte de la motion :
"Considérant la situation extrêmement préoccupante de la Corse, liée en particulier à la multiplication des assassinats et à la recrudescence spectaculaire des attentats à l’encontre de biens immobiliers ou d’entreprises situés sur l’ensemble de notre territoire.
Considérant que toute forme de violence à l’encontre de personnes ou de biens, quelque soit sa motivation, est de nature à obérer tout développement et à altérer durablement la paix sociale.
Considérant les prises de position nombreuses de l’Assemblée de Corse visant à dénoncer la violence.
Considérant les démarches engagées par l’Assemblée de Corse au travers de sa Commission ad hoc en charge de réfléchir à la problématique de la violence en Corse.
Considérant les appels lancés de toutes parts par les acteurs de la société civile.
Considérant que l’Assemblée de Corse doit être le lieu d’une réaffirmation de cette exigence de Paix et de Justice par les représentants élus de la Corse.
Considérant les engagements dernièrement pris par le Gouvernement à ce sujet.
Considérant les déclarations de M. le Ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales invitant les élus insulaires à se mobiliser pour dénoncer collectivement cette situation.
L’Assemblée de Corse
Condamne solennellement tous les assassinats et attentats commis en
Corse.
Affirme sa solidarité à l’égard des victimes de ces violences ainsi qu’à leurs familles.
Demande à l’Etat, face à l’urgence et la gravité de la situation, d’agir sans attendre en usant, avec détermination et lucidité, de tous les moyens régaliens à sa disposition pour mettre un terme à cette spirale de violence qui mine la société corse".
A suivre l'interview de Jean Jacques Panunzi
La réaction de Femu a Corsica
Jeudi, après-midi, les élus nationalistes modérés de Femu a Corsica ont souhaité réagir, par un communiqué, à la motion de Jean Jacques Panunzi, avant même sa mise en débat. Voici le texte du communiqué :
"Suite au dépôt par Mr Jean Jacques PANUNZI d’ une motion dite de « condamnation de la violence », FEMU A CORSICA rappelle qu’elle inscrit son action dans le champ démocratique, et que toute son action politique vise précisément à faire disparaître, par la construction démocratique et le développement économique, social et culturel, toutes les formes de violence qui meurtrissent la société corse. Pour autant la démarche de Mr PANUNZI s’inscrit dans un esprit de manœuvre que nous refusons de cautionner. Comment Mr PANUNZI peut-il se prévaloir, dans les considérants de sa motion, des travaux de la Commission « Violence », alors même qu’il en a dénoncé publiquement l’existence le jour même de son installation, tout comme il s’est refusé à participer aux travaux de la Commission législative et réglementaire ou à ceux sur le statut de la langue ? Comment peut-il être crédible, quand il affirme que « l’Assemblée de Corse doit être le lieu de réaffirmation de cette exigence de paix et de Justice par les représentants élus de la Corse », alors même qu’il a ostensiblement quitté la salle, avec le groupe présidé par Mr TATTI, au moment où nous rendions hommage dans les mêmes termes au Bâtonnier Antoine SOLLACARO ? Comment accepter, comme le demande Mr PANUNZI, que l’Assemblée prenne une telle motion en réponse aux injonctions faites par le Ministre de l’intérieur, lesquelles a délibérément amalgamé nationalisme et banditisme, et montré du doigt successivement les élus, les notaires, et les Corses en général, prétendument solidarisés dans une prétendue « Omertà » qui permet à l’Etat de s’exonérer de sa part – majeure – de responsabilité dans la situation actuelle. Enfin et surtout, comment prétendre construire une Corse développée, solidaire, et durablement apaisée, en se servant de la violence comme un prétexte et un alibi pour tenter de saboter les efforts engagés par l’Assemblée de Corse pour conduire l’Etat à s’engager sur le chemin de la recherche d’une solution politique, et pour permettre à ce pays et à sa jeunesse de construire un avenir et d’espoir et de paix ? Alors oui, FEMU A CORSICA souhaite que l’Assemblée de Corse soit le lieu de l’affirmation solennelle de l’exigence de paix et de justice. Mais cette affirmation est trop noble et trop importante pour se confondre avec les calculs partisans, les ambitions personnelles, ou l’esprit de manœuvre de conservateurs qui tentent désespérément de renvoyer la Corse à des schémas qui nous ont conduit à la situation de blocage et de conflit des dernières décennies. Situation de blocage et de conflit dont FEMU A CORSICA, avec toutes le forces de progrès de ce pays, veut précisément sortir. Pour toutes ces raisons, nous refuserons de participer au vote sur la motion déposée par Jean Jacques PANUNZI."
Et de François Tatti président du groupe Gauche Républicaine
"Avec la recrudescence des assassinats et des attentats, la question de la violence est à nouveau au centre des préoccupations des corses. Dans ce contexte, les élus ont la responsabilité de s'exprimer clairement, en affirmant qu'il n’existe pas de violence tolérable, légitime ou excusable.
Aussi, je me félicite que la commission permanente ait accepté de présenter en séance publique, la motion déposée par Jean-Jacques Panunzi proposant à l'Assemblée de Corse de condamner solennellement ces violences.
Notre groupe l'a soutenue mais il tient à rappeler que les mêmes élus, réunis en conférence des présidents l'année dernière, ont majoritairement refusé l'examen d'une motion très voisine déposée par le groupe Gauche Républicaine.
S'il n'est jamais trop tard pour bien faire, il faut néanmoins réaffirmer que, dans ce domaine comme dans bien d'autres, rien ne vaut la constance et la fidélité aux valeurs qui fondent notre société."
Aussi, je me félicite que la commission permanente ait accepté de présenter en séance publique, la motion déposée par Jean-Jacques Panunzi proposant à l'Assemblée de Corse de condamner solennellement ces violences.
Notre groupe l'a soutenue mais il tient à rappeler que les mêmes élus, réunis en conférence des présidents l'année dernière, ont majoritairement refusé l'examen d'une motion très voisine déposée par le groupe Gauche Républicaine.
S'il n'est jamais trop tard pour bien faire, il faut néanmoins réaffirmer que, dans ce domaine comme dans bien d'autres, rien ne vaut la constance et la fidélité aux valeurs qui fondent notre société."